Recherches et rédaction
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La rue de Gravelines relie la rue des Éburons à la rue de Pavie, croisant la rue John Waterloo Wilson et le boulevard Clovis.
L'artère apparaît encore en pointillés sur le plan de Bruxelles réalisé par l'Institut cartographique militaire en 1881. C'est à cette époque que les communes de Saint-Josse-ten-Noode et de Schaerbeek demandent que la ligne de chemin de fer soit déplacée vers l'est (Bulletin communal, 1881, t. II, pp. 379-381). Sur Bruxelles, cette modification de tracé offre la possibilité d'enterrer la ligne sous le boulevard Clovis et de créer la rue Wilson, future John Waterloo Wilson, à l'ancien emplacement du chemin de fer. L'ouverture de la nouvelle rue, qui crée un carrefour à hauteur de la rue de Gravelines, est arrêtée par le Conseil communal en date du 06.04.1891 (Bulletin communal, 1891, t. I, p. 480).
La rue de Gravelines porte un nom historique, tout comme la plupart des artères du quartier, baptisées en lien avec l'histoire du jeune État belge ou celle, plus ancienne, des régions dans lesquelles il se situe. Attribuée par arrêtés du Collège de la Ville de Bruxelles des 14.04 et 15.05.1877, sa dénomination renvoie à la ville de la Flandre française célèbre par la bataille remportée par le comte d'Egmont en 1558 sur l'armée française.
L'artère est bâtie de maisons de style éclectique ou d'inspiration néoclassique, certaines à rez-de-chaussée commercial, conçues pour la plupart entre 1899 et 1907. À l'angle de la rue des Éburons, se dresse un ensemble de trois maisons de rapport, de quatre niveaux. Conçues en 1900, elles partagent une même façade. En 1912, l'architecte Fernand Symons conçoit dans la rue une haute maison de style Art nouveau (voir no 39).
Au carrefour des rues de Gravelines et John Waterloo Wilson, trois des quatre angles sont construits de maisons à rez-de-chaussée commercial, conçues en 1902 par un même auteur, pour un certain Bogaers. Deux ensembles similaires, édifiés pour ce même propriétaire, se retrouvent ailleurs dans la rue. Le premier, aux nos 3-5 et 7-9, conçus en 1902, en même temps que le no 34-36 rue des Éburons, sur une parcelle traversant l'îlot. Le second, aux nos 62 à 66 et boulevard Clovis 43, conçu en 1904. Deux autres ensembles du même type sont également édifiés non loin de là pour ce même commanditaire : l'un rue des Éburons nos 10 à 18 (1900), l'autre chaussée de Louvain nos 310-314 et rue de Pavie 121 (1902).
Le quatrième angle du carrefour avec la rue John Waterloo Wilson est, pour sa part occupé par l'une des ailes de l'école maternelle et primaire des Éburons, dont l'entrée principale se situe rue des Éburons (voir nos 46, 50 de cette rue). À l'un des angles du boulevard Clovis, prend place un vaste immeuble à appartements de six niveaux, conçu par l'architecte Henri Van Massenhove (voir no 49-53). Les deux angles situés de l'autre côté du boulevard sont respectivement bâtis d'une crèche (voir no 55) et d'une école, l'athénée Adolphe Max (voir boulevard Clovis no 40). À l'arrière de cette dernière, à front de la rue de Gravelines jusqu'à la rue de Pavie, toutes les maisons ont été rasées pour laisser place à un centre sportif et culturel conçu en 1981, qui n'a cependant jamais vu le jour (voir boulevard Clovis no 40). Le terrain est actuellement recouvert de végétation.
Sources
Archives
AVB/TP 1 et rue des Éburons 24 à 32 : 10415 (1900) ; 3-5 et 7-9 et rue de Éburons 34-36 : 11941 (1902) ; 23, 25-27 et 29-31 : 25043 (1902) ; 32 à 36a et rue John Waterloo Wilson 35 : 25028 (1902) ; 40, 42 et rue John Waterloo Wilson 44-46 : 25041 (1902) ; 62 à 66 et boulevard Clovis 43 : 11982 (1904).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1877, t. I, p. 316 ; 1881, t. II, pp. 379-381 ; 1891, t. I, p. 480.
AVB/PP 953 (1875), 956-957 (1879).
Ouvrages
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881 (Bibliothèque royale de Belgique, Section Cartes et Plans).