Recherches et rédaction
1989-1994
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireMenant de la rue des Charteux à la rue de la Buanderie, cette large artère légèrement coudée occupe l’emplacement d’un bras comblé de la Petite Senne et de la rue homonyme. La percée réalisée sur le modèle haussmannien s’accompagna de la création des rues Plétinckx et des Riches Claires; elle représente une phase isolée et tardive de la restructuration du bas de la Ville, découlant de l’assainissement de la Senne et de rétablissement de boulevards centraux. Les travaux furent exécutés par la « Société de Travaux Publics et Construction» de Paris après un accord passé avec la Ville de Bruxelles en 1874, lequel prévoyait aussi le tracé des rues Sainte-Gudule et d’Arenberg. Le percement de la rue Van Artevelde permit de clore un troisième axe nord-sud, menant de la porte d’Anvers à celle d’Anderlecht via les rues de Laeken, de la Vierge Noire, des Poissonniers et d’Anderlecht. Son nom évoque le populaire homme d’État Jacques van Artevelde (vers 1290-1345), chef des bourgeois de Gand. La construction de la rue commença en 1877 et était en grande partie achevée dans les années 1880. Un important ensemble de 83 bâtiments, édifié par la société susdite, fut repris par la Ville
après la faillite de 1886. Un grand nombre de ces bâtiments — toute la deuxième moitié du côté impair — fut remplacé à partir de 1974 par des immeubles à appartements. Ceux qui subsistent et qui déterminent pour une bonne part l’aspect de la rue sont en cours de rénovation; une première série (nos46 à 56), réhabilitée sur les plans du Groep Planning et livrée en 1983, se caractérise par ses façades pimpantes peintes dans des tons pastel.
Le bâti homogène de série, en style éclectique d’influence néoclassique, se compose surtout d’immeubles de commerce ou de rapport jumelés, présentant en général quatre niveaux et éventuellement un entresol. Le type le plus courant a deux travées comme aux nos8, 9, 17 (1877), 18; le type à trois travées est illustré entre autres par les nos 19 (1878), 20-22 (1877), 24-26, 72, 112-120 (1878). Aux angles se trouvent des maisons plus vastes, généralement à pan coupé, tels les nos 53 (1879) et 58 (1879). Les façades en stuc richement décorées s’ornent de balcons à garde-corps en fonte, jumelés ou continus. Au niveau du rez-de-chaussée s’enchaînent des devantures commerciales, souvent transformées.
Sources
Archives
AVB/TP 23424 (1877), 23427 (1878), 23421 (1877), 23426 et 23430 (1878), 23433 (1879), 23434 (1879); A.A., rep. 202 (1874); P.P. 2120, 2313;
Journal communal, 1874, I, p. 349-350, 425-448, 464-470, 474, II, p. 26-28, 43-63; 1886, I, p. 651-653, II, p. 405.