Recherches et rédaction
1989-1994
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireGrimpant de la place de la Justice à la rue Bodenbroek, cette rue pavée, assez étroite, déjà mentionnée au XIIIe siècle, tire son nom du ruisseau qui la bordait jadis au nord (numéros pairs), le long du rempart de la première enceinte.
Elle était fermée à l’ouest par une poterne, le «Ruysbroeckwicket», démolie en 1606 pour la construction de l’église des Jésuites. Le couvent des Jésuites, qui s’étendait au XVIIe siècle jusqu’à la rue de la Paille, fut transformé en Palais de Justice en 1816-1820 par l’architecte F. Verly puis rasé en 1892 lors de percement de la rue Lebeau (voir rue Lebeau). Le bas du côté impair fut rebâti dans les années 1895-1898; on y édifia entre autres une série de maisons de style éclectique et un intéressant bâtiment d’angle Art nouveau dessiné par l’architecte P. Hankar en 1898, l’Hôtel Kleyer. Ce pâté de maisons disparut lors des extensions successives de la R.T.T., amorcées en 1947 et poursuivies jusqu’en 1979-1980 avec la construction, dans l’entrée de la rue, d’un immeuble livrant passage par une galerie commerçante.
La rue autrefois assez droite, joignait la rue des Petits Carmes par un tronçon appelé Montagne-aux-Quatre-Vents à partir du XVIIIe siècle puis rue Bodenbroek à la fin du XIXe siècle (voir rue Bodenbroek). La première partie de la rue de la Régence, tracée en 1827, l’enjambait par un pont de fer, supprimé vers 1887-1890. La rue de Ruysbroeck fut alors raccordée à la rue de la Régence par un coude en pente raide.
Le début de la rue est occupé par de vastes bâtiments fonctionnels : le magasin à livres de la Bibliothèque Royale construit en 1960-1969 sous la direction des architectes R. Delers et J. Bellemans (voir Mont des Arts); à la place de l’impasse Saint-Éloi, les Archives Générales du Royaume — dont les derniers niveaux sont occupés par des services des Musées Royaux des Beaux- Arts — commencées en 1963 sous la direction des mêmes architectes, inaugurées en 1972 et dotées en 1979-1980 par R. Delers d’extensions d’un gabarit plus petit s’harmonisant avec les maisons contigües. Jadis, les Archives du Royaume furent installées dans l’ancienne Chambre des Comptes de la rue de la Loi, de 1784 à 1820, dans l’ancien Palais de Justice, de 1822 à 1890-1891, et, de 1923 à 1958, dans l’ancien Palais de Charles de Lorraine, avec la salle de lecture dans la chapelle de Nassau.
Reste de la rue rénové dans les années 1980-1984, avec décapage quasi général des façades. Maisons pour la plupart de type traditionnel en briques et grès, remontant au moins au XVIIe siècle et aménagées au XIXe siècle : construction d’une façade enduite sous corniche et exhaussement d’un niveau, transformation des baies et ajout d’appuis saillants, comme aux nos 49, 51, 86. Au XIXe siècle, construction de maisons en large avec façade en style néoclassique, remplaçant parfois une maison perpendiculaire à pignon, tels les nos 57 (1843), 80, 88 (dernier étage surélevé en 1902).
Du côté impair, brèche consécutive à la démolition, dans les années 1980, des maisons entre l’ancienne rue du Paradis et la rue Sainte-Anne. Dans le patio des Archives Générales du Royaume, en face de la rue de la Paille : restes d’un fragment jadis plus grand de la première enceinte, en grande partie démoli puis remonté ici lors de la construction de la Bibliothèque Royale (1960-1969).
Sources
Archives
AVP/TP 21149 (1898), 59517 (1947), 21152 (1843), 21188 (1902).