Typologie(s)
musée
Intervenant(s)
INCONNU - ONBEKEND – 1381-1383
Tilman-François SUYS – architecte – 1844
Henri BEYAERT – architecte – 1868-1870
N. ROGET – architecte – 1828
Styles
Inventaire(s)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
- Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
id
Description
Sa construction aurait été entreprise en 1381-1383. Protégée, côté champs, à l’ouest par l’étang «Thorens» et un fossé humide (ville basse) et à l’est par un fossé sec (ville haute). Sa défense fut renforcée vers 1675 par les bastions de Monterey et les forts de Monterey, Sainte-Claire et Castel Rodrigo. La porte servit de grenier à grain public en 1464, de prison militaire en 1638, 1658, 1709 et sous la domination française, d’église luthérienne entre 1658 et 1709, de prison correctionnelle en 1759. Elle est menacée de démolition après le démantèlement des remparts ordonné par Joseph II en 1782 et lorsque la Ville, qui en est devenue propriétaire, décide d’établir un boulevard sur le tracé de l’enceinte. En 1828, l’architecte de la ville, N. Roget, est chargé des travaux visant à l’aménager en dépôt d’archives : à cet effet, six baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires sont créées côté ville, des cloisons supprimées, des voûtes adaptées. Au même moment, le tracé du boulevard entraîne la démolition d’un important massif qui reliait les chemins de ronde et enjambait le passage charretier, ainsi que des constructions à l’extrémité sud de la rue Haute sur 65 mètres environ. Le niveau du sol est exhaussé de trois mètres de telle manière que le rez-de-chaussée d’origine de la Porte se trouve actuellement partiellement enterré. Un arrêté royal pris le 05.03.1840, le premier du genre, ordonne la conservation de celle-ci, que la Ville cède à l’Etat en 1842 pour l’affecter au Musée d’Armes, d’Antiquités et de l’Artillerie : l’aménagement est exécuté en 1844 sur les plans de l’architecte T.-Fr. Suys qui redessine les six baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé et crée, au sud, une large baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé et d’étroites fenêtres rectangulaires. Une nouvelle campagne de restauration suscite les projets des architectes J.-J. Dumont, A. Balat, colonel M.-B. Meyers et H. Beyaert et la consultation de Viollet-le-Duc en 1866. La restauration a lieu de 1868 à 1870 sur les plans de Beyaert : dans l’axe du passage charretier condamné et hors du plan de la façade nord s’élève une imposante tour d’escalier à toit conique, qui dessert les étages du musée. De part et d’autre, d’amples arcadesBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé abritent une porte d’accès à large encadrement. Le bâtiment, couronné par une coursière continue qu’enrichissent deux tourellesPetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. d’angle octogonales, est couvert d’une toiture tronquée en pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon.. Un parterre le ceinture. Fermé pour raisons de sécurité depuis 1975, il se trouve aujourd’hui isolé au milieu de l’intense circulation du boulevard de ceinture; en 1984-1985, il a été entouré d’une allée bétonnée et pavée, qui s’élargit en esplanade en face de la rue Haute et s’agrémente de parterres plantés d’arbres et d’une pompe en pierre bleue. Un projet de restauration et de rénovation a été confié en 1991 à l’architecte M. Bollen (bureau d’études JAR) par la Régie des bâtiments de l’Etat en vue d’une réaffectation en Musée du Folklore dépendant des Musées Royaux d’Art et d’Histoire. L’étude archéologique, commandée par la Région de Bruxelles-Capitale, est en cours.
Quatre niveaux d’allure gothique sur plan semi-circulaire et sous toiture tronquée en pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon.; au nord, côté ville, face droite en légère saillie sous bâtièreToit à deux versants. parallèle, interrompue dans l’axe par une tour circulaire coiffée d’une toiture conique. Du côté opposé, arrondi, ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. d’accès sous toiture aiguë à croupesUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux.. Construction en briques à parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. de pierre blanche, partiellement recouverte de lierre.
Façade nord : premier niveau cantonné par des contreforts sur soubassement en talus. Portes cintrées inscrites dans un encadrement surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. et profilé, sous un couronnement à degrés orné des blasons du duc Wenceslas, à gauche, et de la Ville de Bruxelles, à droite. Niches en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé montant sur deux niveaux et abritant des fenêtres en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé à remplage en Y et des fenêtres géminées identiques, divisées par une colonne engagée. TourellesPetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. d’angle octogonales, percées de meurtrières et dont le couronnement crénelé avec mâchicoulis repose sur des consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à degrés. Dans l’axe, tour d’escalier circulaire sur soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en talus, percée de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. géminées et d’ouvertures étroites, rectangulaires et en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé; même couronnement que les tourelles d’angle. Au centre de la façade, un blason aux armes de la Belgique, portant le millésime « mdccclxx» et la devise «L’UNION fait la FORCE».
Façade sud marquée par un ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. central aux angles chanfreinés à partir du premier étage et coiffé par une toiture aiguë à croupesUne croupe est un versant de toit qui réunit les deux pans principaux d’un toit à leur extrémité. Contrairement à la croupette, la croupe descend aussi bas que les pans principaux., qu’ornent un crétage et une girouettePlaque métallique souvent ajourée, tournant au gré des vents dont elle indique la direction. La girouette se trouve d'ordinaire au faîte du toit.. Dans l’axe, haute niche en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. abritant, au rez-de-chaussée, une arcadeBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé surmontant le passage charretier, au premier étage, une fenêtre trigéminée cintrée et, au deuxième étage, une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. géminée à jours1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisé. Au troisième étage, une fenêtre rectangulaire sommée d’une lucarneOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. axiale à pignonPartie supérieure d’un mur-pignon, parallèle aux fermes de charpenterie, correspondant à la hauteur du comble. Il possède des rampants de formes variées : droits, chantournés, etc..
Façades latérales percées de jours1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. rectangulaires étroits et de meurtrières; chemin de ronde crénelé avec mâchicoulis porté par des consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. à degrés reliées par des arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. brisés surbaissés; merlons chaperonnés.
A l’intérieur, agencement initial du rez-de-chaussée modifié par le relèvement du sol, qui a entraîné la création d’un niveau intermédiaire. Actuellement, sous-sol voûté de berceaux de briques. Rez-de-chaussée voûté en berceau brisé, portant trace des trous pour le passage des chaînes du pont-levis, des rainures dans lesquelles coulissait la herse et des charnières supérieures de la porte à vantauxLe mot vantail désigne le battant d’une porte ou d’une fenêtre.. Communications avec les corps de garde latéraux, voûtés en demi-berceau. Escaliers droits épargnés dans les murs est et ouest. Au premier étage, vaste salle divisée par deux files de trois colonnes en pierre blanche, sans chapiteau. Voûtes nervurées sur doubleaux et formerets de pierre blanche, clés sculptées, dont une conserve un motif en spirale, nervures retombant sur des pilastres prismatiques engagés dans les murs goutterots. Dispositif de commande de la herse et du pont-levis. Huit embrasuresEspace intérieur d’une baie. sous arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en pierre blanche permettant un champ de tir fort étendu. Arrivée des escaliers du rez-de-chaussée et départ des escaliers vers le niveau supérieur. Cheminée RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., du XVIe siècle : reliefs en albâtre évoquant une scène de chasse, colonnes engagées partiellement cannelées et ornées de feuillages. Porte baroque à encadrement de pierre, datant sans doute de 1639 et provenant de la maison de la corporation des Poissonniers : montants ornés de poissons en relief, entablementCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. à volutes portant les armes d’Espagne; porte en bois décorée de représentations de la Vierge et des saints Pierre et Paul et dotée de ferrures remarquables.
Au deuxième étage, même disposition, mais niveau de sol abaissé et colonnes modifiées par Roget.
Au troisième étage, voûtes d’arêtes enduites et arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. doubleaux plats sur colonnes et pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. à chapiteauxCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. plats.
Dans les comblesEspace intérieur de la toiture., imposante charpente en bois, boulonnée.
Dans la tour, escalier ouvragé en vis, sous voûte étoilée à liernes et tiercerons, dont la clé porte la signature « HENRI / BEYAERT / ARCHITECTE». Noyau en pierre bleue ajouré d’arcs brisés garnis de ferronneriesÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux.; adossées aux trumeauxPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau., colonnes à chapiteau feuillagé portant treize statuettes en bronze de personnages historiques, exécutées d’après les dessins du peintre X. Mellery par les sculpteurs J. Cuypers, V. De Haen, I. De Rudder, E. Namur, A. Van den Kerckhove, van Pottelsberghe, A.-J. Van Rasbourgh.
Sources
Archives
AVB/TP 32277 (1827); A.A. 1852, vol. 50, rep. 53 et 55.
Archives de la C.R.M.S., dossier 4422.
Fonds Viollet-le Duc (inaccessible) Données archéologiques et archivistiques fournies par M. de Waha.
Ouvrages
BLONDEL, E.J., La prison de la Porte de Hal (1759-1824), Bruxelles, 1943.
Pierres et rues, Bruxelles, 1982, pp. 57-58, 284.
Bureau d’Etudes JAR, Hallepoort. Voorstudie en rehabilitatie van het 14de eeuwse poortgebouw, à la demande du Ministère des Travaux Publics, Administration des Bâtiments, Direction de Bruxelles, Berchem, 1985.
Travaux d’architecture exécutés en Belgique par Henri Beyaert, gravés par J. & F. Neirinck, I, pl. 1-12.
VAN MALDERGHEM J., Restauration de la Porte de Hal à Bruxelles, Description et Histoire, Bruxelles, 1903.
Périodiques
DE WAHA, M., DE POORTER, A., "La porte de Hal", dans Les Marolles, 1991, 3, pp. 8-11.
MACOIR, G., "Le Musée Royal d’Armes et d’Armures de la Porte de Hal à Bruxelles", dans A.S.R.A.B., vol. 33, 1927, pp. 67-111.