Typologie(s)

immeuble de bureaux

Intervenant(s)

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Néo-Renaissance
Modernisme
Classicisme moderne

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 30398
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Description

Ensemble composé de l’ancien Hôtel central Téléphonique, de style néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., conçu en 1895 par l’architecte L. Vander Aa, progressivement agrandi de plusieurs bâtiments annexes depuis le milieu du XXe siècle — en 1947, 1954, 1960-1962 et 1979-1980 — jusqu’à l’actuel complexe de la «Régie des Télégraphes et des Téléphones» occupant l’îlot compris entre les rues de Ruysbroeck, Lebeau, de la Paille et la place de la Justice.

Les valeurs paysagère et urbanistique de l’ensemble de l’îlot sont évidentes. Il s’agit d’un ensemble cohérent, qui bénéficie d’une implantation dans un site urbain majeur, et qui constitue un témoin de l’importance que l’on a donné au secteur de la communication dès la fin du XIXe siècle et dans ses développements ensuite. L’ensemble revêt en effet aussi une valeur historique liée à l’histoire des télécommunications en Belgique, qui se traduit tant dans le bâtiment de style néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. que dans l’ensemble construit à partir de 1947 dans un style modernisteLe modernisme (à partir des années 1920) est un courant international prônant la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé. tardif. La qualité constructive, la cohérence d’ensemble, la planéité de la courbe côté rue Lebeau, sont autant d’éléments qui concourent à cette valeur.


Historique
En 1895, le ministre des Chemins de Fer, des PostesOrnement répétitif formant une frise qui ressemble à de petites vagues recourbées en volute. et du Télégraphe Jules Vandenpeereboom affecte un terrain de 200 mètres sur 50 mètres rue de la Paille et rue de Ruysbroek pour la construction du futur Hôtel Central Téléphonique. L’architecte L. Vander Aa dessine un édifice de style néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. de quatre niveaux sur treize travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. accentuées par des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau..

En 1927, l’Hôtel Central Téléphonique est agrandi rue de la Paille avec la construction, à droite, d’un immeuble de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. dont le rez-de-chaussée est percé d’une large entrée fermée par une grille.

Ce bâtiment est démoli en 1947 et remplacé par une nouvelle construction plus étendue, allant jusqu’à l’angle de la rue de Ruysbroeck (avec comme conséquence la démolition de l’hôtel Kleyer, architecte Paul Hankar, 1898). Marqué par le courant modernisteLe modernisme (à partir des années 1920) est un courant international prônant la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé. tardif des années 1940, ce bâtiment présente une façade qui, par le choix des matériaux, la continuité du rythme des pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau., le respect du gabarit et l’alignement de la cornicheCorniche. Élément de couronnement d’un entablement, d’une élévation ou d’un élément d’élévation comme une baie ou une lucarne. La corniche se compose de moulures en surplomb les unes par rapport aux autres. La cimaise est la moulure supérieure de la corniche, située au-dessus du larmier. soutient un raccord harmonieux avec le bâtiment néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. (1895).

En 1954 est entamée à l’initiative de Marc Lambiotte, ingénieur en chef et directeur d’administration de la Régie des Télégraphes et Téléphones (R.T.T.), la construction de plusieurs extensions (la signature de l’architecte est malheureusement illisible sur les plans). D’abord un bâtiment important à hauteur de la rue Lebeau –qui relie l’arrière du bâtiment de 1895– et un plus petit côté rue de Ruysbroeck avec une nouvelle entrée (actuellement une sortie de secours). À noter que, dès cette époque, il est prévu de relier ces deux nouveaux bâtiments par une troisième extension vers la place de la Justice. Cette extension serait réalisée en 1960-1962, en même temps que le bâtiment faisant angle entre la rue Lebeau et la rue de la Paille.

En 1956, un bâtiment est construit en intérieur d’îlot, contre la façade arrière de l’Hôtel Central Téléphonique (1895). La toiture de ce dernier immeuble fait également l’objet d’une profonde transformation.

Entre 1960 et 1962, la phase d’achèvement est entreprise côté rue Lebeau avec la construction de deux bâtiments identiques, avec rez-de-chaussée commerciaux: l’angle de la rue de la Paille caractérisé par une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. vitrée concave monumentale; et le bâtiment achevant l’angle de la rue de Ruysbroeck et le bas de la rue Lebeau, qui constitue l’amorce avec recul imposé de l’extension vers la place de la Justice. Le bâtiment de 1954 est également surélevé.

Afin de garantir la cohérence à l’ensemble du bâti, toutes les façades présentent les mêmes matériaux: pierre blanche d’Euville et pierre de taille bleue pour les façades à rue, et briques de parementRevêtement de la face extérieure d’un mur. de ton «cuir clair» pour les façades intérieures.
Austères et neutres, les façades se réfèrent à la sobriété fonctionnaliste quelque peu solennelle en vigueur à l’époque pour les immeubles de bureaux et d’équipements publics.

La dernière extension concerne la construction, en 1979-1980, d’un bâtiment technique situé place de la Justice, à gauche de l’extension de 1960-1962 qui forme l’angle des rues Lebeau et de Ruysbroeck. Il est traversé par une galerieUne galerie est un espace couvert dévolu au passage, d'ordinaire rythmé de supports. Un portique désigne plus particulièrement une galerie ouverte sur l’extérieur par un rang d’arcades ou de colonnes. Le portique se situe au rez-de-chaussée d’un bâtiment. Il peut également être indépendant. commerçante qui aboutit au début de la rue de Ruysbroeck.

Le complexe connait par la suite différentes phases de rénovation et de transformation.


Description sommaire
Au n°3-5 de la rue de la Paille
, ancien Hôtel Central Téléphonique, dessiné en 1895 par l’architecte L. Van der Aa. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. de style néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., en pierre blanche et pierre bleue; quatre niveaux et treize travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. sous bâtièreToit à deux versants.. Façade symétrique rythmée par les bossagesBossage. Saillie de la face d’un bloc de pierre par rapport au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit un sur deux lorsqu’un parement présente une alternance d’assises de blocs en bossages et de blocs dont le parement reste au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit rustique lorsque son parement est d’une taille grossière. Il est dit continu lorsqu'il se prolonge sur une assise entière. du rez-de-chaussée et divisée en registresAlignement horizontal de baies sur un pignon. par les entablementsCouronnement horizontal qui se compose d’une architrave, d’une frise puis d’une corniche. Les façades sont d’ordinaire coiffées d’un entablement. On peut également trouver un petit entablement au-dessus d’une baie ou d’une lucarne. et le couronnement «classique» à friseBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de panneauxLe terme panneau désigne un élément de menuiserie rectangulaire ou carré, enserré dans la structure d’une porte ou d’un lambris. en creux sous cornicheCorniche. Élément de couronnement d’un entablement, d’une élévation ou d’un élément d’élévation comme une baie ou une lucarne. La corniche se compose de moulures en surplomb les unes par rapport aux autres. La cimaise est la moulure supérieure de la corniche, située au-dessus du larmier. à modillonsÉléments décoratifs de forme quelconque, répétés sous une corniche.. Ordonnance de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. colossauxUn pilastre, une colonne ou un autre support est dit colossal lorsqu’il s’élève sur plusieurs niveaux ou sur la plus grande partie de la hauteur du bâtiment. aux deux premiers étages. Aux extrémités, ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général. de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. avec travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. latérales étroites, accentué par les pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. panneautésLe terme panneau désigne un élément de menuiserie rectangulaire ou carré, enserré dans la structure d’une porte ou d’un lambris. en creux, les monogrammes de Léopold II, les emblèmes du téléphone et les frisesBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. de triglyphesLes glyphes sont des canaux relativement courts, parallèles et en répétition, ornant d’ordinaire les frises d’entablement ou les consoles. Groupés par deux, ils se nomment diglyphe, par trois triglyphe et polyglyphe si plus nombreux. portant les cartouchesDécor composé d’une table plane ou bombée, aux contours généralement sinueux, bordée d’un décor sculpté et/ou d’une mouluration, et sur laquelle prend parfois place un blason ou une inscription. Le médaillon est un cartouche rond ou ovale. «TELEPHOON» dans la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’entrée axiale de gauche et «TELEPHONE» dans celle de droite. Fenêtres rectangulaires inscrites, la plupart jumeléesDes éléments sont dits jumeaux, jumelés ou géminés lorsqu’ils sont répétés de manière identique. Ces éléments peuvent être plus nombreux que deux.; au dernier étage, fenêtres cintrées flanquées de colonnesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. ioniques engagéesUn élément est dit engagé lorsqu’il paraît en partie noyé dans un pan de mur., avec larmierMouluration horizontale qui présente un canal creusé dans sa partie inférieure, servant à décrocher les gouttes d’eau afin d’éviter leur ruissellement sur la façade. Le larmier isolé possède un chanfrein comme moulure supérieure. Le larmier constitue l'un des éléments de la corniche. et impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. en bandeauÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade..
ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. d’origine remplacés par des châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. en PVC, en maintenant toutefois certaines parties décoratives à hauteur du dernier étage.
À l’intérieur sont également conservés deux remarquables escaliers en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion., d’origine (pierre bleue, colonnesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion., ferronnerie) ainsi qu’une spectaculaire charpente métallique. En 1956, profonde transformation à hauteur de la toiture, afin d’y créer de nouveaux espaces destinés au personnel et au service technique.

Rue de la Paille n°1 - rue de Ruysbroeck n°7, immeuble d’angle à usage de bureaux, de style modernisteLe modernisme (à partir des années 1920) est un courant international prônant la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé. tardif, de 1947. ÉlévationDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. de six niveaux, alignant cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. côté rue de la Paille et trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. côté rue de Ruysbroeck. Rez-de-chaussée paré de pierre bleue, les étages couverts de pierre blanche d’Euville. Larges baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à l’origine en acier, remplacés. Sur l’angle côté rue de Ruysbroeck, beau relief sculpté représentant trois pigeons en vol stylisés, surmonté à hauteur de l’avant-dernier étage d’un haut support de hampe.

Au n°2-8 rue Lebeau, bâtiment administratif de 1954, en liaison et accolé à la façade arrière du n°3-5 de la rue de la Paille. Dans son prolongement, deux immeubles industriels et administratifs similaires, à rez-de-chaussée commercial, sis rue Lebeau
no10-16 et rue de la Paille no1-3, de 1960-1962. L’ensemble des trois immeubles présente le long de la rue Lebeau une monumentale façade continueUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. de section courbe, de six niveaux. À l’angle de la rue Lebeau et de la rue de la Paille, monumentale travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. presque entièrement vitrée de section concave, qui constitue un repère urbain et de perspective marquante.

Place de la Justice et rue de Ruysbroeck, bâtiment technique traversant, de 1979-1980. Côté place de la Justice, quatre niveaux qui se distinguent par un jeu asymétrique de balcons saillants et des étages entièrement vitrés (teinte cuivrée) et légèrement en retrait. Côté rue de Ruysbroeck, façade banale et monumentale, sous toiture en ardoises (trois niveaux). Traversé par une galerieUne galerie est un espace couvert dévolu au passage, d'ordinaire rythmé de supports. Un portique désigne plus particulièrement une galerie ouverte sur l’extérieur par un rang d’arcades ou de colonnes. Le portique se situe au rez-de-chaussée d’un bâtiment. Il peut également être indépendant. commerçante.

Sources

Archives
AVB/TP 18889 (1895), 59517 (1947), 77546 (1954), 82726 (1960).

Ouvrages
AVB Environnement, Étude historique. Îlot formé par les rues de la Paille, Lebeau et de Ruysbroeck à 1000 Bruxelles, Lebeau Sablon S.A., décembre 2017 (non publié).
Basyn, J.-M., Complexe R.T.T. rue Lebeau, rue de la Paille, rue de Ruysbroeck, Bruxelles Urbanisme Patrimoine – Direction du Patrimoine culturel, Région de Bruxelles-Capitale, 2018 (non publié).
Valcke, S., Analyse patrimoniale de l’ensemble R.T.T. rue Lebeau-rue de la Paille-place de la Justice, Bruxelles Urbanisme Patrimoine – Direction du Patrimoine culturel, Région de Bruxelles-Capitale, septembre 2018 (non publié).