Recherches et rédaction

2016-2017

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireProlongeant le boulevard Roi Albert II, la rue Jolly relie la rue Rogier à la rue Destouvelles, croisant sur son parcours l’avenue de l’Héliport et la place Gaucheret.

Plus longue à l’origine, l’artère est ouverte en plusieurs phases, parallèlement à la Senne. Son premier tronçon, correspondant à l’actuel côté impair du boulevard Roi Albert II entre le boulevard Simon Bolivar (alors la place du Marché) et la rue Rogier, est percé avant 1858; il portait à cette époque le nom de rue Diastace. Son prolongement, large de onze mètres, entre la rue Rogier et ce qui était alors le chemin de fer de raccordement de l’Allée Verte (actuelle avenue de l’Héliport), est ouvert à la demande et sur les terrains de plusieurs particuliers, en vertu de l’arrêté royal du 27.08.1861. Le dernier tronçon de l’artère, aboutissant à la rue Destouvelles, est ouvert vers 1875. Entre 1872, date de création de la place Gaucheret, et 1954, date de la désaffectation du chemin de fer de raccordement, les parties sud et nord de la rue n’étaient reliées que via un passage à niveau au centre de la place, partagé avec la rue Gaucheret.

La dénomination de la rue rend hommage à un militaire et homme politique belge, le baron André Jolly (1799-1883).

Supprimée dans les années 1970 au profit du futur boulevard Roi Albert II dans le cadre du plan Manhattan, la première partie de la rue longeait à l’origine le Théâtre lyrique, un vaste bâtiment en bordure de Senne, qui laissa la place, avant 1876, à la Messagerie de l’État. Le bâti du tronçon compris entre la rue Rogier et la place Gaucheret est entièrement rasé au cours des années 1970. Cette partie de la rue traverse aujourd’hui l’Espace Gaucheret, un
espace urbain multifonctionnel aménagé dans les années 2000 (voir place Gaucheret). Le dernier tronçon de la rue est bâti des années 1880 aux années 1900, d’habitations et de bâtiments industriels. Pointons, au no186, une maison bourgeoise néoclassique et, aux nos180 et 182, une habitation éclectique accompagnée d’un atelier (voir ces numéros). La plupart des immeubles de ce tronçon ont été transformés au cours du temps, voire reconstruits, parfois suite à des dommages subis lors de la Seconde Guerre mondiale. À l’angle de la place Gaucheret et de l’avenue de l’Héliport (no123-125 rue Jolly), une ancienne brasserie des alentours de 1900, devenue la blanchisserie Au Beau Noir dans les années 1920, a été transformée en centre de jeunes en 1983, avant d’être rénovée et agrandie pour accueillir l’asbl ABC – Art Basics for Children (bureau d’architecture Hub, 2005 et 2015).


Sources

Archives
ACS/Urb. 123-125: 153-125 (1948-1975), 153-125-127 (1899-1948), 153-123-131 (1975-2005).
ACS/TP Infrastructure 54.

Ouvrages
DEKOSTER, J.-A., Les rues de Schaerbeek, Bruxelles, 1981, p. 67.

Cartes / plans
HUVENNE, J., Carte topographique et hypsométrique de Bruxelles et ses environs, vers 1858.
POPP, P. C., Atlas du Royaume de Belgique, plan parcellaire de la commune de Schaerbeek, vers 1858.
Plan de la commune de Schaerbeek 1876, Institut géographique national.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1893.