Recherches et rédaction
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Sur le territoire de Schaerbeek, la chaussée s'étend des nos267 et 370, aux environs de la rue Calvin, jusqu'aux nos701 et 770, à hauteur de la rue de Genève. Elle croise plusieurs artères sur son parcours, ainsi que deux carrefours importants, les places Dailly et Général Meiser.
La route originelle était pavée, en 1459 au plus tard, jusqu'au bois de Linthout. Elle est transformée en chaussée en vertu d'un octroi du roi Philippe V du 24.07.1704. La chaussée fait par la suite l'objet d'un plan général d'alignement, approuvé par l'arrêté royal du 19.05.1851. Sur Schaerbeek, jusqu'à la place Meiser, cet alignement sera rectifié en vertu des arrêtés royaux des 12.09.1870 et 10.07.1879 pour les portions situées respectivement avant et après la place Dailly. La chaussée était à l'origine agrémentée d'une double rangée d'arbres, qui semble avoir été supprimée au début du XXe siècle.
Sur le territoire schaerbeekois, la chaussée de Louvain longeait des champs à l'origine. À l'angle de la future place Dailly côté impair, une ferme dite «De Kam» ou «De Keyn» figure sur la carte dressée par G.de Wauthier vers 1821. Elle sera démantelée à la fin du XIXe siècle. Le no327-329 en constitue peut-être un vestige.
En 1852 s'implante à l'actuel no403-409 un asile d'aliénés, dite Maison de Santé Maeck, du nom de son fondateur. Il s'agit d'un ensemble de corps de bâtiment néoclassiques implantés autour d'un vaste jardin et intégrant une chapelle. En 1925, le complexe est agrandi à l'arrière jusqu'à la rue de la Luzerne, où sont bâtis de nouveaux pavillons. Rénové à plusieurs reprises, l'institut porte aujourd'hui le nom de Centre hospitalier Jean Titeca. Seule une petite partie du complexe originel subsiste, fort transformée, à front de la chaussée.
Les premières habitations, plutôt modestes et de style néoclassique, apparaissent dans les années 1860 et 1870, principalement aux abords de la place Dailly. Le bâti se densifie progressivement dans cette zone au cours des décennies suivantes. Les maisons sont alors encore en majorité d'inspiration néoclassique, les plus tardives parfois de style éclectique. Témoignant du premier style, citons le no472, une maison antérieure à 1880, augmentée en 1913 d'une travée assortie à entrée cochère, ainsi que l'ensemble formé par les nos415 à 421 (1902). Parmi les habitations éclectiques, pointons les nos281 et 283 (1903) ou encore le no385, vraisemblablement conçu dans les années 1910. Des abords de la ligne de chemin de fer Schaerbeek-Hal à la place Meiser, par contre, le bâti se compose principalement de maisons et immeubles à appartements de l'entre-deux-guerres, ainsi que d'immeubles de bureaux édifiés des années 1950 aux années 1980.
Le bâti de la chaussée a été fortement modifié au cours du temps: surhausses, revêtements de briquettes ou remplacements d'huisserie. De nombreuses habitations ont été dotées, dès l'origine ou ultérieurement, d'un rez-de-chaussée commercial, souvent transformé à plusieurs reprises. Le no474 (vers 1910), conçu en ensemble avec le no1-3-5 avenue du Diamant, conserve toutefois sa devanture originelle en bois.
Sources
Archives
ACS/Urb. 281, 283: 179-281-283; 403-409: 180-9-13; 417: 179-417; 472: 179-472.
ACS/TP Infrastructure 36, 37.
Ouvrages
WAUTERS, A., Histoire des environs de Bruxelles, ou description historique des localités qui formaient autrefois l'ammanie de cette ville [1855], Livre huitième – A, éd. Culture et Civilisation, Bruxelles, 1973, pp. 21-24.
Cartes / plans
DE WAUTHIER, G., Bruxelles et ses environs, vers 1821 (Bibliothèque royale de Belgique).
Carte de Saint-Josse-ten-Noode et de Schaerbeek au 1er Janvier 1865 (ACS/TP).
Plan de la commune de Schaerbeek 1870, Institut géographique national.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881 (Bibliothèque royale de Belgique).
Plan de la commune de Schaerbeek 1899 (ACS/TP).
Divers
TITECA, P. (Dr), Présentation du Centre Hospitalier Jean Titeca, 2005, (colloque 2005).