Typologie(s)
église/cathédrale/basilique
Intervenant(s)
Jean COMBAZ – architecte – 1925-1928
Styles
Art Déco
Inventaire(s)
- Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
- Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
- Le patrimoine monumental de la Belgique. Schaerbeek (Apeb - 2010-2015)
- Les charpentes dans les églises de la Région de Bruxelles-Capitale 1830-1940 (Urban - 2019)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Paysager Un paysage est une zone, telle que perçue par l’homme, dont le caractère est le résultat de l’action et de l’interaction de facteurs naturels et/ou humains. Il s’agit d’une notion d’échelle qui est composée de divers éléments (patrimoniaux), pouvant avoir ou non une valeur intrinsèque propre, mais formant un ensemble plus vaste de valeur ajoutée, et qui est également perçue comme telle à une certaine distance. Les vastes panoramas urbains constituent le paysage par excellence, comme la vue sur la ville basse de Bruxelles depuis la place Royale, mais de tels paysages composés de différents éléments peuvent également se former à plus petite échelle.
- Scientifique Cette valeur est généralement utilisée pour évaluer les zones naturelles ou semi-naturelles et selon leurs qualités botaniques. Dans le cadre d’un bien, il peut s’agir de la présence d’un élément (de construction) (matériau particulier, matériau expérimental, procédé ou élément constructif) ou du témoignage d’un espace spatiostructurel (urbanistique) dont la préservation doit être envisagée à des fins de recherche scientifique.
- Social Cette valeur est difficile à distinguer de la valeur folklorique et généralement insuffisante pour justifier une sélection à elle seule. Il peut s’agir d’un : – lieu de mémoire d’une communauté ou d’un groupe social (par exemple, la potale à Berchem-Sainte-Agathe située place de l’église à Berchem-Sainte-Agathe, le Vieux Tilleul de Boondael à Ixelles)?; – lieu relevant d’une symbolique populaire (par exemple, le café «?La Fleur en Papier Doré?» situé rue des Alexiens)?; – lieu de regroupement ou de structuration d’un quartier (par exemple, les immeubles du Fer à Cheval dans la cité du Floréal).
- Technique Un bien possède un intérêt technique en cas d’utilisation précoce d’un matériau ou d’une technique particulière (ingénierie), ou s’il présente un intérêt constructif ou technologique particulier, une prouesse technique ou une innovation technologique. Il peut également être considéré comme ayant une valeur archéologique industrielle s’il témoigne de méthodes de construction anciennes. Bien entendu, l’intérêt technique est à mettre en relation avec l’intérêt scientifique.
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
2012-2013
id
Urban : 22235
Description
Orientée nord-ouest – sud-est sur une vaste parcelle occupant le dernier tronçon côté impair de l'avenue des Glycines, église paroissiale de style Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs., conçue de 1925 à 1928 par l'architecte Jean Combaz.
Historique
Louise Thiéry, épouse du Général Maes, perd sa fille Suzanne en 1914 et son mari en 1915. Désirant perpétuer le souvenir de la première par la construction d'une église, elle obtient dès 1916 que soit créée une nouvelle paroisse à Schaerbeek. Celle-ci est officiellement fondée par l'arrêté royal du 10.11.1921. En septembre 1924, une église provisoire est aménagée à l'actuel no714 de la chaussée de Haecht. La générale Maes fournit le terrain, ainsi que les fonds nécessaires à l'érection de l'église définitive et, assistée de son frère, le chanoine Armand Thiéry, s'implique également dans la conception et la mise en œuvre de celle-ci.
Des plans sont dressés par l'architecte Jean Combaz dès 1925. Plusieurs avant-projets sont conservés, dont ceux d'une église de plan central couverte d'une coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. et d'une autre de plan basilical. Suite à une demande de permis introduite le 31.07.1925, des modifications sont apportées au projet: l'axe de l'église devra coïncider avec la bissectrice de l'angle formé par les avenues Latinis et des Glycines et un espace suffisant devra être ménagé autour de l'édifice afin d'y faire des plantations propres à assurer le caractère de cité-jardin requis pour le quartier.
Le projet final s'inspire de l'église Notre-Dame du Raincy (1922-1923), chef-d'œuvre d'architecture religieuse rationnelle en béton armé, due aux architectes français Auguste et Gustave Perret. Sainte-Suzanne est la première église de Bruxelles à être construite entièrement en béton armé. L'idée est de créer une atmosphère de clarté et de lumière symbolisant «l'Église Triomphante»: l'architecte fait du bâtiment une immense verrière supportée par dix piliersSupport vertical de plan carré. déterminant une croix grecque et supportant une imposante tour.
Les fondations sont entamées en janvier 1926 et la première pierre est posée le 09.05.1926. Placée à l'intérieur de la tour à droite de l'entrée, celle-ci est gravée d'un chronogramme. L'église est ouverte au public le 11.08.1928, jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. de la fête de sainte Suzanne. Le 14.06.1930, la fabrique d'église accepte définitivement la donation du terrain et des constructions. Le parachèvement intérieur se poursuit toutefois jusqu'en 1963 et ce n'est qu'après la mise en place des vitraux actuels que l'église est dédicacée par le cardinal Suenens, le 01.05.1963.
Description
Plan
Devancée d'une allée carrossable et d'un jardinet triangulaire, église sous toitures plates, composée de différents volumes de plan carré: une vaste nef à laquelle sont accolés symétriquement un chœur de même hauteur à l'arrière et une tour à l'avant. Dans les quatre angles, volumes carrés de moindre hauteur, logeant notamment chapelles, autels, sacristie et baptistère. Accessible par des rampes extérieures desservant une cour anglaise, sous-sol prévu pour abriter divers locaux, dont une vaste salle de fêtes, des locaux de patronage, une consultation médicale gratuite et un jardin d'enfants.
Extérieur
Élévation en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice. d'Andenne et béton, partiellement recouvert de simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. de ton rose. SoubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en marbre Rouge Royal à bossages rustiques. Façade rythmée de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. rainurés. Vastes baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires. Façade principale percée de trois portails inscrits chacun dans une arcadeBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. chantournée et précédés de rampes et passerelles surplombant la cour anglaise. Réalisées par le ferronnier d'art J. Sillen-Sizaire, portes monumentales en bronze peint, ornées de médaillonsCartouche rond ou ovale. représentant des feuilles de laurier enserrant deux lettres «S» (Sancta Suzanna) et le glaive du martyre. Tour carrée servant de clocher, de quatre niveaux de taille dégressive, les deux derniers à angles coupés, surmontée d'une croix en béton évidée pour pouvoir être éclairée. Claustras en béton, garnissant les fenêtres à vitraux et des garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... d'attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement..
Intérieur
Dans le tambourRelié à l’axe du moteur, cylindre rainuré sur lequel s’enroulent et se déroulent les câbles de traction de la cabine et du contrepoids. d'entrée, deux inscriptions commémoratives mentionnant le nom de la donatrice, l'hommage à sa fille et la date de construction de l'église.
Peint à l'origine en blanc, l'intérieur de l'église fut repeint en rouge-mauve et le plafond en bleu foncé sur les conseils de l'architecte Simon Brigode dans les années 1970. Depuis, les murs ont retrouvé une tonalité claire. Ils sont couverts d'un lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. bas en marbre de Barvaux et le sol est carrelé aux trois couleurs du drapeau belge. Plafond plat à caissons percés chacun d'un lanterneau en croix à claustra. Tour et volumes latéraux occupés par un jubé, surmonté dans la tour par un second, transformé en tribune d'orgue en 1962 (facteur Pels-D'Hondt). Conçus pour accueillir les chœurs masculin et féminin, ces deux jubés étaient à l'origine bordés d'un garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... à claustra. Chœur à chevet ajouré à l'origine d'une grande baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. destinée à opposer aux fidèles un puissant contrejour. Ce dispositif, ainsi que l'éclairage zénithal de l'autel, ont été supprimés dans les années 1950 par les autorités ecclésiastiques qui estimaient que «l'éblouissement des fidèles nuisait au bon déroulement des cérémonies religieuses». Des balcons à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... à claustra se trouvaient en outre à l'origine de part et d'autre de l'autel. En travertin et marbre noir, ce dernier est de facture tardive. L'originel, surmonté de statues, avait déjà été remplacé en 1937 par un autre, créé par les Ateliers d'Art de l'École des Métiers d'Art de l'Abbaye de Maredsous et complété par un ciborium. Celui-ci fut démoli dans les années 1960; seules ses bases sont conservées, ainsi que sa grande croix, placée au-dessus de l'autel. Flanquant ce dernier, quatre autels secondaires, dont celui de la Vierge à gauche et celui de saint Joseph à droite. Ambons en marbre de 1935 (Ateliers d'Art de Maredsous) de part et d'autre du chœur. Orgue de chœur (Klais, 1930). Confessionnaux en bois de style Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs. le long des murs latéraux de la nef.
Volume situé à droite de la tour abritant le baptistère à l'origine, transformé en chapelle de semaine en 1975 et séparé de la nef par un vitrail enchâssé dans du béton. Créés par les Ateliers d'Art de Maredsous, fonts baptismaux aujourd'hui placés dans la nef, devant le vitrail. En 1976, volume situé à gauche de la tour aménagé en une salle d'accueil close d'un mur vers la nef.
Église agrémentée dès l'origine de vitraux, figuratifs et non figuratifs, dessinés par le chanoine Armand Thiéry. Ceux-ci furent critiqués non seulement sur le plan esthétique, mais aussi liturgique car ils représentaient trop de personnes récemment décédées. La plupart furent donc retirés. Deux de ces vitraux, figurant l'église Sainte-Suzanne et datés l'un de 1914 et l'autre de 1928, subsistent à gauche et à droite de la tour; deux autres de la même époque éclairent encore le chœur, l'un avec la devise du cardinal Mercier, «Apostolus Jesu Christi», l'autre avec celle du cardinal Van Roey, «In nomine Domini». Quant aux vitraux non figuratifs de Thiéry, composés de simples verres de couleur et réalisés par les ateliers Charlier, leur tonalité fut jugée beaucoup trop vive et ils furent progressivement remplacés à partir de 1945; trois imposantes verrières subsistent toutefois à l'intérieur de la tour. La majorité des grands vitraux actuels furent placés de 1950 à 1956; ils sont dessinés par Simon Steger et réalisés par le maître-verrier Jacques Colpaert. De l'entrée vers le chœur, ils représentent: à gauche, la sainte Trinité, la sainte Église et Notre-Dame; à droite, la Nativité, la Passion et la Dernière Cène. De petits vitraux, également par Simon Steger, ont été réalisés par le maître-verrier Huet de Hoogstraeten pour l'ancien baptistère. Ceux qui surmontent les autels de la Vierge et de saint Joseph, figurant les instruments de la Passion et les plaies du Christ, furent réalisés en 1957.
Classement 27.03.2003.
Historique
Louise Thiéry, épouse du Général Maes, perd sa fille Suzanne en 1914 et son mari en 1915. Désirant perpétuer le souvenir de la première par la construction d'une église, elle obtient dès 1916 que soit créée une nouvelle paroisse à Schaerbeek. Celle-ci est officiellement fondée par l'arrêté royal du 10.11.1921. En septembre 1924, une église provisoire est aménagée à l'actuel no714 de la chaussée de Haecht. La générale Maes fournit le terrain, ainsi que les fonds nécessaires à l'érection de l'église définitive et, assistée de son frère, le chanoine Armand Thiéry, s'implique également dans la conception et la mise en œuvre de celle-ci.
Des plans sont dressés par l'architecte Jean Combaz dès 1925. Plusieurs avant-projets sont conservés, dont ceux d'une église de plan central couverte d'une coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. et d'une autre de plan basilical. Suite à une demande de permis introduite le 31.07.1925, des modifications sont apportées au projet: l'axe de l'église devra coïncider avec la bissectrice de l'angle formé par les avenues Latinis et des Glycines et un espace suffisant devra être ménagé autour de l'édifice afin d'y faire des plantations propres à assurer le caractère de cité-jardin requis pour le quartier.
Le projet final s'inspire de l'église Notre-Dame du Raincy (1922-1923), chef-d'œuvre d'architecture religieuse rationnelle en béton armé, due aux architectes français Auguste et Gustave Perret. Sainte-Suzanne est la première église de Bruxelles à être construite entièrement en béton armé. L'idée est de créer une atmosphère de clarté et de lumière symbolisant «l'Église Triomphante»: l'architecte fait du bâtiment une immense verrière supportée par dix piliersSupport vertical de plan carré. déterminant une croix grecque et supportant une imposante tour.
Les fondations sont entamées en janvier 1926 et la première pierre est posée le 09.05.1926. Placée à l'intérieur de la tour à droite de l'entrée, celle-ci est gravée d'un chronogramme. L'église est ouverte au public le 11.08.1928, jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. de la fête de sainte Suzanne. Le 14.06.1930, la fabrique d'église accepte définitivement la donation du terrain et des constructions. Le parachèvement intérieur se poursuit toutefois jusqu'en 1963 et ce n'est qu'après la mise en place des vitraux actuels que l'église est dédicacée par le cardinal Suenens, le 01.05.1963.
Description
Plan
Devancée d'une allée carrossable et d'un jardinet triangulaire, église sous toitures plates, composée de différents volumes de plan carré: une vaste nef à laquelle sont accolés symétriquement un chœur de même hauteur à l'arrière et une tour à l'avant. Dans les quatre angles, volumes carrés de moindre hauteur, logeant notamment chapelles, autels, sacristie et baptistère. Accessible par des rampes extérieures desservant une cour anglaise, sous-sol prévu pour abriter divers locaux, dont une vaste salle de fêtes, des locaux de patronage, une consultation médicale gratuite et un jardin d'enfants.
Extérieur
Élévation en grèsTerre cuite de texture serrée, légèrement vitrifiée, glaçurée ou non. Le grès désigne également une famille de pierres composées de silice. d'Andenne et béton, partiellement recouvert de simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. de ton rose. SoubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. en marbre Rouge Royal à bossages rustiques. Façade rythmée de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. rainurés. Vastes baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires. Façade principale percée de trois portails inscrits chacun dans une arcadeBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. chantournée et précédés de rampes et passerelles surplombant la cour anglaise. Réalisées par le ferronnier d'art J. Sillen-Sizaire, portes monumentales en bronze peint, ornées de médaillonsCartouche rond ou ovale. représentant des feuilles de laurier enserrant deux lettres «S» (Sancta Suzanna) et le glaive du martyre. Tour carrée servant de clocher, de quatre niveaux de taille dégressive, les deux derniers à angles coupés, surmontée d'une croix en béton évidée pour pouvoir être éclairée. Claustras en béton, garnissant les fenêtres à vitraux et des garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... d'attiqueUn élément est dit en attique lorsqu’il est situé au-dessus de l’entablement..
Intérieur
Dans le tambourRelié à l’axe du moteur, cylindre rainuré sur lequel s’enroulent et se déroulent les câbles de traction de la cabine et du contrepoids. d'entrée, deux inscriptions commémoratives mentionnant le nom de la donatrice, l'hommage à sa fille et la date de construction de l'église.
Peint à l'origine en blanc, l'intérieur de l'église fut repeint en rouge-mauve et le plafond en bleu foncé sur les conseils de l'architecte Simon Brigode dans les années 1970. Depuis, les murs ont retrouvé une tonalité claire. Ils sont couverts d'un lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. bas en marbre de Barvaux et le sol est carrelé aux trois couleurs du drapeau belge. Plafond plat à caissons percés chacun d'un lanterneau en croix à claustra. Tour et volumes latéraux occupés par un jubé, surmonté dans la tour par un second, transformé en tribune d'orgue en 1962 (facteur Pels-D'Hondt). Conçus pour accueillir les chœurs masculin et féminin, ces deux jubés étaient à l'origine bordés d'un garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... à claustra. Chœur à chevet ajouré à l'origine d'une grande baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. destinée à opposer aux fidèles un puissant contrejour. Ce dispositif, ainsi que l'éclairage zénithal de l'autel, ont été supprimés dans les années 1950 par les autorités ecclésiastiques qui estimaient que «l'éblouissement des fidèles nuisait au bon déroulement des cérémonies religieuses». Des balcons à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... à claustra se trouvaient en outre à l'origine de part et d'autre de l'autel. En travertin et marbre noir, ce dernier est de facture tardive. L'originel, surmonté de statues, avait déjà été remplacé en 1937 par un autre, créé par les Ateliers d'Art de l'École des Métiers d'Art de l'Abbaye de Maredsous et complété par un ciborium. Celui-ci fut démoli dans les années 1960; seules ses bases sont conservées, ainsi que sa grande croix, placée au-dessus de l'autel. Flanquant ce dernier, quatre autels secondaires, dont celui de la Vierge à gauche et celui de saint Joseph à droite. Ambons en marbre de 1935 (Ateliers d'Art de Maredsous) de part et d'autre du chœur. Orgue de chœur (Klais, 1930). Confessionnaux en bois de style Art DécoStyle Art Déco (entre-deux-guerres). Tendance à la géométrisation des formes et des ornements architecturaux, doublée de jeux de matériaux, de textures et de couleurs. le long des murs latéraux de la nef.
Volume situé à droite de la tour abritant le baptistère à l'origine, transformé en chapelle de semaine en 1975 et séparé de la nef par un vitrail enchâssé dans du béton. Créés par les Ateliers d'Art de Maredsous, fonts baptismaux aujourd'hui placés dans la nef, devant le vitrail. En 1976, volume situé à gauche de la tour aménagé en une salle d'accueil close d'un mur vers la nef.
Église agrémentée dès l'origine de vitraux, figuratifs et non figuratifs, dessinés par le chanoine Armand Thiéry. Ceux-ci furent critiqués non seulement sur le plan esthétique, mais aussi liturgique car ils représentaient trop de personnes récemment décédées. La plupart furent donc retirés. Deux de ces vitraux, figurant l'église Sainte-Suzanne et datés l'un de 1914 et l'autre de 1928, subsistent à gauche et à droite de la tour; deux autres de la même époque éclairent encore le chœur, l'un avec la devise du cardinal Mercier, «Apostolus Jesu Christi», l'autre avec celle du cardinal Van Roey, «In nomine Domini». Quant aux vitraux non figuratifs de Thiéry, composés de simples verres de couleur et réalisés par les ateliers Charlier, leur tonalité fut jugée beaucoup trop vive et ils furent progressivement remplacés à partir de 1945; trois imposantes verrières subsistent toutefois à l'intérieur de la tour. La majorité des grands vitraux actuels furent placés de 1950 à 1956; ils sont dessinés par Simon Steger et réalisés par le maître-verrier Jacques Colpaert. De l'entrée vers le chœur, ils représentent: à gauche, la sainte Trinité, la sainte Église et Notre-Dame; à droite, la Nativité, la Passion et la Dernière Cène. De petits vitraux, également par Simon Steger, ont été réalisés par le maître-verrier Huet de Hoogstraeten pour l'ancien baptistère. Ceux qui surmontent les autels de la Vierge et de saint Joseph, figurant les instruments de la Passion et les plaies du Christ, furent réalisés en 1957.
Classement 27.03.2003.
Sources
Archives
AAM/Fonds Jean Combaz.
ACS/Urb. 127-50.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, 1925, p. 737; 1928, pp. 152-168, 289-302.
Ouvrages
LAMBRICHS, A., «L'Art Déco religieux», in: L'architecture Art Déco Bruxelles 1920 1930, AAM éditions, 1996, pp.58-59.
SPAPENS, C., L'église Sainte-Suzanne à Schaerbeek, CIDEP, 2003.
Périodiques
FLOUQUET, P.-L., «Églises en béton. Sainte Suzanne à Schaerbeek, archit. Jean Combaz», Bâtir, 40, 1936, pp. 590-591.
Sites internet
Orgues en Région de Bruxelles-Capitale, Orgue moderne de choeur (Klais, 1930)
AAM/Fonds Jean Combaz.
ACS/Urb. 127-50.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, 1925, p. 737; 1928, pp. 152-168, 289-302.
Ouvrages
LAMBRICHS, A., «L'Art Déco religieux», in: L'architecture Art Déco Bruxelles 1920 1930, AAM éditions, 1996, pp.58-59.
SPAPENS, C., L'église Sainte-Suzanne à Schaerbeek, CIDEP, 2003.
Périodiques
FLOUQUET, P.-L., «Églises en béton. Sainte Suzanne à Schaerbeek, archit. Jean Combaz», Bâtir, 40, 1936, pp. 590-591.
Sites internet
Orgues en Région de Bruxelles-Capitale, Orgue moderne de choeur (Klais, 1930)