Recherches et rédaction

1997-2004

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire

Important axe de communication, la r. de la Victoire reprend partiellement le tracé de l'ancien chemin de la Fontaine et de celui du Haut-Pont.

L'histoire ne précise pas quel triomphe commémore cette rue, mais selon A. Eylenbosch et G. Lebrun, la proximité de la pl. Hermann Dumont, autrefois pl. Mont-Saint-Jean, et de la pl. Paul Janson, précédemment pl. de la Belle Alliance, laisse supposer qu'il s'agirait de la bataille de Waterloo.

La r. de la Victoire s'étend sur une longueur d'un kilomètre suivant un axe nord-ouest sud-est. Depuis la porte de Hal, elle se déploie en ligne droite et ascendante pour rejoindre la ch. de Charleroi et y former la pl. Paul Janson. Elle croise successivement les r. Jourdan, de l'Hôtel des Monnaies, de Parme, de Roumanie et Saint-Bernard. Cinq artères secondaires y débutent ou y aboutissent : les r. de la Filature et de Moscou, du Métal, Maurice Wilmotte et Moris. L'intersection formée avec les r. de l'Hôtel des Monnaies et du Métal est communément nommée carrefour « des six coins ». Du côté pair, un îlot est affecté en zone piétonne arborée, dite « Carré des Monnaies ». À cet emplacement s'élevait l'illustre Hôtel des Monnaies (voir r. de l'Hôtel des Monnaies), détruit en 1979.

La création de la rue est approuvée par l'AR du 12.09.1876. C'est de cette époque que datent les 1res constructions, essentiellement à caractère résidentiel et principalement destinées à la bourgeoisie. Les parcelles sont auparavant détenues par quelques familles, parmi lesquelles les importants propriétaires fonciers Geef, Borre et Van Ysendijck, ainsi que, dans le bas de l'artère, par la « Société de Filature de Lin et d'Étoupe » que la commune a beaucoup de difficultés à exproprier.

Au tournant du XXe s., la rue est entièrement bâtie. Elle affecte une physionomie essentiellement néoclassique, ponctuée çà et là par quelques belles réalisations éclectiques à façade polychrome, formant souvent de petits ensembles. Certaines constructions affichent des lignes plus personnalisées ou une allure plus cossue, tels l'hôtel de maître de style Art nouveau de l'arch. Joseph Purnelle (voir no 71-71a) ou l'étonnant immeuble à appartements conçu en 1912 par l'arch. Pierre Verbruggen dans l'esprit de la Sécession viennoise (voir no 196). En fin de rue, l'arch. Charles De Wys élève, en 1932, un complexe de six immeubles à appartements réservés à une population bourgeoise (voir no 192-194) et agencés en U autour d'une cour centrale aménagée dans l'esprit d'un square.

Au cours du XXe s., le bâti est altéré par des remplacements d'huisserie, la suppression de garde-corps ou l'aménagement de maisons unifamiliales en maisons de rapport. Mais ce sont surtout les transformations de r.d.ch. qui entraînent d'irrémédiables séquelles. De nombreux espaces à usage commercial proposaient d'intéressantes devantures, malencontreusement supprimées pour la reconversion en logement. Quelques constructions éclectiques ou néoclassiques sont mises au goût du jour. C'est au cours des années 1960 que les modifications stylistiques sont les plus abondantes, lesquelles génèrent de nombreux parements de briquettes. Rares, les bâtiments d'après la Seconde Guerre mondiale sont surtout dévolus à un usage de bureaux.

Face à la dégradation générale du secteur, un programme de revitalisation, le contrat de quartier Métal-Monnaies (2003-2007), est mis sur pied en vue de réhabiliter les logements existants, d'assurer la mixité par le développement de l'activité artisanale et commerciale, d'embellir les espaces publics et d'impliquer les habitants.

L'entrepreneur Adolphe De Baets, très prolifique à Saint-Gilles en général et r. de la Victoire en particulier, résida au no 195.

Nos ne figurant pas en notice : : immeuble d'angle néoclassique, 1877 (selon De Keyser, G., 1996). R.d.ch. commercial transformé à de multiples reprises ; 2 : maison néoclassique, 1881 (selon De Keyser, G., 1996) ; 4 : maison néoclassique, 1876, modifiée au r.d.ch. et recouverte de briquettes ; 5-5a : maison néoclassique, arch. Gustave Vanden Bemden, 1903, modifiée au r.d.ch. ; 6 : maison néoclassique, 1876, modifiée à plusieurs reprises ; 7 : maison néoclassique, arch. Hubert De Kock, 1902 ; 8, 10 : ensemble de deux maisons néoclassiques à r.d.ch. commercial, 1879, modifiées à plusieurs reprises ; 9 : maison d'inspiration néoclassique, 1897, modifiée au r.d.ch. et probablement surhaussée d'un niveau ; 15a : maison néoclassique, 1874 (selon De Keyser, G., 1996). En 1954, le r.d.ch. est réuni à celui de la maison voisine (voir no 13-15) et les étages débarrassés de leur mouluration ; 19 : maison néoclassique, 1901, arch. Jean Maelschalck (selon De Keyser, G., 1996), sur parcelle traversante avec le no 22 r. de la Filature ; 24-28 : immeuble à appartements, arch. Carron, 1933, rhabillé en 1965, remplaçant des maisons de 1883 (No 24) et 1898 (Nos 26, 28). Bâtiments arrière à usage d'atelier de confection (voir no 11 r. de la Linière) ; 29 : maison néoclassique, 1879. Commerce établi en 1928 (arch. C. Van Der Meer) ; 31, 39 : voir nos 33, 35, 37 ; 36-36a : maison néoclassique, arch. G. Vanden Bemden, 1898, r.d.ch. modifié ; 40 : maison d'inspiration néoclassique, 1899 ; 42 : immeuble à appartements, arch. I. et J. Renchon, 1965, en béton et briques, en remplacement d'une maison de 1900 par l'arch. Joseph Dierickx ; 45 et r. de l'Hôtel des Monnaies 84 et 86 : trois maisons néoclassiques, 1878, le no 84 r. de l'Hôtel des Monnaies formant l'angle, le no 45 modifié au r.d.ch. en 1932 et recouvert de briquettes en 1953 ; 46 : maison de style éclectique, 1899, dans le même esprit que le no 44. Garde-corps et huisserie remplacés ; 47 : maison néoclassique, modifiée en 1898 au r.d.ch. et exhaussée d'un niveau ; 49 : maison, 1879, modifiée au r.d.ch. et couverte de briquettes aux étages ; 52 : maison de style éclectique à façade polychrome, 1898, modifiée au r.d.ch. ; 52a-52b et r. Jourdan 179 : maison d'angle de 1888, act. recouverte de briquettes ; 53 : maison néoclassique, 1891, avec r.d.ch. commercial modifié en 1956 ; 54 et r. Jourdan 164 : maison d'angle de style néoclassique, 1875, conservant des restes de peinture publicitaire sur une baie aveugle ; 56 : maison, 1875, à l'origine d'aspect néoclassique, transformée à diverses reprises ; 57 : maison néoclassique, 1879, surhaussée d'un étage sous mansarde en 1929 ; 58 : maison néoclassique, 1876, transformée à diverses reprises ; 59 : voir no 61 ; 60 : maison néoclassique, 1877, modifiée au r.d.ch. ; 62 : garage, résultant de transformations de 1934 ; 63 : voir no 65 ; 64 : maison néoclassique, 1874, modifiée au r.d.ch. ; 66 : maison néoclassique, 1873, modifiée au r.d.ch. ; 67 : immeuble, 1986, arch. J. Dehousse (selon De Keyser, G., 1996), remplaçant une maison de 1909 ; 68, 70 : deux maisons néoclassiques, 1874, le no 70 transformé en 1928 (arch. François Scheemaekers) ; 72 : maison néoclassique, 1879 ; 74 : maison, 1877, à r.d.ch. commercial modifié en 1931 ; 76 : maison néoclassique, 1876, modifiée au r.d.ch. ; 77 : maison de 1903, arch. Hubert De Kock, radicalement modifiée en 1971, arch. Willy Verstraete ; 78 : maison néoclassique, 1872 ; 79 : maison d'inspiration néoclassique, 1882, act. recouverte de briquettes ; 80 : maison néoclassique, 1875 (selon De Keyser, G., 1996), act. recouverte de briquettes ; 81 : maison néoclassique, 1882, recouverte de briquettes en 1948 ; 82, 84 et 86 : trois maisons néoclassiques, resp. 1872, 1866, 1868, entrepreneur Adolphe De Baets (selon De Keyser, G., 1996) ; 85 : maison d'inspiration néoclassique, 1882 ; 87 : maison éclectique à façade polychrome, 1887, entrepreneur Pierre Vuy (selon De Keyser, G., 1996) ; 89 : maison néoclassique, 1879, act. recouverte de briquettes ; 90, 92, 94 : trois maisons d'inspiration néoclassique, 1876, le no 94, act. recouvert de briquettes, remplace l'entrepôt du négociant en bois Brabandt et Cie ; 91 : maison de style éclectique à façade polychrome, à r.d.ch. enduit à bossages, 1889 ; 95 : maison de style éclectique à façade polychrome, 1884 ; 98 : maison néoclassique, 1878, surhaussée d'un étage en 1938 et parementée de briquettes en 1953 ; 100 : maison néoclassique, 1873, r.d.ch. modifié ; 102 : maison néoclassique, 1875, act. parementée de briquettes ; 104 : maison néoclassique, 1876. Logette axiale placée ultérieurement ; 105 : maison, 1896, arch. François Timmermans (selon De Keyser, G., 1996), act. parée de briquettes ; 106 : maison néoclassique, 1875 ; 110 : maison néoclassique, 1880 ; 112 : immeuble d'angle, 1899, partiellement détruit durant la Seconde Guerre mondiale et reconstruit en 1952 par l'arch. A. Van Meulecom ; 114 : immeuble d'angle néoclassique, 1876, arch. J. Grandmaison, conçu en ensemble avec le no 38, r. de Parme ; 116 : maison néoclassique, 1878, modifiée au r.d.ch. et surhaussée d'un étage ; 118 : maison de style éclectique, 1900 ; 121 : maison néoclassique, 1901, surhaussée et act. parementée de briquettes ; 123 : maison néoclassique, abondamment modifiée au r.d.ch. et parée de briquettes aux étages ; 125 : maison néoclassique, 1880, act. parée de briquettes ; 127 : maison d'esprit néoclassique, 1879, mansardée ultérieurement et modifiée au r.d.ch. à plusieurs reprises ; 129 : maison d'angle d'inspiration néoclassique, arch. Gilion Wittebort, 1885, formant un ensemble avec le no 13 r. de Roumanie ; 130 : maison d'inspiration néoclassique, 1877, arch. Émile Lambelé ; 135 : maison néoclassique, 1877. R.d.ch. transformé en commerce en 1907 ; 136, 138 : deux maisons d'inspiration néoclassique, 1894, arch. H. Schoeps (selon De Keyser, G., 1996), le no 138 surhaussé d'un étage en 1992 ; 139 : maison de style éclectique à façade polychrome act. peinte, entrepreneur Pierre Vuy, 1877 ; 144 : maison d'angle néoclassique ; 145-147 : immeuble à appartements, arch. René Brewaeys, 1964, en remplacement de deux maisons de resp. 1864 et 1876 (selon De Keyser, G., 1996) ; 148 : maison éclectique, 1900, dont le r.d.ch. a été fortement endommagé par des transformations successives ; 150 : maison néoclassique, 1879, surhaussée d'un niveau ; 152 : immeuble à appartements, 1975, ingénieur Robert Pluys, en remplacement d'une maison de 1874 ; 156 : maison anc. néoclassique, 1888, fortement transformée en 1952, arch. Wery et Servais ; 158 : maison d'inspiration néoclassique, 1889, modifiée au r.d.ch. et exhaussée d'un niveau ; 160 : maison d'inspiration néoclassique, 1875, arch. Alphonse Billen (selon De Keyser, G., 1996), modifiée au r.d.ch. en 1965 ; 169, 171 : deux maisons différenciées, resp. d'inspiration néoclassique et de style éclectique, entrepreneur Jean-Baptiste Mortiaux, 1889 (selon De Keyser, G., 1996). R.d.ch. commercial commun aménagé en 1962 (arch. André Simon) ; 172, 174 et r. Saint-Bernard 99, 101 et 103 : ensemble de quatre maisons d'inspiration néoclassique, 1885 (selon De Keyser, G., 1996), le no 174 et r. Saint-Bernard 103, formant l'angle, déroché et paré de carreaux de céramique au r.d.ch., le no 172 transformé au r.d.ch., le no 101 r. Saint-Bernard également déroché ; 176 : immeuble d'angle, 1947, arch. Van Pottelbergh, remplaçant une maison de 1888 ; 178 : maison éclectique, 1899, modifiée au r.d.ch. ; 180, 186 : deux habitations résultant du remembrement d'un ensemble de quatre maisons d'esprit néoclassique, 1879 (selon De Keyser, G., 1996) ; 187 : voir nos 183, 185 ; 188 : parcelle vierge, auparavant occupée par une maison de 1899, arch. Van Ysendijk (selon De Keyser, G., 1996) ; 189-191 et 193-195 : deux immeubles à appartements, arch. Pol L. Henry et Jean Van Doosselaere, entrepreneur H. Ruttiens, resp. 1965 et 1968, remplaçant entre autres deux maisons de l'entrepreneur Adolphe De Baets, 1875 (No 189) et 1904 (No 191) ; 214 : maison d'inspiration néoclassique, 1879, entrepreneur Adolphe De Baets, modifiée au r.d.ch. en 1995 ; 219, 221, 223, 225 : voir no 217 ; 226 : maison d'inspiration néoclassique, 1877, arch. G. Lacroix ; 228-230 : vaste bâtiment résultant du remembrement et du rhabillage, en 1936, de deux maisons d'inspiration néoclassique, 1880 ; 232 : maison d'angle néoclassique, 1877, formant un ensemble avec les nos 209, 211 ch. de Charleroi. R.d.ch. modifié.

Sources

Archives
ACSG/TP (fonds non classés)

Ouvrages
DEMETER, S., GOOSSENS, O., JACQMIN, Y., et al., Architectures saint-gilloises, Service des Monuments et des Sites de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1999, pp. 21-23.


Périodiques
La vie économique à Saint-Gilles, des origines à demain, Syndicat d'initiative, Saint-Gilles, 1993, pp. 145-146.

Divers
Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles. Saint-Gilles, Archives d'Architecture moderne, Bruxelles, 1980-1982, fiche 67.
Collection cartes postales Dexia Banque.

Archives des nos ne figurant pas en notice
ACSG/Urb. : 3542 (1876) ; 5-5a : 187 (1903) ; : 3702 (1876) ; : 367 (1902) ; 8, 10 : 6140 (1879) ; : 937 (1897) ; 15a : 36 (1954) ; 19 : 69 (1901) ; 24 : 79 (1883) ; 26 : 1138 (1898) ; 24-28 : 261 (1933), 85 (1965) ; 29 : 6168 (1879) ; 506 (1928) ; 36-36a : 1408 (1898) ; 40 : 1740 (1899) ; 42 : 2049 (1900), 142 (1965) ; 45 : 2688 (1878), 4 (1932), 49 (1953) ; 46 : 1596 (1899) ; 47 : 1329 (1898) ; 49 : 6161 (1879) ; 52 : 1230 (1898) ; 53 : 3810 (1891), 97 (1956) ; 54 : voir r. Jourdan 164 : 3076 (1875) ; 56 : 3112 (1875) ; 57 : 6342 (1879), 424 (1929) ; 58 : 3663 (1876) ; 60 : 4270 (1877) ; 62 : 280 (1934) ; 64 : 2229 (1874) ; 66 : 2086 (1873) ; 67 : 361 (1909) ; 68, 70 : 2217 (1874), 485 (1928) ; 72 : 6127 (1879) ; 74 : 4641 (1877), 348 (1931) ; 76 : 4064 (1876) ; 77 : 103 (1903), 39 (1971) ; 78 : 1734 (1872) ; 79 : 462 (1882) ; 81 : 459 (1882), 67 (1948) ; 82 : 1611 (1872) ; 85 : 84 (1882) ; 87 : 1968 (1887) ; 89 : 6141 (1879) ; 90, 92, 94 : 3914 (1876) ; 91 : 798 (1889) ; 95 : 547 (1884) ; 98 : 4917 (1878), 234 (1938), 150 (1953) ; 100 : 2102 (1873) ; 102 : 3140 (1875) ; 104 : 4029 (1876) ; 106 : 3029 (1875) ; 110 : 6632 (1880) ; 112 : 1718 (1899), 74 (1952) ; 114 : 3438 (1876) ; 116 : 5029 (1878) ; 118 : 2160 (1900) ; 121 : 73 (1901) ; 123 : 1520 (1898) ; 125 : 6754 (1880) ; 127 : 6294 (1879) ; 129 : 789 (1889) ; 130 : 3858 (1877) ; 135 : 4304 (1877), 87 (1907) ; 136, 138 : 3674 (1894) ; 138 : 42 (1992) ; 139 : 4725 (1877) ; 145-147 : 24 (1964) ; 148 : 2099 (1900) ; 150 : 4847 (1879) ; 152 : 2975 (1874), 5 (1975) ; 156 : 1987 (1888), 56 (1952) ; 158 : 229 (1889) ; 160 : 3178 (1875), 117 (1965) ; 169, 171 : 86 (1962) ; 176 : – (1888), 41 (1947) ; 178 : – (1899) ; 189 : 2780 (1875) ; 189-191 : 94 (1965) ; 191 : 126 (1904) ; 193-195 : 46(1968) ; 214 : 5063 (1879), 120 (1995) ; 226 : 4155 (1877) ; 228-230 : 6704 (1880), 96 (1936) ; 232 : voir ch. de Charleroi 209, 211 : 4370, 3778 (1877).