Recherches et rédaction

1997-2004

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
Située dans un des plus anciens quartiers de la commune, cette longue rue porte le nom d'une célèbre famille saint-gilloise. Les Vanderschrick (ou Van der Schrick), propriétaires terriens, s'illustrent par une dynastie d'hommes politiques. Égide Vanderschrick est bourgmestre de Saint-Gilles de 1825 à 1840, son fils Jean – qui a vraisemblablement donné son nom à la rue – est bourgmestre de 1840 à 1860 et son petit-fils, Fernand, de 1896 à 1899. Ils marquèrent la vie de la commune, notamment par leur collaboration à son développement urbanistique. Dans la rue, la famille possédait plusieurs terrains, qu'elle fit bâtir par l'architecte-entrepreneur Jean-Baptiste Carsoel (nos 66, 68, 70, 72, 74).
 Elle était en outre propriétaire d'une distillerie-vinaigrerie (voir nos 83, 85).

L'alignement de la plus anc. partie de la r. Vanderschrick, de la pl. de Bethléem à la r. de l'Église Saint-Gilles, est défini par l'AR du 07.01.1863 ; son ouverture est effective en 1872. Son extension jusqu'à la ch. de Waterloo – on parlera alors de la r. Vanderschrick prolongée – est déterminée dans l'AR du 17.04.1898 et s'inscrit dans la même politique de développement que le percement de l'av. Jean Volders, qui la coupe perpendiculairement. Elle nécessitera de lourds frais d'expropriation. Ce prolongement a pour objectif l'embellissement et l'assainissement du quartier, dont l'état est jugé déplorable sur les plans esthétique et de l'hygiène.

La rue présente aujourd'hui deux visages bien distincts. D'une part, dans sa partie la plus récente, elle est marquée par un remarquable ensemble architectural de style Art nouveau, du côté impair, composé de quatorze maisons dessinées par l'arch. Ernest Blerot, érigées de 1900 à 1902 (voir nos 1 à 25, av. Jean Volders 42-46, 48 et ch. de Waterloo 13, 15). Cet ensemble fait face à un bâti éclectique de qualité. D'autre part, dans la portion anc., qui est aussi la plus longue, prédominent des enfilades de façades néoclassiques, majoritairement construites dans les années 1870. Elles ont pour la plupart fait l'objet d'un parement de briquettes dans les années 1940 à 1960. On trouve par ailleurs encore dans la rue quelques bâtiments attestant de la vocation industrielle du quartier. Il s'agit, entre autres, de la fabrique de voitures d'enfant André (no 27), convertie en boutique d'articles pour nourrissons, de la distillerie Vanderschrick (nos 83, 85) ou d'un ancien dépôt de bière (no 107).

nos ne figurant pas en notice : : maison d'inspiration néoclassique, 1901, arch. Hubert De Kock ; 28, 30, 32 et r. de l'Église Saint-Gilles 36 : ensemble de quatre maisons d'inspiration néoclassique, 1901, arch. Jean Maelschalck, à r.d.ch. commercial, les nos 32 et r. de l'Église Saint-Gilles 36 act. recouverts de briquettes ; 29-31 : immeuble de rapport de style éclectique, 1910, arch. Pierre De Gieter. Devanture act. de 1970 ; 34, 36 : ensemble de deux maisons anc. néoclassiques, 1874, act. parementées de briquettes ; 38 : maison anc. néoclassique, 1874, dotée d'un balcon et d'une devanture en 1900, mansardée en 1928 et parementée de briquettes ; 40 : maison anc. néoclassique, 1874, à devanture établie en 1906 et parement de briquettes ; 42 : maison anc. néoclassique, 1874 (selon De Keyser, G., 1996), parementée de briquettes ; 43 à 63 : ensemble de onze maisons néoclassiques, construites pour un même propriétaire, M. Van Riet, entre 1869 et 1874, dans le cadre des constructions que ce promoteur érige r. d'Andenne. nos 43, 53, 57, 59 et 61 conservant leur devanture, celle du no 57 aménagée en 1884. Devanture Art Déco du no 53 établie en 1934 (arch. Léon Suys), conservant un joli vitrail à motifs géométriques. À l'exception du no 57, toutes les façades ont été parementées de briquettes, le no 45 en 1949, le no 55 en 1970. Les maisons aux angles sont cimentées ; 44 : maison néoclassique, 1874, parementée de briquettes ultérieurement ; 46-46a : large maison néoclassique, 1874, à façade présentant une composition originale. R.d.ch. défiguré en 1932 et probablement ultérieurement. Brisis ayant perdu ses lucarnes originelles ; 48 : maison néoclassique, construite en ensemble avec les nos 1-1a, 3 de la r. de Prague, 1877 ; 50 : maison néoclassique, 1872, avec garage établi en 1984 ; 52, 54 : ensemble de deux maisons, 1878. Seul le no 52, surhaussé en 1936, a conservé son décor néoclassique. no 54 surhaussé et re-parementé en 1966 ; 56, 58, 60 : ensemble de trois maisons néoclassiques, sur schéma répétitif, 1873. Vitrine du no 60 établie en 1952, date à laquelle ce numéro et le no 58 sont probablement parementés ; 63a et r. d'Andenne 31 : immeuble d'angle d'esprit néoclassique, modifié au r.d.ch. ; 64 : maison néoclassique, 1866, arch. Jean-Baptiste Carsoel, surhaussée en 1937 et parementée ultérieurement ; 66 : maison néoclassique, 1865, avec maison arrière néoclassique plusieurs fois transformée. Façade à rue parementée de briquettes ; 67 à 75 : ensemble de cinq maisons anc. néoclassiques, 1866. Seul le no 75 conserve son état originel, mis à part le percement de deux baies en entablement en 1924. nos 67 et 69 réunis en 1973 et modernisés. no 71 transformé en maison de rapport en 1931 et renouvelé en façade en 1963. no 73 parementé de briquettes ; 68 : maison anc. néoclassique, 1866, arch. Jean-Baptiste Carsoel, surhaussée en 1933 et revêtue de briquettes en 1960 ; 72, 74 : ensemble de deux maisons d'inspiration néoclassique, 1868, arch. J. B. Hoton, le no 72 surhaussé et parementé de briquettes, le no 74 privé de ses moulurations. Balcon axial de plan chantourné, à balustres ; 76 : vaste immeuble néoclassique, à l'angle de la r. Franz Gailliard, 1872, surélevé en 1929 ; 77 : maison néoclassique, 1872 ; 79 : maison anc. néoclassique, 1872, parementée de briquettes, exhaussée en 1929 et 1936. R.d.ch. transformé en commerce en 1962 ; 80 : maison de 1896, parementée de briquettes en 1953 ; 81 : maison néoclassique, 1872 ; 82 : maison néoclassique, 1869, surhaussée en 1938 ; 86 : maison néoclassique, 1897, percée d'une vitrine en 1924 ; 87 : à l'origine, quatre maisons néoclassiques, ultérieurement recouvertes de briquettes, jointes par un r.d.ch. commercial commun en 1963, lors de la construction d'entrepôts arrière ; 88 : petite maison néoclassique, 1894 ; 90 : voir no 92 ; 96 : voir no 94 ; 97, 99 : ensemble de deux maisons néoclassiques, 1873, arch. Édouard Parys, surhaussées resp. en 1908 et 1940. no 99 ayant perdu ses moulurations ; 98 : maison néoclassique, 1874, surhaussée en 1928 et parementée de briquettes ultérieurement. Elle conserve ses caisses à volet au r.d.ch. ; 100 : maison néoclassique, 1874, lucarnes de 1914 ; 101 : maison éclectique à façade polychrome, 1888, avec bâtiment arrière de 1891 agrandi de nombreuses fois ; 102, 104 : deux maisons néoclassiques, 1873 (selon De Keyser, G., 1996), toutes deux surhaussées, l'une rhabillée probablement dans les années 1960, l'autre transformée au r.d.ch. par le percement d'un garage ; 105 : maison anc. néoclassique, 1873, exhaussée en 1928 et parementée de briquettes ; 109 : maison anc. néoclassique, arch. Jean-Baptiste Carsoel, 1867, surhaussée et recouverte de briquettes en 1956 ; 111-111a : anc. magasin à bière, 1872, transformé en 1955 (briquettes et habitation) et mansardé en 1990 ; 119 : maison néoclassique, 1873, probablement par le maçon Duhousse, parementée de briquettes ultérieurement ; 121 : maison néoclassique, 1874, parementée de briquettes en 1953 et surhaussée en 1963 ; 123 : maison d'angle de 1876, construite en ensemble avec le no 124 ch. de Forest, surhaussée et parementée de briquettes en 1947.

Sources

Archives
ACSG/Urb. 6 : 2351 (1901) ; 28, 30, 32 : 211 (1901) ; 29-31 : 122 (1910), 29 (1970) ; 34, 36 : 2415 (1874) ; 38 : 2748 (1874), 2177 (1900), 344 (1928) ; 40 : 2936 (1874), 326 (1906) ; 43 : 1951 (1873) ; 44 : 2610 (1874) ; 45 : 1187 (1871), 82 (1949) ; 46-46a : 2479 (1874), 210 (1932) ; 47, 49 : 8156 (1871) ; 48 : voir r. de Prague 1-1a, 3 : 4334 (1877) ; 50 : 1763 (1872), 233 (1984) ; 51, 53 : 7687 (1870) ; 52, 54 : 5022 (1878) ; 52 : 142 (1936) ; 53 : 43 (1934) ; 54 : 56 (1966) ; 55, 57 : 7478 (1869) ; 55 : 66 (1970) ; 56, 58, 60 : 2024 (1873), 167 (1952) ; 57 : 522 (1884) ; 59, 61 : voir r. d'Andenne 26-26a : 313 (1869) ; 64 : 538 (1866), 300 (1937) ; 66 : 4562 (1865) ; 67 à 75 : 531 (1866) ; 67-69 : 110 (1973) ; 68 : 537 (1866), 229 (1933), 44 (1960) ; 71 : 22 (1931), 17 (1963) ; 75 : 275 (1924) ; 72, 74 : 6878 (1868) ; 76 : 1800 (1872), 487 (1929) ; 77 : 1725 (1872) ; 79 : 1681 (1872), 397 (1929), 235 (1936), 39 (1962) ; 80 : 541 (1896), 88 (1953) ; 81 : 1682 (1872) ; 82 : 375 (1869), 120 (1938) ; 86 : 990 (1897), 173 (1924) ; 87 à 93 : 1706 (1872), 96 (1963) ; 88 : 3556 (1894) ; 97 : 1919 (1873), 338 (1908) ; 98 : 2676 (1874), 403 (1928) ; 99 : 46 (1940) ; 100 : 2531 (1874), 3372 (1914) ; 101 : 1928 (1888), 1727 (1891) ; 105 : 1878 (1873), 41 (1928) ; 109 : 607 (1867), 176 (1956) ; 111-111a : 1759 (1872), 53 (1955), 167 (1990) ; 119 : 2069 (1873) ; 121 : 2239 (1874), 57 (1953), 30 (1963) ; 123 : 61 (1947), voir ch. de Forest 124 : 3460 (1876).
Collection cartes postales Dexia Banque.

Ouvrages
Eylenbosch, A., et al., 1989, pp. 287-288.
Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles. Saint-Gilles, Archives d'Architecture moderne, Bruxelles, 1980-1982, fiche 57.
Mommens, G., 1905, pp. 8-10.