Typologie(s)

église/cathédrale/basilique
orgue

Intervenant(s)

Charles DE MAEGHTarchitecte1878-1880

VAN BEVER FRÈRESfacteur d'orgues1896

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Styles

Néogothique

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2022-2023

id

Urban : 24837
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Description

Église paroissiale de style néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors. conçue par l’architecte Charles De Maeght, 1878-1880.

Histoire
La paroisse Saint-Pierre a été fondée en 1095 ou peu avant par les seigneurs de Wolvertem qui possédaient les terrains de Jette-Saint-Pierre. Dans les premières années, l’église romaneLe style néo-roman (à partir de 1850 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes inspirées du moyen-âge roman. à nef unique du XIe siècle était peut-être partagée avec l’abbaye de Dieleghem, qui a construit sa propre abbaye à environ un kilomètre, au nord-ouest de ce bâtiment paroissial. À l’époque, les chanoines de l’abbaye de Dieleghem remplissaient aussi souvent la fonction de prêtre de la paroisse. Le bâtiment de culte, aujourd’hui disparu, était situé au centre de l’actuelle place Cardinal Mercier. La situation idéale de l’église, le long d’un axe important reliant Bruxelles à Wemmel et sur la rive haute du Molenbeek, ce qui la met à l’abri des inondations, peut être comparée à celle d’églises paroissiales similaires dans les centres de villages autour de Bruxelles, comme celle de Berchem-Sainte-Agathe et de Woluwe-Saint-Lambert.

À la fin du XVesiècle, elle est endommagée, partiellement reconstruite et agrandie d’un chœur gothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors. à trois absides. La façade ouest est dotée d’une porte surmontée d’un oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale. et d’un petit clocher. Les guerres de religion de la seconde moitié du XVIesiècle et du début du XVIIesiècle provoquent de nouveaux dégâts à l’édifice et le laissent dans un état de délabrement avancé. En raison de cette évolution et de la croissance démographique de la commune de Jette, l’abbaye de Dieleghem décide de faire construire une nouvelle église. L’architecte Laurent Benoît Dewez, également responsable de la construction de la nouvelle abbaye, est chargé de sa conception. Les travaux commencent en février 1776 et la première messe est déjà célébrée à la Toussaint. L’église est achevée au cours de l’été 1778. L’église néoclassiqueLe style néoclassique (de la fin du XVIIIe siècle à 1914 environ) est un courant architectural mû par un idéal d’ordre et de symétrie, caractérisé par des élévations enduites et blanches, uniformisant l’image de la ville. Le style connaît une grande longévité, évoluant dans ses proportions et son ornementation au cours du temps. se trouve sur le même site que la précédente et se compose d’une nef unique à six travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. et d’un chœur à abside plus bas. Une petite tour rectangulaire surmontée d’un amortissementAmortissement. Élément décoratif placé au sommet d’une élévation.Amorti. Sommé d'un amortissement. en coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. se trouvait au-dessus de la tribune. Le cimetière entourait le bâtiment de culte.

La population ne cessant de croître, le conseil communal du 31.07.1861 décide d’agrandir l’église en y ajoutant un transept. Ces travaux sont approuvés par la Commission royale des monuments, mais l’administration de l’église décide finalement de ne pas les réaliser en raison de problèmes financiers. En 1875, la commune de Jette décide de démolir l’église existante et d’en construire une nouvelle, plus à l’est. Cette décision radicale entraîne la transformation totale de la place du village en une nouvelle place plus grande, autour de laquelle un nouveau bâtiment de la gare et une maison communale sont également construits. L’ancienne église et son cimetière sont démolis entre 1875 et 1880. La première pierre de la nouvelle église est posée le 12.11.1877 et le bâtiment est achevé le 03.06.1880. L’église néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors. est conçue par l’architecte Charles De Maeght. Le cimetière se situe alors à l’est de l’église, le long de la nouvelle avenue Secrétin.

Description
Bâtiment de culte à façade en briques rehaussée d’éléments en pierre bleue et blanche. Tour rectangulaire surmontant le portiqueUne galerie est un espace couvert dévolu au passage, d'ordinaire rythmé de supports. Un portique désigne plus particulièrement une galerie ouverte sur l’extérieur par un rang d’arcades ou de colonnes. Le portique se situe au rez-de-chaussée d’un bâtiment. Il peut également être indépendant. ouest. Toitures en ardoise.


Façades et plan
Église à trois nefs avec transept et chœur en abside, flanquée d’une sacristie et d’une chapelle latérale.
Nefs latérales basses de cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., nef principale plus haute de sept travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. interrompues transversalement par le transept. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. ogivalesUn élément est dit brisé, en ogive ou ogival lorsqu’il est composé de deux arcs de cercle se rejoignant en pointe. rythmées par des contreforts et des arcs-boutants. Façade avant comprenant un portiqueUne galerie est un espace couvert dévolu au passage, d'ordinaire rythmé de supports. Un portique désigne plus particulièrement une galerie ouverte sur l’extérieur par un rang d’arcades ou de colonnes. Le portique se situe au rez-de-chaussée d’un bâtiment. Il peut également être indépendant. ogivalUn élément est dit brisé, en ogive ou ogival lorsqu’il est composé de deux arcs de cercle se rejoignant en pointe. et un oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale., couronnés par une tour carrée percée d’abat-sons jumelésDes éléments sont dits jumeaux, jumelés ou géminés lorsqu’ils sont répétés de manière identique. Ces éléments peuvent être plus nombreux que deux. par deux et par une flèche. Avant-corps trapézoïdal continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. comprenant un escalier en colimaçon de chaque côté de la tour. Chœur d’abside à trois côtés.

Intérieur et mobilier
Colonnes peintes en blanc comprenant des chapiteauxCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. et bases, reliées entre elles par des arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. ogivauxUn élément est dit brisé, en ogive ou ogival lorsqu’il est composé de deux arcs de cercle se rejoignant en pointe.. Nef centrale avec triforium. CroiséesBaie à croisée. Baie divisée par des meneau(x) et traverse(s) se croisant à angle droit. d’ogives. Carrelage en damier. L’intérieur de l’église a été redécoré par le décorateur Lukas en 1961.

Plusieurs objets religieux, tels que les confessionnaux, les statues de saints, les tableaux et les monuments funéraires, proviennent des anciennes églises Saint-Pierre et de l’église abbatiale de Dieleghem. Mentionnons par exemple les quatre statues en bois grandeur nature des évangélistes sur les colonnesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. autour du maître-autel, réalisées par le sculpteur Joseph Fernande (1741-1799). Les reliques de saint Blaise et le mausolée de la famille de Villegas – dernier seigneur du comté de Jette-Saint-Pierre G. de Villegas, décédé en 1785, et de son épouse I. Vanderlaen – en marbre noir et comprenant des armoiries en marbre blanc, dans le transept nord, proviennent également des anciennes églises.

L’orgue de tribune romantique a été réalisé par le facteur d’orgues Salomon Van Bever frères (1896-1898). Cet orgue a été réalisé pour la nouvelle église Saint-Pierre de style néogothiqueLe style néogothique (à partir de 1860 environ) est une tendance architecturale mettant à l’honneur les formes ogivales et verticales issues du moyen-âge gothique. Le style néo-Tudor s’inspire plus particulièrement du style gothique teinté de Renaissance qui fleurit en Angleterre sous le règne des Tudors. et donne sur la rosaceRosace. Ornement symétrique circulaire évoquant une fleur stylisée ou d’autres végétaux. Se dit également d’une baie circulaire à remplage et/ou vitrail, analogue à cet ornement. La rosette est une rosace de petite taille. de la façade.


Sources

Ouvrages
CABUY,Y., DEMETER,S., LEUXE,F., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles, 5, Jette, MRBC – MRAH, Bruxelles, 1994, pp. 72-74.
COEKELBERGHS,D., W.JANSSENS, Fotorepertorium van het meubilair van de Belgische bedehuizen. Provincie Brabant. Katon Jette, KIKIRPA, 1977, pp.15-17.
DEMEULEMEESTER,M., Notes d’histoire jettoise, ARA reprints no24, Bruxelles, 1996, pp.63-78.
PAULUS,G., Jette, Guides des communes de la Région Bruxelloise, CFC-éditions, Bruxelles, 2000, pp.5-7, 16.

Périodiques
FELIX,J.P., «?L’orgue de l’église Saint-Pierre à Jette (1898)?», Comté de Jette, 11, 1-2, 1981, pp.3-7.
GUYOT,G., «?Les statues des évangélistes à l’église Saint-Pierre à Jette?», Comté de Jette, 9, 3-4, 1979, pp.9-16.
«?L’église Saint-Pierre a 100ans?», Comté de Jette, 8, 3, 1978.
T’KINT,J., «?Le monument funéraire de Villegas dans l’église de Jette?», Comté de Jette, 5, 1, 1967, pp.8-12.
VAN DEN HAUTE,R., «?Les églises Saint-Pierre de Jette?» dans Graafschap Jette, 12, 1975-1976, pp.3-42.

Sites Web
Orgues en Région de Bruxelles-Capitale