Recherches et rédaction

2007-2009

 

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La rue relie selon un tracé rectiligne la chaussée de Wavre à la rue du Champs de Mars.

Elle parcourt l'ancien faubourg de Namur qui s'était progressivement urbanisé, au croisement des chaussées d'Ixelles et de Wavre, suite au démantèlement des fortifications de Bruxelles à la fin du XVIIIe siècle. Les terrains situés à gauche de la chaussée de Wavre sont longtemps épargnés par l'urbanisation; à l'exception d'une villa et de deux métairies, on ne trouvait jusqu'à la guinguette La Rose Blanche que des jardins et des sablonnières.

L'ouverture de la rue de Naples est initialement décrétée en vertu d'une autorisation de la Chambre des Comptes du 17.04.1794, accordée à un dénommé Vandenesse. Elle resta toutefois inachevée, consistant alors en une sorte d'impasse accessible depuis un chemin sur lequel est tracée plus tard la rue du Champs de Mars. En 1841, le comte Cornet de Ways-Ruart reçoit l'autorisation de prolonger l'impasse sur ses propres terrains jusqu'à la chaussée de Wavre (arrêté royal du 07.04.1841), créant ainsi une liaison supplémentaire entre l'ancien faubourg de Namur et le quartier Léopold, alors en construction.

Anciennement dénommée rue Sainte-Justine puis rue Neuve Sainte-Justine, elle porte aujourd'hui le nom d'une ville, à l'instar d'autres rues du quartier du Champs de Mars.

Le bâti d'origine, qui se construit au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, aligne des maisons d'habitation néoclassiques de deux ou plus fréquemment trois niveaux de hauteur décroissante et développant deux ou trois travées. Les immeubles les plus anciens affichent une grande sobriété, les éléments décoratifs se résumant au bandeau soulignant l'horizontalité de la façade et, parfois, à l'entablement (voir les n°s8, 22, 24 et 41). Par la similitude de leur élévation ces façades conféraient à l'ensemble de la rue une grande unité architecturale que des démolitions-reconstructions et diverses transformations ont depuis lors affectée. Parmi les modifications citons les rhabillages de façades en style Beaux-Arts (exemples: n°20: maison néoclassique, modifiée en 1929; n°26: maison néoclassique modifiée en 1918) ou de style néo-Renaissance (n°32: rhabillé vers 1910 et formant à l'origine un ensemble avec les n°s34 et 36).

À l'angle des rues de Naples et du Champ de Mars se dresse un vaste immeuble construit en 1907 pour la Société financière de Transport et d'Entreprises industrielles, dont seules les façades éclectiques d'inspiration Renaissance sont aujourd'hui conservées (architecte Georges Dhaeyer) (n°23-25 rue du Champ de Mars–38-40 rue de Naples). L'intérieur a été détruit et entièrement reconstruit en 2000 (bureau d'architecture ASSAR).

Sources

Archives
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/Urb. 20: 236-20; 26: 236-26; 32: 236-32; 38-40: 236-38; 62-25.

Ouvrages
GONTHIER, A., Histoire d'Ixelles, Le Folklore Brabançon éd., Impr. De Smedt, Bruxelles, 1960, pp.137-140.
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990.
LE ROY, P., Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885, pp.201-203.

Périodiques
«Répertoire des voies publiques d'Ixelles en 1991», Mémoire d'Ixelles, 46-47, 1992, p.41.