Recherches et rédaction

2011-2013

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue Vautier est une artère en dos d'âne dont le tracé, en forme de U, débute à hauteur du croisement de la rue Wiertz et de la chaussée de Wavre pour rejoindre la rue Wiertz en aval. Son côté impair se situe sur le territoire de Bruxelles.

Anciennement, elle était dénommée rue Terrade, en référence au hameau homonyme qui se dressait à hauteur de l'actuel parc Léopold. À l'époque, son premier tronçon faisait partie de la rue Maelbeek, une artère parallèle à la chaussée de Wavre rejoignant l'actuelle avenue du Maelbeek (Etterbeek). Sa partie centrale s'inscrit sur le tracé d'un ancien sentier dénommé Brusselsveld.
Son tracé actuel fut ratifié par l'arrêté royal du 02.08.1860. Le côté impair de l'artère fut concédé à la Ville de Bruxelles en vertu de l'arrêté royal du 15.09.1913.

Son nom rend hommage à Jean-Baptiste Vautier (Dieuze, France, 1792–Ixelles, 1846) qui s'engagea dans la révolution belge de 1830 et fut nommé administrateur de l'enseignement public par le gouvernement provisoire. Journaliste et poète à ses heures, Vautier rédiga également des articles notamment publiés dans le Mercure Belge, ainsi que des poèmes et des épigrammes patriotiques.

Dans la première partie de la rue, en forte pente, seul le côté pair est construit. Le bâti consiste en une enfilade d'élégantes maisons bourgeoises de style éclectique, devancées d'un jardinet entouré d'une clôture rythmée par des piliers à amortissement en pomme de pin. Un certain nombre d'entre elles ont été érigées pour Émile Franchomme (voir nos2 à 32). De l'autre côté, la rue est bordée d'un talus en pente planté d'arbres et de buissons. À hauteur de l'Institut royal des Sciences naturelles de Belgique, le bâti se poursuit, mais il n'est plus précédé de jardins (voir nos34 à 44-46). Le no38 s'intègre parfaitement en dépit du fait qu'il ait été conçu en 1991 (par l'architecte Oswald Dellicour) en remplacement d'une maison d'époque détruite par une explosion de gaz. Les autres maisons, pour la plupart de style néoclassique, datent du dernier quart du XIXe siècle. Au bout de la rue se dresse le Musée Wiertz au milieu d'un parc ceint d'un mur (voir no62). En face du musée se dressait autrefois l'ancienne brasserie de Joseph Damiens-Keymolen qui, lors de son emménagement en 1860, rebaptisa les lieux Brasserie Léopold, en l'honneur du premier roi des Belges. Cette dernière grande brasserie bruxelloise ferme ses portes en 1981. Six ans plus tard, le complexe est démoli en vue de l'aménagement – entre l'ancienne gare Léopold et le parc Léopold – de l'Espace Léopold pour le compte de la Société Espace Léopold dont les principaux actionnaires sont la banque Bacob et la Société Générale de Belgique. À ce jour, le gigantesque complexe accueille notamment le deuxième siège du Parlement européen (Atelier Espace Leopold - Michel Boucquillon, 1988-1992).

Sources

Archives
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/TP 302.
ACI/Urb. 38: 302-38.

Ouvrages
L.P., GRIJP, Een muziekgeschiedenis der Nederlanden, Amsterdam University Press, 2001, pp.413-414.
53: Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles. Ixelles, AAM, Bruxelles, 1980-82, fiche 53.