Recherches et rédaction

2009-2011

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette rue relie la place Jourdan à Etterbeek à la rue des Cygnes à Ixelles, qui la met en liaison avec la place Eugène Flagey. Elle adopte un tracé rectiligne jusqu'au viaduc de l'avenue de la Couronne, ensuite un tracé courbe. Seuls les nos81 à 239 et 126 à 312 se situent sur le territoire d'Ixelles. À Ixelles, elle rencontre les rues du Brochet, Wayenberg, de la Natation, des Deux Ponts, passe sous le chemin de fer et l'avenue de la Couronne et croise ensuite les rues Kerckx, Wéry, de la Levure, Marie-Henriette, du Serpentin, Dillens et de la Digue.

La rue Gray n'était à l'origine qu'un sentier de 1,65 mètre de large qui longeait le Maelbeek –voûté depuis 1873– à partir de la rue de la Digue. Il constituait alors le prolongement de cette rue vers Etterbeek et en portait le nom (Damstraet).
La rue est décrétée par arrêté royal le 26.05.1857 sous le nom de chaussée d'Ixelles à Etterbeek. Après le voûtement du Maelbeek (qui devint alors l'égout collecteur principal du bas-Ixelles), la rue Gray subit de nombreuses inondations. Pour y remédier, on augmenta plusieurs fois la section du collecteur et un bassin d'orage fut creusé sous la place Flagey. Néanmoins, aujourd'hui encore, les riverains subissent les débordements du Maelbeek.
Dans les années 1930, la rue perd son dernier tronçon, compris entre la rue Dillens et la place Eugène Flagey, qui devient la rue des Cygnes.

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La rue fut brièvement nommée de manière non-officielle chaussée Vandersmissen, du nom du ministre des Travaux Publics qui ne voulait pas en modifier le tracé à la demande des pouvoirs locaux.
Depuis 1864, elle porte le nom d'un britannique, Thomas Gray, habitant d'Etterbeek, qui adresse en 1821 une pétition au roi des Pays-Bas, Guillaume Ier, en faveur de la création d'un chemin de fer entre Bruxelles et Charleroi, insistant sur la supériorité de ce moyen de transport par rapport au canal. Gray avait auparavant écrit Observations sur un chemin de fer à travers l'Europe. Ses projets visionnaires ne furent jamais reconnus: Thomas Gray mourut dans la misère et dans l'oubli.

La rue se bâtit essentiellement entre 1864 et 1915. En 1900, seul le côté impair, dans sa partie comprise entre la place Flagey et le pont de l'avenue de la Couronne, est bâti. Il s'agit de maisons ouvrières telles que les nos201 à 209 construits pour Ferdinand Met den Ancxt en 1884-1886. Ce dernier souhaitait construire une cité ouvrière sous forme de bataillon carré mais ne réalisa finalement que les maisons à front de rue. Le côté pair se bâtit dès 1905 de maisons modestes de style éclectique, parfois à rez-de-chaussée commercial (voir enfilade des nos208 à 220). Une autre série de maisons ouvrières est érigée en 1915 aux nos180 à 198. L'îlot a subi un réaménagement complet en 2005. Aujourd'hui, seules les façades de ces maisons sont d'origine.

Sources

Archives
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/TP 155.
ACI/Urb. 155-dossiers avant 1900; 180 à 198: 155-180-198.

Ouvrages
HAINAUT, M., BOVY, Ph., Le quartier du Cygne (1), Commune d'Ixelles, Bruxelles, 2000 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 6).
HAINAUT, M., BOVY, Ph., Le quartier du Cygne (2), Commune d'Ixelles, Bruxelles, 2000 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 6).
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp.93-98.
LE ROY, P., Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885, pp.260-263, 295-305.

Périodiques
HAINAUT, M., «Une rue d'Ixelles porte leur nom», Mémoire d'Ixelles, 28, 1987, p.50.