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La rue Franz Merjay relie la chaussée de Waterloo à la rue Vanderkindere. Elle est partagée entre les territoires d'Uccle et d'Ixelles (des nos 1 à 211 et des nos 2 à 196). La rue Franz Merjay est interrompue par le square Léon Jacquet au croisement avec la rue Émile Bouilliot. Rectiligne, elle croise de nombreuses rues dont la principale est l'avenue Molière à partir de laquelle son tracé se modifie légèrement.
Anciennement dénommée rue de la Culture, en référence aux anciens jardins qui couvraient les terres sur laquelle elle fut établie, la rue est rebaptisée après la Première Guerre mondiale en souvenir de Franz Merjay, agent de renseignements fusillé en 1917.
Le premier tronçon de la rue, entre la chaussée de Waterloo et l'avenue du Haut-Pont, est ouvert sous l'impulsion de Georges Brugmann, en même temps que l'avenue du Haut-Pont et la rue Fernand Neuray. Son percement fut approuvé par l'arrêté royal du 08.07.1875 et exécuté en 1878. La seconde partie de la rue, la plus importante, est ouverte suite à l'arrêté royal du 12.07.1902 relatif à l'ensemble du quartier Berkendael (Plan général d'alignement et d'expropriation par zones, géomètre César Boon), légèrement modifié par les arrêtés royaux des 02.05.1904 et 31.05.1904.
Ces deux phases d'ouverture se sont répercutées dans le bâti de la rue. La première partie est bordée de maisons construites dans la dernière décennie du XIXe siècle, sur des parcelles régulières. Homogènes, ces maisons présentent des élévations de deux ou trois niveaux et de deux ou trois travées, relevant soit d'une inspiration néoclassique (par exemple les nos 12 (1899), 15 et 21), soit du style éclectique (les nos 11, 13 (1899), 23 (1900), 43 (1900).
On y trouve également des ensembles architecturaux aux façades similaires. Par exemple, l'ensemble de deux maisons d'inspiration néoclassique aux nos 8 et 10 ; l'ensemble de trois maisons différenciées de style éclectique aux nos 16 à 20 ; les nos 17 et 19, dessinés en 1900 par l'architecte Prudent Mabbe ; les nos 25 et 27 érigés en 1899 ; les deux maisons de style éclectique polychrome aux nos 47 et 49 (1899) et nos 61 et 63.
Enfin, les nos 54 (1904) et 56, font partie d'un grand ensemble de constructions homogène formant entièrement l'îlot délimité par les rues de la Réforme, Fernand Neuray, Emmanuel Van Driessche (voir ces rues). Cet ensemble est constitué de maisons de style éclectique à façade polychrome, à l'exception des maisons à l'angle de la rue de la Réforme, de style Beaux-Arts (voir no 1-3 rue de la Réforme et rue Franz Merjay nos 42 à 50). Ces dernières sont édifiées en remplacement de l'ancienne chapelle de la Trinité. Cette chapelle avait été bâtie à la demande de Georges Brugmann en 1881 afin de donner un lieu de culte au quartier qui n'en possédait point. Cet édifice a disparu en 1927-1928 suite à la construction de l'église de la Sainte-Trinité (voir parvis de la Trinité).
Dans ce même tronçon on épingle le no 45, une maison d'inspiration Art nouveau par l'architecte A. Pétry (1899) et dont la façade, agrémentée de fleurs stylisées en ferronnerie et d'un sgraffite polychrome figurant un profil féminin, est fortement transformée.
La seconde partie de la rue, plus longue et plus tardive, est composée de maisons ou d'immeubles de rapport aux gabarits et styles variés. Les plus anciennes constructions de ce tronçon datent du début du XXe siècle. La rue, autrefois à cheval sur les communes d'Ixelles et de Forest, est bordée de petites maisons de style éclectique sur les parcelles forestoises (no 165 à no 181) ainsi que sur quelques parcelles isolées dans la rue. Les frontières communales ont depuis lors été simplifiées.
Les maisons bâties avant la Première Guerre mondiale sont de style éclectique ou Art nouveau : par exemple le no 69 de style Art nouveau (architecte C. Hubin, 1901), le no 101 de style éclectique, particulièrement original mais aujourd'hui fort transformé ou le no 129-131 – rue Darwin 32-34, immeuble de rapport de style éclectique et, en face, son homologue au no 133-135 – rue Darwin 33.
Entre 1910 et 1915, Paul Picquet, habitant le quartier (voir no 130 avenue Molière), est le principal architecte ayant œuvré en style Beaux-Arts dans la rue Franz Merjay. Il y conçoit en effet plus d'une dizaine de maisons et d'hôtels particuliers (voir nos 143 à 149, 157-159, 151-155, 195 et 207).
Durant l'entre-deux-guerres le style Beaux-Arts perdure et apparaissent les styles Art Déco et moderniste. Ils se mélangent parfois au sein d'une même façade. Citons comme exemples le no 117-119 (architecte Armand Everarts, 1912) et le no 82 de style Art Déco et éléments Beaux-Arts (architecte R. Marique, 1929) ; en 2000, on lui adjoint un bâtiment annexe qui respecte le gabarit général du bâti de la rue mais s'en distingue de manière radicale par ses matériaux contemporains et ses couleurs (arch. Guy Melviez).
Dans les années 1930, la vie en appartement est en vogue. De grands immeubles apparaissent dans la rue comme le no 88, dessiné en 1935 par les architectes R. et F. Serin ou le no 106, conçu en 1932 par l'architecte A. Malcorps (voir ces numéros). Ce nouveau mode d'habitat s'amplifiera après la Seconde Guerre. L'immeuble no 118-120 est érigé en 1960 par l'architecte Jean Weemaels. Ce bâtiment est caractéristique de son époque, avec son rez-de-chaussée en schiste et des éléments en Glasal bleu.
La rue Franz Merjay est bordée de plusieurs garages attenants aux maisons bourgeoises de la prestigieuse avenue Molière. Ils sont bâtis vers les années 1920-1925, souvent dans le style Beaux-Arts (le no 166 par exemple).
Situé en grande partie sur la commune de Forest, le parc Abbé Froidure, dont l'entrée est située entre les nos 75 et 79, occupe le jardin de l'ancienne propriété du baron Raoul Richard, dont l'hôtel de maître est bâti à front de l'avenue Brugmann (n°52-54, Forest). En 1989, il devient la propriété de la Région bruxelloise qui l'ouvre au public et le fait aménager par le bureau D+A Planning.
Anciennement dénommée rue de la Culture, en référence aux anciens jardins qui couvraient les terres sur laquelle elle fut établie, la rue est rebaptisée après la Première Guerre mondiale en souvenir de Franz Merjay, agent de renseignements fusillé en 1917.
Le premier tronçon de la rue, entre la chaussée de Waterloo et l'avenue du Haut-Pont, est ouvert sous l'impulsion de Georges Brugmann, en même temps que l'avenue du Haut-Pont et la rue Fernand Neuray. Son percement fut approuvé par l'arrêté royal du 08.07.1875 et exécuté en 1878. La seconde partie de la rue, la plus importante, est ouverte suite à l'arrêté royal du 12.07.1902 relatif à l'ensemble du quartier Berkendael (Plan général d'alignement et d'expropriation par zones, géomètre César Boon), légèrement modifié par les arrêtés royaux des 02.05.1904 et 31.05.1904.
Ces deux phases d'ouverture se sont répercutées dans le bâti de la rue. La première partie est bordée de maisons construites dans la dernière décennie du XIXe siècle, sur des parcelles régulières. Homogènes, ces maisons présentent des élévations de deux ou trois niveaux et de deux ou trois travées, relevant soit d'une inspiration néoclassique (par exemple les nos 12 (1899), 15 et 21), soit du style éclectique (les nos 11, 13 (1899), 23 (1900), 43 (1900).
On y trouve également des ensembles architecturaux aux façades similaires. Par exemple, l'ensemble de deux maisons d'inspiration néoclassique aux nos 8 et 10 ; l'ensemble de trois maisons différenciées de style éclectique aux nos 16 à 20 ; les nos 17 et 19, dessinés en 1900 par l'architecte Prudent Mabbe ; les nos 25 et 27 érigés en 1899 ; les deux maisons de style éclectique polychrome aux nos 47 et 49 (1899) et nos 61 et 63.
Enfin, les nos 54 (1904) et 56, font partie d'un grand ensemble de constructions homogène formant entièrement l'îlot délimité par les rues de la Réforme, Fernand Neuray, Emmanuel Van Driessche (voir ces rues). Cet ensemble est constitué de maisons de style éclectique à façade polychrome, à l'exception des maisons à l'angle de la rue de la Réforme, de style Beaux-Arts (voir no 1-3 rue de la Réforme et rue Franz Merjay nos 42 à 50). Ces dernières sont édifiées en remplacement de l'ancienne chapelle de la Trinité. Cette chapelle avait été bâtie à la demande de Georges Brugmann en 1881 afin de donner un lieu de culte au quartier qui n'en possédait point. Cet édifice a disparu en 1927-1928 suite à la construction de l'église de la Sainte-Trinité (voir parvis de la Trinité).
Dans ce même tronçon on épingle le no 45, une maison d'inspiration Art nouveau par l'architecte A. Pétry (1899) et dont la façade, agrémentée de fleurs stylisées en ferronnerie et d'un sgraffite polychrome figurant un profil féminin, est fortement transformée.
La seconde partie de la rue, plus longue et plus tardive, est composée de maisons ou d'immeubles de rapport aux gabarits et styles variés. Les plus anciennes constructions de ce tronçon datent du début du XXe siècle. La rue, autrefois à cheval sur les communes d'Ixelles et de Forest, est bordée de petites maisons de style éclectique sur les parcelles forestoises (no 165 à no 181) ainsi que sur quelques parcelles isolées dans la rue. Les frontières communales ont depuis lors été simplifiées.
Les maisons bâties avant la Première Guerre mondiale sont de style éclectique ou Art nouveau : par exemple le no 69 de style Art nouveau (architecte C. Hubin, 1901), le no 101 de style éclectique, particulièrement original mais aujourd'hui fort transformé ou le no 129-131 – rue Darwin 32-34, immeuble de rapport de style éclectique et, en face, son homologue au no 133-135 – rue Darwin 33.
Entre 1910 et 1915, Paul Picquet, habitant le quartier (voir no 130 avenue Molière), est le principal architecte ayant œuvré en style Beaux-Arts dans la rue Franz Merjay. Il y conçoit en effet plus d'une dizaine de maisons et d'hôtels particuliers (voir nos 143 à 149, 157-159, 151-155, 195 et 207).
Durant l'entre-deux-guerres le style Beaux-Arts perdure et apparaissent les styles Art Déco et moderniste. Ils se mélangent parfois au sein d'une même façade. Citons comme exemples le no 117-119 (architecte Armand Everarts, 1912) et le no 82 de style Art Déco et éléments Beaux-Arts (architecte R. Marique, 1929) ; en 2000, on lui adjoint un bâtiment annexe qui respecte le gabarit général du bâti de la rue mais s'en distingue de manière radicale par ses matériaux contemporains et ses couleurs (arch. Guy Melviez).
Dans les années 1930, la vie en appartement est en vogue. De grands immeubles apparaissent dans la rue comme le no 88, dessiné en 1935 par les architectes R. et F. Serin ou le no 106, conçu en 1932 par l'architecte A. Malcorps (voir ces numéros). Ce nouveau mode d'habitat s'amplifiera après la Seconde Guerre. L'immeuble no 118-120 est érigé en 1960 par l'architecte Jean Weemaels. Ce bâtiment est caractéristique de son époque, avec son rez-de-chaussée en schiste et des éléments en Glasal bleu.
La rue Franz Merjay est bordée de plusieurs garages attenants aux maisons bourgeoises de la prestigieuse avenue Molière. Ils sont bâtis vers les années 1920-1925, souvent dans le style Beaux-Arts (le no 166 par exemple).
Situé en grande partie sur la commune de Forest, le parc Abbé Froidure, dont l'entrée est située entre les nos 75 et 79, occupe le jardin de l'ancienne propriété du baron Raoul Richard, dont l'hôtel de maître est bâti à front de l'avenue Brugmann (n°52-54, Forest). En 1989, il devient la propriété de la Région bruxelloise qui l'ouvre au public et le fait aménager par le bureau D+A Planning.
Sources
Archives
ACI/TP Historique des rues (1925) ; ACI/TP Convention Berkendael (plan dressé par le géomètre expert C. Boon, Ixelles, 20 septembre 1898).
ACI/Urb. 12 : 139-12 ; 13 : 139-13 ; 15 : 139-15 ; 16 : 139-16 ; 18 : 139-18 ; 20 : 139-20 ; 17, 19 : 139-17, 19 ; 23 : 139-23 ; 25, 27 : 139-25, 27 ; 43 : 139-43 ; 45 : 139-45 ; 47, 49 : 139-47, 49 ; 54 : 139-54 ; 56 : 139-56 ; 61, 63 : 139-61-63 ; 69 : 139-69 ; 82 : 139-82 ; 84 : 139-84 ; 101 : 139-101 ; 117-119 : 139-117 ; 118-120 : 139-118-120 ; 129 : 139-129 ; 131 : 139-131 ; 166 : 139-166.
Ouvrages
DEL MARMOL, B., L'avenue Molière et le quartier Berkendael, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2002 (Bruxelles ville d'art et d'histoire, 33), pp. 2-8, 35.
HAINAUT, M., Ixelles à la belle époque, Cercle d'Histoire locale d'Ixelles éd., Bruxelles, 2000, p. 74.
Inventaire des sgraffites. Ixelles, GERPM – SC ASBL, s.l., s.d., fiche 30.
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp. 159-172.
MEGANCK, M., Bruxelles par-delà les murs, éd. Aparté, Bruxelles, 2006, pp. 190, 191.
Périodiques
« Répertoire des voies publiques d'Ixelles en 1991 », Mémoire d'Ixelles, 46-47, 1992, pp. 6-50.
« L'Activité architecturale en Belgique : Immeuble d'appartements en co-propriété. R. et F. Serin, architectes », Clarté, 8, 1936, pp. 13-19.
« L'immeuble d'appartements en co-propriété, R. et F. Serin, architectes », Le Document, 8, 1936, p. 142.
« Problème du jour... Immeuble à appartements à Bruxelles, Lucien De Vestel, architecte », Le Document, 9, 1937, pp. 167-169.
ACI/TP Historique des rues (1925) ; ACI/TP Convention Berkendael (plan dressé par le géomètre expert C. Boon, Ixelles, 20 septembre 1898).
ACI/Urb. 12 : 139-12 ; 13 : 139-13 ; 15 : 139-15 ; 16 : 139-16 ; 18 : 139-18 ; 20 : 139-20 ; 17, 19 : 139-17, 19 ; 23 : 139-23 ; 25, 27 : 139-25, 27 ; 43 : 139-43 ; 45 : 139-45 ; 47, 49 : 139-47, 49 ; 54 : 139-54 ; 56 : 139-56 ; 61, 63 : 139-61-63 ; 69 : 139-69 ; 82 : 139-82 ; 84 : 139-84 ; 101 : 139-101 ; 117-119 : 139-117 ; 118-120 : 139-118-120 ; 129 : 139-129 ; 131 : 139-131 ; 166 : 139-166.
Ouvrages
DEL MARMOL, B., L'avenue Molière et le quartier Berkendael, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 2002 (Bruxelles ville d'art et d'histoire, 33), pp. 2-8, 35.
HAINAUT, M., Ixelles à la belle époque, Cercle d'Histoire locale d'Ixelles éd., Bruxelles, 2000, p. 74.
Inventaire des sgraffites. Ixelles, GERPM – SC ASBL, s.l., s.d., fiche 30.
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp. 159-172.
MEGANCK, M., Bruxelles par-delà les murs, éd. Aparté, Bruxelles, 2006, pp. 190, 191.
Périodiques
« Répertoire des voies publiques d'Ixelles en 1991 », Mémoire d'Ixelles, 46-47, 1992, pp. 6-50.
« L'Activité architecturale en Belgique : Immeuble d'appartements en co-propriété. R. et F. Serin, architectes », Clarté, 8, 1936, pp. 13-19.
« L'immeuble d'appartements en co-propriété, R. et F. Serin, architectes », Le Document, 8, 1936, p. 142.
« Problème du jour... Immeuble à appartements à Bruxelles, Lucien De Vestel, architecte », Le Document, 9, 1937, pp. 167-169.