Recherches et rédaction
1989-1994
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireReliant actuellement la rue Royale au boulevard du Régent, cette voie assez ancienne était située à l’origine à l’extérieur de la première enceinte (XIe-XIIIe siècle). Avant le percement de la rue Royale en 1822, elle menait de la place de Louvain à la chaussée de Louvain, en passant par la porte de Louvain, une des portes de la deuxième enceinte (deuxième moitié du XIVe siècle). Cette porte fut démolie en 1783 et, après la création des boulevards de ceinture, remplacée en 1823 par des pavillons d’octroi octogonaux (place Madou, Saint-Josse-ten-Noode), démolis à leur tour en 1860. À hauteur du n° 58 s’étendait jadis le vaste couvent des Sœurs de l’Annonciation, fondé en 1616 — la chapelle datant de 1627 fut démolie en 1844 —, supprimé en 1784 et occupé par la caserne de cavalerie.
Lors de la restructuration du quartier Notre-Dame-aux-Neiges, menée selon un projet de l’architecte A. Mennessier datant de 1874 (voir rue du Congrès), le tracé de la rue de Louvain fut interrompu par l’aménagement de la place du même nom sur laquelle débouchent les rue de l’Enseignement et de la Croix de Fer, et par le percement des rues de la Presse et du Parlement. Ainsi, le bâti historique a-t-il pratiquement disparu, en raison aussi de l’extension des immeubles de la rue de la Loi, occupés par les ministères et le Parlement, aux nos 1 à 13.
Seule la série de façades comprise entre les nos 6 et 36 témoigne aujourd’hui encore des habitations privées anciennes. La plupart datent du dernier quart du XIXe siècle et présentent des élévations articulées en registres, avec une accentuation des travées axiales et une ornementation stuquée variée, se rattachant aux alignements de façades néoclassiques et éclectiques du quartier Notre-Dame-aux-Neiges, comme les nos 6-8, 14-16 (1876, architecte A. Mennessier), 18-20 (1876), 26-28 (1876). Les façades des nos 10, 30-32 et 36 (1860, en remplacement d’une ancien façade-pignon) sont encore représentatives d’un type plus simple datant de la première moitié ou du milieu du XIXe siècle. La rue est caractérisée par des ensembles monumentaux, entre autres les ministères et le Parlement, aux nos 1 à 13 et les immeubles à l’angle de la rue du Parlement (voir ces numéros) ; plus loin, l’imposante façade de l’immeuble Beyaert (voir les nos 15-21) attire l’attention ; en face de celui-ci, le complexe des bâtiments de l’Institut National des Statistiques (au n° 44) et ceux de la Gendarmerie (au n° 58), érigé par phases successives dans l’îlot compris entre les rues de Louvain, de la Presse et de la Croix de Fer. Le n° 44 était à l’origine un immeuble de bureaux pour le Ministère des Sciences et des Arts, construit sur les plans de l’architecte G. Hano datant de 1929, adapté de 1948 à 1976 pour abriter l’Institut National des Statistiques, sur les plans de l’architecte G. Pepermans et A. Vanderauwera, et agrandi jusqu’à la rue de la Croix de Fer (nos 65-73). Le n° 58 est occupé par la gendarmerie, installée depuis 1921 dans les anciens bâtiments scolaires de I’« École Moyenne A », édifiés sur les plans de l’architecte Th. Serrure datant de 1891, à remplacement de l’ancien théâtre Eden (voir aussi rue de la Croix de Fer). Les bâtiments actuels ont également été conçus par G. Pepermans et A. Vanderauwera, vers la rue de Louvain en 1958, à l’angle de la rue de la Presse (nos 43-47) en 1950-1951 et pour les extensions jusqu’à la rue de la Croix de Fer, en 1971-1972 et en 1961.
Sources
Archives
AVB/TP 15106, 15109 et 15010 (1876), 15111 (1860), 41126 (1929), 67537, 62906, 69536 et 86263 (1948-1976), 33229 (1891), 77601 (1958), 64336 (1950-1951), 83116 (1971-1972 et 1961) ; A.A. 1891, rep. 2814-2815.
Ouvrages
BOCKSTAEL, D., L’Athénée Robert Catteau, Bruxelles, 1960, pp. 59-61.