Typologie(s)

magasin
ascenseur historique

Intervenant(s)

Paul SAINTENOYarchitecte1898

E. WYHOWSKI1898

J. DE BECKERarchitecte1898

Statut juridique

Classé depuis le 30 mars 1989

Styles

Art nouveau

Inventaire(s)

  • Inventaire du patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles Pentagone (1989-1993)
  • Inventaire du patrimoine d'ingénierie (2011)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
  • Inventaire des ascenseurs historiques (Homegrade - DPC)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Scientifique
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 30622
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Description

Immeuble remarquable en style Art NouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise., construit selon la demande de permis de bâtir de 1898, sur les plans de l’architecte P. Saintenoy, en collaboration avec l’architecte J. De Becker et l’ingénieur E. Wyhowski; travail de ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. attribué à P. Desmedt. Importante construction qui renouvela la conception architecturale bruxelloise du grand magasin, par l’utilisation exclusive du fer et du verre pour la structure et les façades; l’architecte V. Horta reprit cette technique en 1901 et l’appliqua ensuite pour la construction de l’ancien grand magasin « À l’Innovation ». En façade, décor plus recherché à l’origine, simplifié ensuite : en 1938, suppression de la ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. ornementale « superflue », dont les garde-corps de la terrasse et des balcons, très ouvragés et marqués aux initiales « O. E. », comme en témoignent les reproductions anciennes ; enlèvement de la marquiseAuvent métallique vitré. et remplacement de l’ancienne polychromie par une nouvelle peinture adaptée à la tonalité de la place Royale ; en 1956, démolition du bow-windowDe l’anglais bow (arc dans le sens d’arqué, courbé) et window (fenêtre). Le bow-window apparaît avec l’Art nouveau. Il s’agit d’un élément en surplomb qui s’intègre par son plan cintré à la façade. Il se différencie de la logette, d’ordinaire de plan rectangulaire et qui paraît appliquée sur la façade. Le bow-window peut occuper plusieurs niveaux. disposé sur l’angle.
En 1974, l’immeuble est occupé par le magasin de tapis « Rêve d’Orient » ; en 1979, il est racheté par l’État, conjointement aux nos 13-14 de la place Royale, pour y installer le Musée Instrumental. Rénovation récemment entreprise suivant les plans de l’association momentanée des bureaux d’architectes G+D, D. Bontinck, GUS (D. Graux, Fr. Terlinden, G. Van Hamme) et I.D.P.O. Ph. Neerman.

Immeuble de cinq niveaux plus un étage-attique, formant l’angle arrondi de la rue Villa Hermosa. Composition symétriqueDans l'inventaire, une façade est dite de composition symétrique lorsqu’elle compte trois travées égales. À Bruxelles, ce type de façade s’élève souvent sur trois niveaux de hauteur dégressive. La travée axiale est d’ordinaire mise en évidence par un ressaut, par un ou plusieurs balcons et par un décor plus élaboré. et largement ajourée : six travées rythmées par la superposition continue de minces colonnettes à haute base et chapiteau à motif végétal; vers la rue Montagne de la Cour, partie centrale plus large, traitée, à partir du quatrième niveau, en oriel rectangulaire sur colonnettes formant béquilles couronné, au niveau de la toiture, par un imposant belvédère livrant jadis accès à une très belle terrasse, élégamment clôturée et offrant un panorama remarquable sur la ville, alors lieu de rendez-vous mondain favori du Tout-Bruxelles. Façade aérée par de larges baies vitrées, géminées et trigéminées, rectangulaires aux deux étages inférieurs, cintrées ou en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. aux deux étages supérieurs et à l’oriel. Aux étages de la travée d’angle arrondie, tripletsGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste. plus étroits datant de 1956 (architecte J. Hendrickx-van den Bosch) en remplacement de la tourellePetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. semi-octogonale couronnée d’une flèche ouvragée en ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux.. Niveaux soulignés par des balcons en fer, aujourd’hui simplifiés, incluant des panneaux jadis destinés aux enseignes publicitaires, par des frisesBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. élégamment éclectiques, avec leurs motifs de rosaces, de coquillesOrnement symétrique figurant une coquille Saint-Jacques ou un coquillage s’en rapprochant., de couronnes, de serpents, de fleurs et de végétaux, et couronnés de blasons anglais sous la corniche supérieure en forte saillie posant sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. ouvragées. Haut rez-de-chaussée suivant la forte pente de la rue Montagne de la Cour et de la rue Villa Hermosa, avec entrée en retrait entre vitrines convexes, jadis sous auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine..
Façade latérale vers la rue Villa Hermosa, prolongée par une travée traditionnelle en pierre bleue ajourée de fenêtres surbaissées et séparée des travées précédentes par un trumeauPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. à bossages rustiques; extension de la terrasse datant de 1914 (architecte G. Hubrecht).

À l’intérieur, répartition fonctionnelle des volumes par la superposition de plateaux de vente à ossature métallique apparente. Cloisonnement réalisé par l’assemblage de poutrelles métalliques en I boulonnées, horizontales et verticales et, dans une moindre mesure, de colonnes à chapiteau caractéristique. Cage d’escalier avec perronEmmarchement extérieur devançant la porte d’entrée d’un bâtiment., rampe métallique ornementale, belles cage et grilles d’ascenseur. Tea-room aménagé en style éclectique, avec décor de stucs, lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. et encadrements de fenêtres en bois.

Le projet d’aménagement du Musée Instrumental, affecte le bâtiment à l’usage d’entrée principale et d’espace de circulation entre les salles de concert et d’exposition situées rue Royale, nos 13-14; il implique l’adaptation de la cage d’escalier et d’ascenseurs et prévoit l’aménagement de foyers et, au niveau du belvédère, d’une cafétaria offrant un panorama sur la ville. La restauration extérieure comprend le rétablissement de la marquiseAuvent métallique vitré. et de la tourellePetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. d’angle, ainsi qu’une extension de style contemporain vers la rue Villa Hermosa.


Sources

Archives
AVB/TP 17055 (1898-1899), 31310 (1914), 48296 (1938), 65057 (1956). 
Archives de la CRMS, dossier 2071. 

Ouvrages
BORSI, Fr., Bruxelles 1900, Bruxelles, 1974, pp. 52-53, fig. 181-185. 
GRAUX, D., TERLINDEN, F., VAN HAMME, G., Le Musée Instrumental à l’OId England, une priorité culturelle, dans C.F.C., Livre Blanc n° 3, Bruxelles 1985-1986, pp. 47-77. 
Musée Instrumental, Projet d’aménagement des anciens bâtiments Old England, Ministère des Travaux Publics, Régie des Bâtiments, Liège, 1987.