Recherches et rédaction

1989-1994

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireDu Coudenberg à la place Royale. Cette rue est le seul tronçon subsistant d’une très ancienne artère, partie de l’ancienne Chaussée ou Steenweg médiévale, voie commerciale Est-Ouest la plus fréquentée. Elle constituait jadis l’un des principaux axes reliant le haut et le bas de la ville, alignant des constructions sur ses deux côtés. À partir de la rue de la Madeleine, son tracé coudé montait en forte pente jusqu’à la place des Bailles précédant l’ancien Palais ducal et remplacée en 1776-1781 par la place Royale (voir place Royale). Au XIXe siècle, sa renommée était avant tout commerciale.

L’aspect actuel de la rue résulte de la démolition de pâtés de maisons, en plusieurs phases depuis la fin du siècle dernier. Dès le milieu du XIXe siècle, divers projets ont été proposés pour améliorer la liaison entre la ville haute et la ville basse, impliquant le réaménagement de la Montagne de la Cour mené de pair avec l’assainissement du quartier Saint-Roch et, depuis la fin du XIXe siècle, l’agrandissement et le dégagement du Musée des Beaux-Arts, dont ceux des architectes H. Maquet de 1876 et A. Balat de 1882, retravaillés par Maquet en 1898 (voir Mont des Arts). Lors de la démolition du quartier Saint-Roch et de la création du Coudenberg en 1897-1899, l’alignement Nord de la rue Montagne de la Cour disparut presque entièrement, pour être remplacé en 1908-1909 par l’écran boisé occultant le jardin provisoire aménagé en terrasses sur les plans de l’architecte J. Vacherot. Les trois quarts de la rue furent détruits dans une phase ultérieure, suite à l’aménagement de l’actuel Mont des Arts, et à la construction de la Bibliothèque Royale Albert 1er ainsi que du Palais des Congrès, en 1954-1969, sur les plans des architectes M. Houyoux et J. Ghobert.

L’îlot conservé au Nord, présentant un front de façades datant surtout des XVIIIe et XIXe siècles, mais dont certaines remontaient au moins au XVIIe siècle, fut menacé de démolition en 1973 par le projet du nouveau Musée d’Art Moderne des architectes R. Bastin et L. Beeck (voir place Royale, nos 1-2). Pour des raisons urbanistiques et architecturales, et afin de maintenir une fonction d’habitat, ce projet fut contrecarré et modifié de manière à intégrer et à restaurer la rangée de maisons. Ces immeubles ruinés furent finalement démolis en 1984. À cet endroit, le Ministère des Travaux Publics fit aménager un parterre provisoire.

Le bâti actuel de la rue Montagne de la Cour se limite aux façades latérales de la place Royale, nos 1-2 et 13-14 (voir ces numéros) et à l’ancien grand magasin « Old England ».

De nouveaux projets pour la reconstruction de la partie Nord-Est de la rue, à l’emplacement du parterre susnommé, ont été proposés, entre autres par l’architecte Ch. Vandenhove (1985), combinant les fonctions de commerce et d’habitation, ainsi que par les architectes R Van Assche et C. Gillis du groupe OZON, comme extension du Musée d’Art Moderne (1991).


Sources

Périodiques
A Plus, 113, 1991, pp. 28-33.