Typologie(s)

parc
pont
théâtre

Intervenant(s)

Jules BUYSSENSarchitecte paysagiste1932-1933

Statut juridique

Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2018

id

Urban : 38323
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Description

Implanté à mi-pente du site du Heysel, à l’est du boulevard du Centenaire, le parc d’Osseghem est un parc à l’anglaise de 18,5 hectares, délimité par les avenues de l’Atomium, de Madrid, du Comte Moens de Fernig et du Gros Tilleul. Il est parcouru par trois artères: l’avenue du Hallier, qui relie la place Louis Steens à l’avenue de Madrid, celle des Hêtres pourpres, qui forme un Y avec la première, ainsi que l’avenue de la Passerelle, qui relie le rond-point Amnesty InternationalLe style international prône la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, du mur-rideau et des matériaux modernes comme le béton armé. Le terme style international est plutôt utilisé pour caractériser le modernisme d'après-guerre., au centre du parc, à l’avenue de l’Atomium. Dans sa partie ouest, le parc est parcouru par un étang de plan sinueux, au sud duquel prend place un théâtre de verdure. Aménagé sur un site sablonneux très accidenté, il constitue un espace vert bucolique où la surprise est constante, avec ses allées sinueuses qui montent et descendent. D’un caractère sylvestre très marqué, il abrite des espèces diverses, telles que chênes, hêtres, érables, châtaigniers, platanes et charmes. Le parc a été classé comme site le 16.10.1975.

Historique

Le site servit jadis de carrière de pierre, probablement dès le XIIe siècle et de manière certaine à partir du XIVe. Dénommée Steenpoel, la carrière fut exploitée par l’abbaye d’Affligem jusqu’à la fin du XVIIe siècle, notamment au profit de la collégiale Sainte-Gudule au XVe ou lors de la reconstruction de l’abbaye d’Affligem en 1618. L’exploitation de cette carrière créa des dénivellations, accentuées par les terres de déblais entassées en petites collines qui, à la fin de son utilisation, furent plantées de chênes puis de hêtres. Un bois fut ainsi créé, qui tomba dans les mains de privés à la fin de l’Ancien Régime, avant d’être transformé par l’industriel Charles de Rongé en parc boisé attenant à son château, construit en 1866 à hauteur de l’actuelle Esplanade. Ce domaine de 50 hectares fut racheté en 1908 par le roi Léopold II, via la Compagnie des Sites, dans le but de l’urbaniser. En 1909, l’État devint propriétaire du domaine via la Donation royale. En 1919, l’ancienne campagne de Rongé accueillit l’Institut normal supérieur d’Économie ménagère agricole. En 1921, de nouveaux bâtiments y furent érigés, notamment la villa blanche, De bloeyende Linde, qui servit d’habitation au directeur de l’institut, Jean Lindemans. Totalisant alors près de 123 hectares, le domaine d’Osseghem fut transféré à la Ville de Bruxelles en 1927 en prévision de l’Exposition universelle de 1935. L’institut fut alors réduit à une enclave dans le site de l’exposition. En vue de l’Expo 58, le château et ses dépendances furent démolis et l’école fut transférée à Jette en 1955, avant de s’établir définitivement à Wemmel en 1958.

Quant à l’ancienne carrière, elle fut aménagée pour l’exposition de 1935 en parc forestier par Jules Buyssens, architecte en chef des jardins. Les travaux d’aménagement du parc débutèrent en mars 1933 et occupèrent près de 130 ouvriers. Aménagé aux frais de la Ville de Bruxelles, il était destiné à devenir, après l’événement, le parc public du quartier d’Osseghem, prévu sur les terrains libérés par l’exposition. Buyssens conserva les principales caractéristiques du parc de Rongé, dont la moitié de la surface était déjà boisée, avec ses dénivellations et ses hêtres. Les étangs et sources existants furent agrandis et reliés pour créer un étang de 540 mètres de long, bordé de sentiers. Un de ses bras s’avançait jusqu’à un théâtre de verdure, où des représentations pouvaient être données depuis un podium flottant. Pour assurer son étanchéité, le fond de l’étang fut recouvert de glaise plastique. Il fut enjambé par trois ponts, dont une passerelle de béton armé, encore en place. Afin de relier le parc au boulevard du Centenaire, où s’ouvre son entrée principale, de nombreux remblais furent nécessaires et certains arbres furent enfouis jusqu’à 7,5 mètres grâce à des cloches en béton armé entourant la base des troncs. Une drève existante, l’actuelle avenue du Hallier, plantée de quatre rangées de hêtres pourpres, fut prolongée jusqu’à la place Louis Steens et le nouveau tronçon fut planté des mêmes arbres, mais taillés en topiaire. L’artère fut accompagnée d’une nouvelle drève, l’actuelle avenue des Hêtres pourpres, l’ensemble dessinant un Y. À l’est de celui-ci, les terrains furent occupés par des pavillonsLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. d’exposition. À l’extrémité de l’avenue du Hallier, côté avenue de Madrid, fut implanté le monument des carrières de petit granit belge (voir notice avenue du Hallier).

En 1939 fut inauguré, dans la partie est du parc, un site destiné aux enfants baptisé parc Astrid. Conçu par l’architecte Robert Puttemans et l’architecte-paysagiste René Pechère, il fut aménagé par souscription nationale comme un monument vivant devant perpétuer la mémoire de la reine Astrid, décédée accidentellement en 1935. De plus de trois hectares, ce parc était dominé par un pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. moderniste à toit plat sur minces piliersSupport vertical de plan carré.. L’ensemble fut supprimé en vue de l’Expo 58.

À l’occasion de cette seconde exposition, le parc fut réaménagé par René Pechère. Une nouvelle artère fut tracée, l’avenue de la Passerelle, implantée dans le prolongement de la passerelle de 450 mètres de long, sur piliersSupport vertical de plan carré. de 15 mètres de haut, qui surmontait la section étrangère et reliait le parc au Monument à Léopold Ier. Seule la culée nord de la passerelle a été conservée, dont le soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. a été transformé en sous-station électrique en 1973. L’avenue elle-même enjambe l’étang via une passerelle de béton à béquilles. En plus des constructions érigées à l’est des avenues en Y, plusieurs pavillonsLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. furent implantés dans la partie ouest du parc. Parmi eux, l’International Shopping Center, articulé en trois corps dont un enjambait l’étang, le pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. circulaire de la province de Brabant, le pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. d’Israël, divers pavillonsLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. commerciaux, dont celui du Comptoir tuilier de Courtrai (voir avenue de l’Atomium no6), ainsi qu’une garderie, à l’angle de l’avenue de Madrid, reconvertie en école (voir avenue de Madrid no100). Parsemé de fééries lumineuses et de parterres, le parc fut divisé en trois zones: printemps, été, automne – soit les trois saisons durant lesquelles l’Expo fut ouverte.

Théâtre de verdure

Dessiné en 1932 par Jules Buyssens en vue de l’Exposition de 1935, le théâtre de verdure constituait, avec l’étang, la principale attraction du parc. Cet amphithéâtre de plein air est constitué de terrasses soutenues par des murets couronnés de troènes dorés, pouvant accueillir jusqu’à 3.000 spectateurs. Une scène prévue pour 400 musiciens prend place au centre du dispositif en éventail, au bord d’un bras de l’étang aujourd’hui comblé.

Passerelle de 1935

Passerelle en béton armé de 35 mètres de long et 4 de large, à balustradeGarde-corps composé de balustres, c’est-à-dire de petits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire. remplacée en 1958. Elle constitue «l’un des plus beaux exemples bruxellois de structure en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en béton armé» (ATTAS, D. et PROVOST, M. (dir.), 2011, p. 46). Épaisse de 40 centimètres, l’arche de béton armé porte la dalle de tablier via deux rangées de colonnes carrées.

Sources

Archives
AVB/TP 51485 (1938), 84673 (1968), 84671 (1972).

Ouvrages
ATTAS, D., PROVOST, M. (dir.), Bruxelles, sur les traces des ingénieurs bâtisseurs, CIVA, Bruxelles, 2011, pp. 46-47.
COOMANS, T., Le Heysel et les expositions universelles de 1935 et 1958, coll. Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 5, 1994, pp. 44-45.
DEMEY, T., Bruxelles en vert, Badeaux, Bruxelles, 2003, pp. 89-92.
GUILLAUME, A., MEGANCK, M., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles. 24. Laeken, Direction des Monuments et des Sites – Musées royaux d’Art et d’Histoire, Bruxelles, 2012, p. 44.
Le livre d’or de l’Exposition universelle et internationale Bruxelles 1935, Comité exécutif de l’exposition, Bruxelles.

Périodiques
CHARRUADAS, P., MEGANCK, M., «Sur le plateau d’Osseghem. Paysage rural et activités agricoles avant le quartier du Heysel», Exposition universelleLes Cahiers de la Fonderie, 37, 2007, p. 17.
«Le parc Astrid, au Heysel», La Maison, 9, septembre 1947, pp. 229-232.
«Uit de geschiedenis van de Heizel : Ossegem», Laca Tijdingen, numéro spécial Osseghem, décembre 2009.
VAN DER ELST, W., «Bootje varen op het meer van de Heizel », Laca Tijdingen, année 22, 3, juin-septembre 2011, pp. 26-36.

Sites internet