Recherches et rédaction

2018

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireL’avenue du Gros Tilleul relie les avenues de Madrid et de Bouchout, auxquelles elle se raccorde en décrivant une courbe. Elle est ponctuée de deux ronds-points, le rond-point Jean Offenberg et la place Louis Steens, qui desservent respectivement l’avenue du Comte Moens de Fernig et le boulevard du Centenaire. Dans son premier tronçon, l’artère croise le chemin prolongeant l’avenue des Trembles. Dans le second aboutit l’avenue des Tagètes, tandis que le dernier enjambe la tranchée des voies de tram menant à l’avenue Impératrice Charlotte.

L’avenue a été tracée en vue de l’Exposition universelle et internationale de Bruxelles 1935, dont le plan général fut dressé par les ingénieurs P. Gillet et Lefèvre, en collaboration avec l’architecte en chef Joseph Van Neck. Avec l’avenue de Bouchout, qu’elle croisait, l’artère formait un des deux grands axes est-ouest du site. Elle reliait alors le carrefour dit du Gros Tilleul, situé à l’extrémité des actuelles avenues du Parc royal et Van Praet, à l’avenue Houba de Strooper.

L’avenue du Gros Tilleul fut aménagée entre 1930 et 1933. Attribuée en séance du Collège de la Ville de Bruxelles du 07.03.1930, sa dénomination renvoie au carrefour du même nom, baptisé en référence à un ancien tilleul creux de deux mètres de diamètre, qui en occupait le centre jusque vers 1908. Agrémenté d’estaminets, le site constituait jadis un lieu de promenade pour les citadins.

Durant l’exposition, l’avenue, bordée de deux rangées d’arbres sur la majeure partie de son tracé, était accessible par l’entrée Houba à l’ouest et par l’entrée Parc Royal à l’est, une porte en arc de cercle conçue par l’architecte Van Neck et ornée de bas-reliefs de Marnix d’Haveloose. L’îlot compris entre le second tronçon de l’avenue et le premier du boulevard du Centenaire était notamment occupé par la section du Vieux Bruxelles.

Peu après l’exposition, l’extrémité ouest de l’avenue fut supprimée à partir de l’avenue de Bouchout. Pour l’Expo 58, c’est son extrémité est qui disparut, dans le cadre de l’aménagement de l’autoroute A12 et de sa bretelle circulaire. C’est à cette époque également que fut créé le futur rond-point Offenberg, enjambé durant l’Expo par la passerelle parcourant la section étrangère. Le temps de l’événement, les deux premiers tronçons de l’avenue, traversant cette section, furent rebaptisés avenue des Nations, à partir de la porte du même nom. Bordé par la section du Congo belge, le troisième fut renommé avenue du Ruanda. Comme le boulevard du Centenaire, l
’artère était parcourue par une ligne de téléphérique entre la porte des Nations et la place Louis Steens. L’avenue est encore partiellement bordée d’arbres aujourd’hui.

La partie est de l’avenue borde le parc de Laeken au sud et celui d’Osseghem au nord, un parc forestier aménagé pour 1935 par l’architecte Jules Buyssens (voir notice). À l’angle de l’avenue de Madrid subsiste une partie du pavillon américain de l’Expo 58 (voir no2), tandis qu’au no4 a été conçu, en 1974, un poste de la brigade canine de la Police de Bruxelles. À noter qu’à l’angle de l’avenue des Tagètes fut érigé en 1972 un pavillon provisoire à l’occasion du 150e anniversaire de la Société Générale de Belgique. Conçu par l’architecte André Jacqmain (Atelier d’Architecture de Genval), il présentait un plan circulaire et abritait notamment une salle de cinéma et de conférences.

Dans sa partie ouest, l’avenue enjambe la ligne de tram créée en 1935 pour rejoindre le haut du site; conçu en 1933, le pont, à angles coupés, a été privé de ses garde-corps de style Art Déco. De ce côté de l’avenue se trouvent, au nord, un terrain de football, un centre de dressage canin et le Léo Pétanque Club, un bâtiment à toiture en V asymétrique conçu en 1963 dans le style de l’Expo. Au sud, le club de tennis Royal Primerose (n°41-43) se compose d’un bâtiment érigé avant 1971 et agrandi dans les années 1980, ainsi que de terrains de tennis, dont un court central bordé de tribunes. À cet endroit, qui portait alors le no141-143, avait été implanté en 1936 un immeuble à appartements (architectes Verbaere et Dauriac), première construction de ce qui aurait dû devenir le quartier résidentiel du Centenaire après l’exposition de 1935. Il fut détruit en 1956 en vue de l’Expo 58.

Sources

Archives
AVB/AR rues, boite 20-24, cote 22, no16 (07.03.1930).
AVB NPP Z2 (1933).
AVB/TP 80946 (1963), 82642 (1963), 82691 (1971); 4: 86051 (1974); 41-43: 89290 (1980); 141-143: 46638 (1936), 79556 (1954-1956).

Ouvrages
Exposition de Bruxelles 1958. L’architecture, les jardins et l’éclairage, Mémorial officiel de l'Exposition universelle et internationale de Bruxelles de 1958, Bruxelles, 1958.

Le livre d’or de l’Exposition universelle et internationale Bruxelles 1935, Comité exécutif de l’exposition, Bruxelles.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, pp. 704-706.

Périodiques
VANDEN BRUSSCHE, G., «Mijmeringen rond de “Dikke Linde” – Mutsaard», Laca Tijdingen, année 13, 3, mars-mai 2002, pp. 5-14.

Sites internet
www.bruciel.brussels.