Recherches et rédaction
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La place de l’Yser est un carrefour de forme irrégulière formant le lien entre les boulevards d’Anvers et Baudouin à l’est et le square Sainctelette à l’ouest. Elle dessert le boulevard de Dixmude et le quai du Commerce au sud, ainsi que le quai de Willebroeck au nord.
À l’emplacement de la place se trouvait jadis le pont Léopold, qui marquait la jonction entre le bassin du Commerce au sud, bordé par le Grand Entrepôt, et le canal de Willebroeck au nord. Juste à l’ouest, à l’emplacement de l’actuel square Sainctelette, était implantée la porte du Rivage, avec ses deux pavillons d’octroi, qui reliait le canal de Charleroi, via une courbe, à celui de Willebroeck.
Dans les années 1900, les deux canaux furent reliés en droite ligne par le déplacement du canal de Willebroeck vers l’ouest. Les portions de canal devenues inutiles et les anciens bassins, dont celui du Commerce et de la Voirie, furent remblayés en 1910-1911. À leur emplacement fut projeté un nouveau quartier, baptisé quartier Maritime. Celui-ci se composait, dans l’axe du boulevard d’Anvers, d’une place de plan en demi-cercle – la place de la Marine, future place de l’Yser –, suivie par un square triangulaire – le square Sainctelette. De part et d’autre, les îlots devaient être divisés, l’un par deux artères diagonales – les boulevards d’Ypres et de Dixmude –, l’autre par une voie diagonale symétrique à cette dernière, qui ne vit toutefois jamais le jour.
Dénommée place de la Marine par arrêté du Collège de la Ville de Bruxelles du 18.10.1912 et aménagée à la veille de la Première Guerre mondiale, la place fut rebaptisée place de l’Yser par arrêté du 07.02.1919, en souvenir de la bataille du même nom, livrée en 1914.
La place ne se bâtit qu’à partir des années 1920. Dans sa moitié sud, elle a conservé son tracé en quart de cercle. Dans sa moitié nord, par contre, l’îlot prévu au sud du bassin Gobert et l’amorce de l’Allée Verte ont laissé la place, tout comme le bassin, à un quai de Willebroeck élargi, longé par la portion sud du parc Maximilien, ensemble d’espaces verts baptisé par arrêté du Collège de la Ville du 06.11.1987. Les premiers bâtiments du quai de Willebroeck ont reçu, par arrêté du Collège du 19.02.1929, les nos8 et 9-11 place de l’Yser (voir ces numéros). Dans l’îlot formé par la place, le square Sainctelette, les quais des Péniches, de la Voirie et de Willebroeck s’est établie, à partir de 1933, la firme Citroën (voir no7 place de l’Yser).
En 1956-1957, dans le cadre du réaménagement de la petite ceinture de Bruxelles en vue de l’Expo 58, la place de l’Yser fut traversée par un viaduc autoroutier, le viaduc Léopold II, débutant à hauteur du futur boulevard Roi Albert II. L’ouvrage fut démoli en 1984, pour être remplacé par un tunnel.
Sources
Archives
AVB/AR rues, boite 16–19, cote 18, no9 (18.10.1912), boite 16-19, cote 19, no4 (07.02.1919), boite 229–232, cote 230, no15 (19.02.1929).
AVB/TP 31398-31411 (1911-1917).
Ouvrages
Bruxelles Port de Mer, Société anonyme du Canal et des Installations maritimes de Bruxelles, Éditions illustrées du «Soir», 1922, pp. 20-24, 56.
Le Patrimoine monumental de la Belgique, Bruxelles, Pentagone A-D, 1A, Pierre Mardaga, Liège, 1989, p. 306, 379.
Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Marine (place de la)», 1914.