Recherches et rédaction
2009
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La rue de la Pacification relie la place Saint-Josse à la rue Philippe le Bon et au square Gutenberg. Elle se compose de deux tronçons articulés autour d'un carrefour formé par les rues de l'Artichaut, de Spa et des Guildes. Le premier se situe sur le territoire de Saint-Josse-ten-Noode, le second sur Bruxelles. La rue du Berceau aboutit dans la partie sud de l'artère.
La rue est créée suivant le plan d'aménagement du quartier Nord-Est, dessiné par l'architecte Gédéon Bordiau et approuvé par l'arrêté royal du 20.12.1875. Tout comme la partie occidentale du square Marie-Louise et l'avenue Livingstone, elle est établie sur l'assiette de l'ancestrale chaussée d'Etterbeek.
Cette dernière était à l'origine un chemin de terre épousant le tracé sinueux de la vallée du Maelbeek, entre Etterbeek et Saint-Josse-ten-Noode. Destiné à desservir les moulins domaniaux (Bulletin communal, 1861, t. I, p. 163), il longeait les différents plans d'eau, dont le grand étang de Saint-Josse, sur sa partie occidentale. En 1721, les habitants des hameaux de Saint-Josse et d'Etterbeek proposèrent de contribuer à la transformation du chemin en route pavée. La chaussée d'Etterbeek fut ainsi créée quatre ans plus tard (Bulletin communal, 1861, t. I, p. 164). Par l'arrêté royal du 06.12.1852, son alignement fut fixé uniformément à douze mètres de large (Bulletin communal, 1903, t. I, p. 143).
L'un des moulins bordant la chaussée, situé à l'extrémité nord-ouest de l'étang, à l'angle des actuelles rues de la Pacification et de Spa, fut transformé en machine hydraulique entre 1601 et 1603 par George Muller d'Augsbourg. Cet engin se composait d'une roue activée par le Maelbeek, qui entraînait l'eau puisée dans un de ses affluents, le Broebelaer, vers un réservoir en forme de tour érigé sur les remparts de la ville, près de la rue Ducale. De là partait un réseau de distribution alimentant les fontaines du jardin du palais ducal, ainsi que, par la suite, une grande partie de la ville haute. La machine cessa son activité en 1855.
La rue de la Pacification porte un nom historique, tout comme la plupart des artères du quartier, baptisées en lien avec l'histoire du jeune État belge ou celle, plus ancienne, des régions dans lesquelles il se situe. Adoptée par arrêtés du Collège de la Ville de Bruxelles des 14.04 et 15.05.1877, sa dénomination renvoie à la Pacification de Gand, le 08.11.1576, qui unit les provinces des Pays-Bas contre l'occupant espagnol.
En 1836, le tronçon de la chaussée d'Etterbeek correspondant à la future rue de la Pacification, côté bruxellois, est bâti de quelques constructions sur son côté ouest. Celles-ci se concentrent vers l'angle des futures rues de l'Artichaut et de Spa, ainsi que vers celui de la rue du Berceau, en face de l'étang. Suite à un élargissement de la chaussée vers 1859, en vertu de l'arrêté royal du 06.12.1852, les bâtiments proches de l'angle de la rue de Spa, dont vraisemblablement la machine hydraulique, sont démolis. Parmi les constructions situées à l'angle de la rue du Berceau, une seule subsiste aujourd'hui, une maison néoclassique de deux niveaux portant le n° 73 rue de la Pacification. À sa droite, sur l'angle, le n° 41 de la rue du Berceau est conçu en 1872 sur une parcelle ingrate en triangle effilé, résultant du redressement de cette rue en 1868.
Après redressement, la chaussée d'Etterbeek se bâtit progressivement. Les n°s 45 à 51-53 voient ainsi le jour entre 1859 et 1866, le n° 69 en 1868. Après sa transformation en rue, l'artère se dote notamment de quatre maisons de l'architecte Édouard Elle, conçues en 1894 (voir nos 55, 57). En 1907, est introduit un projet de remplacement du n° 75 par un élégant immeuble de rapport à tourelle sous bulbe. Il restera dans les cartons.
Du côté pair de la rue, la première moitié du second tronçon est occupée dès 1889 par un dépôt de tramways à traction chevaline, implanté par la Société générale des Chemins de fer économiques sur un vaste terrain à l'angle de la rue des Guildes. Ses infrastructures sont fréquemment agrandies jusqu'en 1898. En 1909, le site est profondément remanié suite à l'instauration de la traction électrique sur la ligne « Bourse – place Saint-Josse ». Le dépôt est supprimé vers 1911, laissant la place à des immeubles conçus cette année-là (voir n°s 38 à 42 et 46, 48), ainsi qu'à une maison Art Déco de 1928 (voir n° 50). La seconde moitié du tronçon est bâtie de maisons dessinées entre 1894 et 1900. Parmi elles, une habitation d'inspiration Art nouveau signée Armand Van Waesberghe (voir n° 62).
La rue est créée suivant le plan d'aménagement du quartier Nord-Est, dessiné par l'architecte Gédéon Bordiau et approuvé par l'arrêté royal du 20.12.1875. Tout comme la partie occidentale du square Marie-Louise et l'avenue Livingstone, elle est établie sur l'assiette de l'ancestrale chaussée d'Etterbeek.
Cette dernière était à l'origine un chemin de terre épousant le tracé sinueux de la vallée du Maelbeek, entre Etterbeek et Saint-Josse-ten-Noode. Destiné à desservir les moulins domaniaux (Bulletin communal, 1861, t. I, p. 163), il longeait les différents plans d'eau, dont le grand étang de Saint-Josse, sur sa partie occidentale. En 1721, les habitants des hameaux de Saint-Josse et d'Etterbeek proposèrent de contribuer à la transformation du chemin en route pavée. La chaussée d'Etterbeek fut ainsi créée quatre ans plus tard (Bulletin communal, 1861, t. I, p. 164). Par l'arrêté royal du 06.12.1852, son alignement fut fixé uniformément à douze mètres de large (Bulletin communal, 1903, t. I, p. 143).
L'un des moulins bordant la chaussée, situé à l'extrémité nord-ouest de l'étang, à l'angle des actuelles rues de la Pacification et de Spa, fut transformé en machine hydraulique entre 1601 et 1603 par George Muller d'Augsbourg. Cet engin se composait d'une roue activée par le Maelbeek, qui entraînait l'eau puisée dans un de ses affluents, le Broebelaer, vers un réservoir en forme de tour érigé sur les remparts de la ville, près de la rue Ducale. De là partait un réseau de distribution alimentant les fontaines du jardin du palais ducal, ainsi que, par la suite, une grande partie de la ville haute. La machine cessa son activité en 1855.
La rue de la Pacification porte un nom historique, tout comme la plupart des artères du quartier, baptisées en lien avec l'histoire du jeune État belge ou celle, plus ancienne, des régions dans lesquelles il se situe. Adoptée par arrêtés du Collège de la Ville de Bruxelles des 14.04 et 15.05.1877, sa dénomination renvoie à la Pacification de Gand, le 08.11.1576, qui unit les provinces des Pays-Bas contre l'occupant espagnol.
En 1836, le tronçon de la chaussée d'Etterbeek correspondant à la future rue de la Pacification, côté bruxellois, est bâti de quelques constructions sur son côté ouest. Celles-ci se concentrent vers l'angle des futures rues de l'Artichaut et de Spa, ainsi que vers celui de la rue du Berceau, en face de l'étang. Suite à un élargissement de la chaussée vers 1859, en vertu de l'arrêté royal du 06.12.1852, les bâtiments proches de l'angle de la rue de Spa, dont vraisemblablement la machine hydraulique, sont démolis. Parmi les constructions situées à l'angle de la rue du Berceau, une seule subsiste aujourd'hui, une maison néoclassique de deux niveaux portant le n° 73 rue de la Pacification. À sa droite, sur l'angle, le n° 41 de la rue du Berceau est conçu en 1872 sur une parcelle ingrate en triangle effilé, résultant du redressement de cette rue en 1868.
Après redressement, la chaussée d'Etterbeek se bâtit progressivement. Les n°s 45 à 51-53 voient ainsi le jour entre 1859 et 1866, le n° 69 en 1868. Après sa transformation en rue, l'artère se dote notamment de quatre maisons de l'architecte Édouard Elle, conçues en 1894 (voir nos 55, 57). En 1907, est introduit un projet de remplacement du n° 75 par un élégant immeuble de rapport à tourelle sous bulbe. Il restera dans les cartons.
Du côté pair de la rue, la première moitié du second tronçon est occupée dès 1889 par un dépôt de tramways à traction chevaline, implanté par la Société générale des Chemins de fer économiques sur un vaste terrain à l'angle de la rue des Guildes. Ses infrastructures sont fréquemment agrandies jusqu'en 1898. En 1909, le site est profondément remanié suite à l'instauration de la traction électrique sur la ligne « Bourse – place Saint-Josse ». Le dépôt est supprimé vers 1911, laissant la place à des immeubles conçus cette année-là (voir n°s 38 à 42 et 46, 48), ainsi qu'à une maison Art Déco de 1928 (voir n° 50). La seconde moitié du tronçon est bâtie de maisons dessinées entre 1894 et 1900. Parmi elles, une habitation d'inspiration Art nouveau signée Armand Van Waesberghe (voir n° 62).
Sources
Archives
AVB/TP 69 : 10846 (1868) ; 73 : 3945 (1878-1908) ; rue du Berceau 41 : 95865 (1872).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1861, t. I, pp. 163-164 ; 1877, t. I, p. 316 ; 1903, t. I, p. 143.
Ouvrages
CABUY, Y., DEMETER, S., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles. 12. Bruxelles Quartier Nord-Est, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Direction des Monuments et des Sites, Musées royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles, 1997, pp. 47-51.
HEYMANS, V., Le quartier des Squares. Marguerite, Ambiorix, Marie-Louise, Gutenberg, coll. Bruxelles, Ville d'Art et d'Histoire, 13, Région de Bruxelles-Capitale, Direction des Monuments et des Sites, Bruxelles, 1995, p. 6.
AVB/TP 69 : 10846 (1868) ; 73 : 3945 (1878-1908) ; rue du Berceau 41 : 95865 (1872).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1861, t. I, pp. 163-164 ; 1877, t. I, p. 316 ; 1903, t. I, p. 143.
Ouvrages
CABUY, Y., DEMETER, S., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles. 12. Bruxelles Quartier Nord-Est, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Direction des Monuments et des Sites, Musées royaux d'Art et d'Histoire, Bruxelles, 1997, pp. 47-51.
HEYMANS, V., Le quartier des Squares. Marguerite, Ambiorix, Marie-Louise, Gutenberg, coll. Bruxelles, Ville d'Art et d'Histoire, 13, Région de Bruxelles-Capitale, Direction des Monuments et des Sites, Bruxelles, 1995, p. 6.