Ancienne Société coopérative d’Assurances La Prévoyance Sociale
Square de l'Aviation 29-31-33
Rue Lambert Crickx 2
Typologie(s)
immeuble de bureaux
Intervenant(s)
Dolf LEDEL – sculpteur – 1930-1933
Richard PRINGIERS – architecte – 1912
Fernand BRUNFAUT – architecte – 1930-1933
Maxime BRUNFAUT – architecte – 1930-1933
COOPARCH-RU – bureau d'architectes – 1998-2004
Styles
Inventaire(s)
- Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
- Inventaire du patrimoine industriel (La Fonderie - 1993-1994)
- Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
- Le patrimoine monumental de la Belgique. Anderlecht-Cureghem (Archistory - 2017-2019)
- Inventaire des ascenseurs historiques (Homegrade - DPC)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem) et l’intégrité (idem + qualité d’exécution).
- Esthétique Le bien possède un intérêt esthétique s’il stimule les sens de l’observateur de manière positive (l’expérience de la beauté). Historiquement, cette valeur était utilisée pour désigner des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur, mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. D’autres intérêts sont automatiquement pris en considération, l’artistique en premier lieu, mais aussi le paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain, points de repère dans la ville) et l’urbanistique (ensembles urbains spontanés ou rationnels). Les critères de sélection suivants lui sont également associés : la représentativité, la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle. Ces critères doivent être combinés avec d’autres critères (notamment artistiques).
- Historique Le bien présente un intérêt historique s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune, s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.), s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold), s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte), s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès), ou s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies).
- Social Cette valeur est difficile à distinguer de la valeur folklorique et généralement insuffisante pour justifier une sélection à elle seule. Il peut s’agir d’un : – lieu de mémoire d’une communauté ou d’un groupe social (par exemple, la potale à Berchem-Sainte-Agathe située place de l’église à Berchem-Sainte-Agathe, le Vieux Tilleul de Boondael à Ixelles)?; – lieu relevant d’une symbolique populaire (par exemple, le café «?La Fleur en Papier Doré?» situé rue des Alexiens)?; – lieu de regroupement ou de structuration d’un quartier (par exemple, les immeubles du Fer à Cheval dans la cité du Floréal).
- Technique Un bien possède un intérêt technique en cas d’utilisation précoce d’un matériau ou d’une technique particulière (ingénierie), ou s’il présente un intérêt constructif ou technologique particulier, une prouesse technique ou une innovation technologique. Il peut également être considéré comme ayant une valeur archéologique industrielle s’il témoigne de méthodes de construction anciennes. Bien entendu, l’intérêt technique est à mettre en relation avec l’intérêt scientifique.
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont joué un rôle prépondérant dans la planification urbaine par le passé. Ils suivent généralement d’autres formes (plans) urbanistiques, entraînant une interaction entre les espaces bâtis et non bâtis (ou ouverts). Cet aménagement comprend également la cohérence entre les différents niveaux d’échelle. Un bien immobilier possède un intérêt urbanistique lorsqu’il joue un rôle dans ce domaine. En voici quelques exemples : les bâtiments d’angle, les places ou les enfilades d’immeubles présentant une certaine cohérence, les tours (immeubles de grande hauteur) habilement implantées et leur relation avec leur environnement qualitatif immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, ainsi que les vestiges de concepts urbanistiques et la manière dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme les palais urbains et/ou les maisons de maître éclectiques encore préservés dans le quartier Léopold.
Recherches et rédaction
id
Description
Édifice
de bureaux de style Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise., construit en 1912 et 1927 sur les plans de
l’architecte Richard Pringiers, agrandi et rénové suivant l’esthétique
moderniste en 1931-1932 par les architectes Fernand et Maxime Brunfaut, qui lui
adjoignent une tour arrière, de magasins-dépôts. Une importante campagne de
restauration et de réaménagement s’est déroulée en 1998-2004 (bureau
d’architecture Cooparch-RU).
En 1931, les mêmes Brunfaut construisent pour la même société, à l’arrière de
son siège, deux immeubles à appartements modernistes (voir n°s 1-7a
rue de l’Autonomie et 6-10 rue Lambert Crickx).
Historique
Fondée en 1907 en tant que société coopérative d’assurance-vie populaire,
dépendant du Parti ouvrier belge, la Prévoyance Sociale connait un succès
rapide. En 1911, elle charge l’architecte Richard Pringiers de lui construire
un immeuble mixte, de prestige, sur un terrain trapézoïdal dans l’axe du square
de l’Aviation nouvellement créé, lui assurant une visibilité maximale. Le
programme combine magasins, bureaux et logements, la société n’occupant que le
premier étage. C’est en style Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise. que Pringiers, ancien assistant de
Victor Horta, conçoit le projet. En 1927, le même agrandit le bâtiment du côté
de la rue Lambert Crickx, pour abriter un garage, un logement de concierge et
une extension des bureaux.
Ayant le vent en poupe, la Prévoyance Sociale charge en 1930 l’architecte et député
socialiste Fernand Brunfaut et son fils Maxime, d’un programme d’extension et
de modernisation ambitieux. En premier lieu, la compagnie demande de construire
deux immeubles à appartements pour fonctionnaires et employés avec
rez-de-chaussée commercial derrière son siège, en bordure des rues de
l’Autonomie et Lambert Crickx, par-dessus la Coupure de la Petite Senne.
L’intérieur d’îlot compris entre ces deux immeubles et l’arrière du bâtiment de
Pringiers est alors aussi bâti, d’une tour moderniste à usage de
magasins-dépôts au profit de diverses coopératives de la mouvance socialiste.
Les deux chantiers sont terminés en 1933.
Enfin, suite au retrait professionnel de Pringiers, les Brunfaut sont aussi
chargés mettre au goût du jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. et d’exhausser d’un étage le siège de la
Prévoyance Sociale. La silhouette générale et les décors extérieurs sont
maintenus, tandis que la coupoleVoûte de plan central. Elle peut être circulaire, ovale, polygonale, à côtes, en plein cintre, surbaissée, surhaussée, etc. d’angle est replacée sous un nouvel étage
mimétique. Les deux premiers niveaux et en partie le troisième sont par contre
résolument modernisés, faisant la part belle au modernismeLe modernisme (à partir des années 1920) est un courant international prônant la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, des fenêtres en bandeau et des matériaux modernes comme le béton armé. et au style
Paquebot.
En
1933 le premier étage de la tour des magasins-dépôts est relié par une
passerelle au bâtiment principal.
La Prévoyance Sociale quitte les lieux en 1957. Menée de 1998 à 2004, une grande
campagne de restauration a restitué l’immeuble dans son état de 1933.
Description
Bâtiment principal
Extérieur
Sur un plan trapézoïdal, l’immeuble, principalement en briques claires de
Silésie et pierre bleue, compte sept niveaux, le deuxième en entresol, les deux
derniers en demi-étage. Une toiture à trois bâtièresToit à deux versants. d’ardoises, en V, borde
une petite plateforme triangulaire et s’adosse à un surcroit sous terrasse. Un
important dômeToit de plan centré à versant continu ou à pans, galbé en quart de cercle ou d'ovale. métallique hexagonal, à tambourRelié à l’axe du moteur, cylindre rainuré sur lequel s’enroulent et se déroulent les câbles de traction de la cabine et du contrepoids. vitré, chevauche la bâtière
avant. À l’arrière, dans l’axe, un corps d’escalier s’élève hors-œuvre sous un
toit plat. Côté rue Crickx, l’extension assortie de 1927, d’égale hauteur, se
couvre de même.
La façade avant aligne trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. et les latérales cinq, dont quatre doubles
et la dernière étroite, celle de la rue Crickx logeant une entrée secondaire.
Une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. triple marque l’extension. Aux cinq niveaux médians, excepté au
deuxième de la façade avant, d’étroits retraits définissent les travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. à la
manière de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. colossaux ou entrecoupés, à base et couronnement de pierre
chantournés. Les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. encore originelles et celles du dernier niveau mimétique
de 1931-1932 sont toutes à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. sur coussinetsPierres de taille formant saillie profilée dans l’embrasure de la baie. Ils sont situés au sommet des piédroits et portent un linteau ou un arc. profilés. À
l’avant, les fenêtres d’entresol s’inscrivent dans une élévation monumentale
toute en pierre ouvragée, à frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches. central, qui à l’origine montait de fond.
Ailleurs aux étages, les encadrements de briques sont émaillés de
pierres; celles des montants sont reliées en chaînes dans une
horizontalité renforcée par d’autres chaînes au niveau des allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre.. Les arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. du
cinquième étage et encore ceux de l’entresol de l’extension, sont bordés
d’archivoltes retournées et reliées. Les élévationsDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. sont animées aussi par une
série de balcons sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. sculptées, simples ou jumelés, à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en
fonte: du troisième au cinquième niveau à l’avant, aux quatrième et
cinquième latéralement.
L’immeuble se voulait aussi enseigne. Ainsi s’affiche, au sommet de la façade
avant, dans un encadrement de pierre finement mouluré millésimé
«1912», le nom de la société coopérative tracé sur un sgraffite
coloré que ponctue un cadran d’horloge. Les différents départements se lisent,
eux, dans des tablesPetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. rentrantes assorties, aux allègesPartie de mur située sous l’appui de fenêtre. La table d’allège est une table située sous l’appui de fenêtre. du troisième
niveau: «ASSURANCES», «VIE-INCENDIES»,
«RENTES VIAGERES», «ACCIDENTS», «PRETS
HYPOTHECAIRES». La fenêtre centrale de l’entresol avant a été obturée par
un bas-relief en pierre blanche sculpté par Dolf Ledel et figurant un homme avec
un bouclier protégeant femme et enfant d’une chuteBouquet pendant de fleurs ou de fruits. de pierres.
L’intervention moderniste des Brunfaut aux trois premiers niveaux du corps
principal a profondément marqué l’édifice mais dans le respect du rythme des
travées. Habillé d’un plaquis de marbre bleu veiné, sous une bande de granito
lavé dissimulant du béton armé, le rez-de-chaussée présente à l’avant un triple
porche d’entrée à colonnes de granit poli dont l’auvent de béton carrelé de
bleu ménage trois minces baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. d’imposte entre piliersSupport vertical de plan carré. de carreaux noirs.
Latéralement s’alignent au rez-de-chaussée des fenêtres à un ou trois meneaux
au jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. inférieur et à traverseÉlément horizontal divisant une baie ou pièce horizontale d'une menuiserie. continue saillante, répétées deux fois, au jour
supérieur, garni de grilles; meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. et traversesÉlément horizontal divisant une baie ou pièce horizontale d'une menuiserie. sont revêtus de petits
carreaux de mosaïque bleue. À l’entresol, s’ouvrent des baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à
meneau central tapissé de carreaux noirs, que divisent encore deux traverses
non continues, traitées comme les précédentes. Les fenêtres du premier étage
côté rues ont été rectifiées par un linteauÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. de béton à revêtement de granitoMatériau composé de mortier et de pierres colorées concassées présentant, après polissage, l’aspect d’un granit. et
divisées par des meneauxÉlément vertical de pierre ou de métal divisant une baie. de même nature: unique, double ou triple. À la
troisième travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. côté rue Crickx et à sa correspondante symétrique rue de
l’Autonomie, les fenêtres ont cédé la place à une quadruple baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. vitrée bombée,
en retrait dans une petite loge; le mur biais de cette dernière, qui
porte une jardinière, est tapissé de carreaux bleus et de mosaïque de même
couleur, piquée de tesselles dorées.
Intérieur
Entièrement renouvelé en 1931-1932, à l’exception de certains supports métalliques et planchers, ainsi que de la cage d’escalier arrière, l’intérieur, fort dégradé au cours du temps, a été restauré en 2002-2004. Seuls les deux premiers niveaux ont bénéficié d’une reconstitution à l’identique, luminaires compris.
L’espace unifié et blanc, dominé par la ligne courbe, présente dans l’axe un «porche-vestibule» en arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. de cercle, un «grand hall public» de même courbure, dallé de marbre blanc veiné et ceinturé par un comptoir continuUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées., enfin une importante cage d’escalier qui enserre un ascenseur panoramique, tout vitré. Le hall est en partie dallé de marbre blanc veiné et planté de deux colonnes centrales. L’entresol est devenu mezzanine pour bureaux d’employés, ancrée à de minces colonnes.
Tous les supports sont partiellement gainés de métal chromé et les rambardes et autres protections métalliques ont reçu la même finition. De petits locaux, dont vestiaires, toilettes, dégagements et bureaux, s’étagent et s’adossent à la façade arrière.
Le grand escalier tournant développe, sur deux niveaux, une double volée à montées parallèles et une seconde volée centrale. Marches, repos et lambris sont de même marbre que le hall; si les mains courantesPièce supérieure d’une rampe d’escalier ou d’un garde-corps, sur laquelle on peut prendre appui et les supports tubulaires sont aussi chromés, les barreaux horizontaux, plats, sont peints.
Les escaliers débouchent au premier étage sur un grand hall, ponctué par la cage d’ascenseur. Ce hall, en T, dessert une grande salle de réunion à l’avant et les quatre bureaux en vis-à-vis des anciens directeurs, qu’accompagnent vestiaires et sanitaires. Ladite salle et les bureaux médians présentent un plan cintré, ces derniers, agrémentés d’un cosy-corner, s’ouvrant sur une petite terrasse en écoinçon.
Les bureaux sont couverts de lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. en palissandre, noyer, bouleau clair ou acajou; la partie avant du hall a reçu un lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. de frêne doré.
Les étages supérieurs, aujourd’hui restructurés, logeaient les bureaux des employés dans un ordre hiérarchique, le cinquième étant réservé au réfectoire et à la cuisine.
La cage d’escalier arrière, de 1912, développe autour d’un jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. rectangulaire, des volées parallèles, à marches de pierre bleue, protégées par une rampe en fer forgé Art nouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise.. Elle a été prolongée mimétiquement en 2004-2006 pour desservir une surhausse du bâtiment.
Tour arrière
Dressée dans la cour triangulaire formée par les immeubles des rues de l’Autonomie et Lambert Crickx, la tour, de même plan, est traversée par un passage carrossable qui lui sert d’accès et reliée à l’immeuble des bureaux. Elle compte sous sa terrasse huit étages cimentés, à structure de béton armé. L’immeuble est desservi, à la pointe arrondie de l’éperon, par un escalier à jour triangulaire à rampe pleine et main courantePièce supérieure d’une rampe d’escalier ou d’un garde-corps, sur laquelle on peut prendre appui tubulaire. Cages et plateaux sont abondamment éclairés par des verrières à châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. métalliques (remplacées), formant bandeauÉlément horizontal, soit en saillie et de section rectangulaire, soit dans le plan de la façade..
Sources
ACA/Urb. 13483 (01.02.1913), 24464 (01.03.1932), 46857bis (24.10.1988), 46858bis (20.11.1989).
Fondation CIVA/fonds Brunfaut.
Ouvrages
HENNAUT, E., CAMPIOLI, M., Prévoyance Sociale, square de l’Aviation 31 à Anderlecht. Étude historique et projet de restauration, Archives d’Architecture Moderne, Bruxelles, 2001.
HENNAUT, E., La Prévoyance Sociale, AAM Éditions, Bruxelles, 2004.
SCHOONBROODT, B., Anderlecht, coll. Guide des communes de Bruxelles, CFC-Éditions, 1998, pp. 85-86.
SCHOONBROODT, B., Anderlecht. Les Chemins du Patrimoine, Centre Culturel d’Anderlecht, s.d., pp. 66-68.
TOURISME ANDERLECHT, Art Déco & Modernisme à Anderlecht, édition communale, 2018, pp. 56-59.
Périodiques
DIEDERICH, R., «L’ancien immeuble de la Prévoyance Sociale à Anderlecht», Anderlechtensia, 62, décembre 1991, pp. 4-19.
IMBERT, C., «L’immeuble de la Prévoyance Sociale à Bruxelles», La Technique des travaux, juin 1933, pp. 343-356.
«L’immeuble de la Prévoyance Sociale à Bruxelles», Le Document, 4, 1934, pp. 58-61.