


![Rue Haberman 27-29, Imprimerie Goossens, vues des ateliers, (Cinquantenaire de l’Imprimerie J.-E. Goossens. 1874-1924, [1924], s.p.)](https://monument.heritage.brussels/medias/66/buildings/2021-08/10700206/10700206_0027_W01.jpg)
![Rue Haberman 27-29, Imprimerie Goossens, vues des ateliers, (Cinquantenaire de l’Imprimerie J.-E. Goossens. 1874-1924, [1924], s.p.)](https://monument.heritage.brussels/medias/66/buildings/2021-08/10700206/10700206_0027_W02.jpg)
Ancienne teinturerie Steenberghe, aujourd’hui Institut de la Providence
Rue Haberman 27, 29
Typologie(s)
établissement scolaire
Intervenant(s)
INCONNU - ONBEKEND – 1870-1909
François VAN MEULECOM – architecte – 1951
J. VAN DER LINDEN – 1959-1960
Émile VERHAEGEN – architecte, bureau d'architectes – 1981-1982
Statut juridique
Inscrit à l’inventaire légal le 19 août 2024
Inventaire(s)
- Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
- Inventaire du patrimoine industriel (La Fonderie - 1993-1994)
- Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
- Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
- Le patrimoine monumental de la Belgique. Anderlecht-Cureghem (Archistory - 2017-2019)
Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)
- Artistique La signature d’un bien immeuble (bâtiment) par un architecte de renom ne peut pas être considérée comme un critère absolu. Pour évaluer la place qu’un bien occupe dans l’œuvre d’un architecte, ce critère doit être modulé avec la qualité architecturale (composition et structure interne) du bien, sa mise en œuvre (matériaux, maîtrise technique) et la place qu’il occupe dans l’histoire de l’architecture, ces trois éléments pouvant témoigner d’une phase ou d’un aspect de l’architecture urbaine ou paysagère du passé. Les critères suivants s’appliquent alors pour évaluer l’intérêt artistique : la rareté (typologie, style, utilisation des matériaux, sources), la représentativité (idem), l’authenticité (idem + qualité d’exécution) et l’intégrité (état de conservation, éléments d’origine). Un bien possède également un intérêt artistique s’il intègre des œuvres d’art (sculptures, reliefs conçus pour le bien, etc.) ou des éléments décoratifs originaux ou particulièrement qualitatifs (vitraux signés, sgraffites, claire-voie, etc.).
- Esthétique Historiquement, cet intérêt était utilisé pour désigner des espaces verts de valeur et des zones naturelles ou semi-naturelles de grande valeur. Mais elle peut également s’appliquer à de grands ensembles de bâtiments dans une zone urbaine, avec ou sans éléments naturels, ou à des monuments qui marquent le paysage urbain. Une prise en compte d’autres intérêts s’impose : l’intérêt artistique, l’intérêt paysager (intégration de l’œuvre dans le paysage urbain et/ou naturel, les panoramas) et l’intérêt urbanistique (ensembles urbains spontanés ou organisés). Les critères de sélection suivants lui sont généralement associés : la valeur d’ensemble et la valeur contextuelle.
- Historique Le bien présente un intérêt historique : - s’il témoigne d’une période particulière de l’histoire de la région ou de la commune ; - s’il représente un témoignage d’une période particulière du passé et/ou d’une évolution rare pour une période (par exemple, une cité-jardin représentative d’un mode de construction utilisé lors des grandes campagnes d’urbanisation après la Seconde Guerre mondiale, les noyaux villageois illustrant les premiers bâtiments groupés des communes de la Seconde couronne, la Porte de Hal comme vestige de la deuxième enceinte, etc.) ; - s’il témoigne d’un développement urbain (et/ou paysager) particulier de la ville (par exemple, les immeubles des boulevards centraux ou du quartier Léopold) ; - s’il présente un lien avec un personnage historique important, y compris les maisons personnelles d’architectes et les ateliers d’artistes (par exemple, la maison natale de Constantin Meunier, la maison de Magritte) ; - s’il peut être associé à un événement historique important (par exemple, les maisons datant de la reconstruction de Bruxelles suite au bombardement de 1695, la colonne du Congrès) ; - s’il possède une représentativité typologique caractéristique d’une activité commerciale ou culturelle (par exemple, les églises, les cinémas, l’architecture industrielle, les pharmacies) ; - s’il est représentatif de l’œuvre d’un architecte important dans l’histoire de l’architecture à l’échelle internationale, nationale, régionale ou locale (cela concerne à la fois des architectes connus comme V. Horta, V. Bourgeois, M. Polak mais aussi des architectes secondaires, liés localement à une commune, notamment Fernand Lefever à Koekelberg ou Emile Hoebeke à Berchem-Sainte-Agathe).
- Scientifique L’intérêt scientifique est souvent reconnu dans le cas des sites naturels et des arbres. Dans le contexte d’un bien immobilier, il peut s’agir de la présence d’un élément (de construction) (matériau particulier, matériau expérimental, processus de construction ou composant) ou du témoin d’un espace spatio-structurel (urbanistique) dont la préservation devrait être envisagée à des fins de recherche scientifique. Dans le cas des sites et vestiges archéologiques, l’intérêt scientifique est reconnu en fonction du caractère exceptionnel des vestiges en termes d’ancienneté (par exemple la villa romaine de Jette), des conditions de conservation exceptionnelles (par exemple le site de l’ancien village d’Auderghem) ou de l’unicité des éléments (par exemple une charpente entièrement conservée) et constitue donc, à cet égard, une contribution scientifique exceptionnelle et de premier plan à la connaissance de notre passé urbain et préurbain.
- Social Cet intérêt est difficile à distinguer de l’intérêt folklorique et généralement insuffisante pour justifier une sélection à elle seule. Il peut s’agir d’un : - lieu de mémoire d’une communauté ou d’un groupe social (par exemple, la chapelle de pèlerinage située place de l’Église à Berchem-Sainte-Agathe, le Vieux Tilleul de Boondael à Ixelles) ; - lieu relevant d’une symbolique populaire (par exemple, le café «?La Fleur en Papier Doré?» situé rue des Alexiens) ; - lieu de regroupement ou de structuration d’un quartier (par exemple, les immeubles du Fer à Cheval dans la cité du Floréal) ; - bien faisant partie ou comprenant des équipements collectifs (écoles, crèches, salles communales/paroissiales, salles de sport, stades, etc.) ; - bien ou ensemble (de logements sociaux ou non) conçu de manière à stimuler les interactions sociales, l’entraide et la cohésion de quartier (par exemple les quartiers résidentiels construits après la Seconde Guerre mondiale à Ganshoren ou les quartiers spécifiquement destinés aux aînés) ; - bien faisant partie d’un complexe industriel ayant engendré une activité importante au sein de la commune où il se situe ou pour la Région.
- Technique Par intérêt technique d’un bien, on entend l’utilisation précoce d’un matériau ou d’une technique particulière (ingénierie) ; les bâtiments d’importance structurelle ou technologique ; une prouesse d’ingénierie ou une innovation technologique ; les témoignages de méthodes de construction obsolètes (archéologie industrielle). Dans certains cas, cet intérêt peut être lié à l’intérêt scientifique (par exemple des vestiges archéologiques).
- Urbanistique Certains biens architecturaux ont historiquement joué un rôle prépondérant dans l’aménagement de l’espace bâti et urbain. Ils définissent généralement d’autres formes d’urbanisme (plan) de manière à créer une interaction entre l’espace bâti et l’espace non bâti (ou ouvert). Cet aménagement inclut également la cohérence entre les différentes échelles. Un bien immobilier a un intérêt urbanistique lorsqu’il y joue un rôle, par exemple : - les immeubles d'angle, - les places cohérentes et les enfilades d’immeubles (suite de façades formant un ensemble homogène de même style, même époque et/ou même gabarit), - les cités-jardins, - les tours (immeubles de grande hauteur) et la qualité de leur relation avec leur environnement immédiat, qui peut être cohérent mais aussi contrasté, - les vestiges de concepts urbanistiques et la façon dont ils sont ou ont été remplis architecturalement (et typologiquement), comme, par exemple, les palais urbains éclectiques et/ou les hôtels particuliers du quartier Léopold qui sont encore préservés.
Recherches et rédaction
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Description
Historique
Les cartes anciennes et l’Almanach du Commerce signalent ici une teinturerie, exploitée au moins depuis le milieu du XIXe siècle et jusque vers 1909 par la famille Steenberghe puis Masson-Steenberghe. Un grand bâtiment de style néoclassique, conçu à front de rue pour Monsieur Steenberghe en 1875, y a été converti en six maisons en 1901, les actuels nos 15 à 25.
En 1909, l’ensemble – qui comptait depuis 1879 au moins un grand atelier à deux niveaux, en retrait et parallèle à la rue –, est repris, apparemment sans les maisons, par l’imprimeur bruxellois J.-E. Goossens. Celui-ci procède à une importante refonte du complexe, ne conservant qu’une cheminée isolée à droite et le grand atelier, destiné à la typographie. S’élèvent alors un vaste atelier de lithographie à shedsCouverture de profil en dents de scie d’un bâtiment industriel, composée d’une succession de petits toits à deux versants d’inclinaison différente. Le versant du toit le plus pentu est d'ordinaire vitré. le long de la Coupure de la Petite Senne et divers bâtiments en U dans son prolongement (machines, chaudières, menuiserieÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC., écurie, etc.). Un corps d’entrée et de bureaux est reconstruit en grande partie côté rue, à gauche des six maisons précitées.
En 1925, la société aménage, à front de voirie, une extension de l’atelier de typographie, à shedsCouverture de profil en dents de scie d’un bâtiment industriel, composée d’une succession de petits toits à deux versants d’inclinaison différente. Le versant du toit le plus pentu est d'ordinaire vitré. également, au détriment d’une cour et d’un hangar. En 1951, les bâtiments en U sont remplacés par un important complexe moderniste dessiné par l’architecte François Van Meulecom pour abriter notamment un magasin de papier, un atelier de finissage, un réfectoire et un garage. En 1959-1960, c’est au tour du corps d’entrée et de bureaux de connaître une profonde transformation, sur les plans de l’architecte J. Van Der Linden.
Désaffectée dès avant 1976, le complexe est converti en école professionnelle libre, l’Institut de la Providence, d’après un projet de l’ingénieur-architecte E. Verhaegen dressé en 1981-1982. Les ateliers à shedsCouverture de profil en dents de scie d’un bâtiment industriel, composée d’une succession de petits toits à deux versants d’inclinaison différente. Le versant du toit le plus pentu est d'ordinaire vitré. sont démolis, celui du côté Senne remplacé par une grande salle de gymnastique et une cour; le reste connaît une profonde adaptation aux impératifs scolaires. En 1996, la deuxième fenêtre du corps d’entrée et de bureaux est transformée en porte, avec placement de grilles au rez-de-chaussée, et le mur de clôture est percé, juste à gauche du corps, d’une entrée grillée (Atelier d’Architecture Sessions Edifications).
Description
Parallèle à la rue, le bâtiment principal compte deux niveaux tout en briques (aujourd’hui blanchies) sous un combleEspace intérieur de la toiture. à surcroît couvert d’une bâtière de tuiles à demi-croupes ; ses longues façades sont rythmées par dix travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. entre pilastres plats, aux larges baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. surbaisséUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle., celles du combleEspace intérieur de la toiture., de faible hauteur, obturées au bénéfice de tabatièresJour rectangulaire percé dans un versant de toit.. Les murs-pignons présentent quelques baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. de même forme, certaines obturées ou transformées sous linteau métallique. Depuis l’aménagement en école en 1982, un escalier de secours extérieur, en béton, s’est accroché à l’angle avant gauche et l’intérieur du bâtiment s’est vu largement compartimenté et renforcé. À l’origine, chaque niveau alignait de minces colonnes centrales en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion., à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre., qui enfourchaient des poutres métalliques doubles, support d’un plancher à voussettes et poutrelles; au dernier tiers des fûts, un dispositif d’ergots permettait d’y boulonner un plancher d’entresol. À l’angle arrière droit du bâtiment, l’ancienne cage d’escalier a été renouvelée en béton. La charpente originelle tout en bois est conservée.
À front de voirie, le bâtiment de bureaux et d’entrée, entièrement enduitL'enduit est un revêtement de plâtre, de mortier, de stuc, de ciment, de lait de chaux, de simili-pierre, etc., remontant aux profondes modifications de 1925 et agrandi en 1951, s’articule en deux corps. Celui de droite, étroit et plus élevé, abrite un passage carrossable et un étage sous bâtièreToit à deux versants. à corniche de bois, portée sur consoles côté rue ; ses baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. ont des linteaux métalliquesPoutrelle métallique de profil en I, utilisée comme linteau, souvent agrémentée de rosettes en tôle découpée.. Le corps gauche, à toit plat, aligne quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de larges baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. rectangulaires, la deuxième logeant l’entrée. Ses façades gauche et arrière s’ouvrent de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. de même forme mais de dimensions diverses, la plus haute à l’arrière éclairant la cage d’escalier.
Avec un haut mur de clôture à gauche, l’ensemble des élévationsDessin à l'échelle d'une des faces verticales d’un édifice. Par extension, façade d'un bâtiment ou ensemble de ses façades. à rue s’anime, au-dessus d’un soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. biseauté, d’un jeu de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. plats, de tablesPetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. et de retraits, élaboré en 1928 et repris en 1959 et 1982.
À l’arrière, en bordure du nouveau parc de la Rosée, la salle de gymnastique à structure en bois lamellé est éclairée par six lanterneaux transversaux en bâtière. Les structures modernistes de 1951, en béton armé, sont largement conservées: elles présentent un ou deux niveau(x) largement éclairé(s), accusant quelques décrochements et couverts de plateformes.
Sources
Archives
ACA/Urb. 15 à 25: 1024 (08.07.1875), 8481 (23.04.1901); 27, 29: 12312 (24.09.1909), 12392 (30.11.1909), 18542 (10.06.1925), 28880 (02.03.1937), 34464bis (20.04.1950), 34969 (28.08.1951), 39914 (27.11.1959), 45735 (23.03.1982), 47939 (07.05.1996).
Ouvrages
Cinquantenaire de l’Imprimerie J.-E. Goossens. 1874-1924, Bruxelles, [1924].
CULOT, M. [dir.], Anderlecht 1. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980, fiche 38.
DEDOBBELEER, A., HOUDÉ, Ch., Art Déco et Modernisme à Anderlecht. 6 circuits de promenades architecturales, Édition communale, 2018, p. 14.
Périodiques
Almanachs du Commerce et de l’Industrie, «Haberman (rue)», 1859-1860, 1873, 1890, 1909.
Cartes / plans
HUVENNE, J., Carte topographique et hypsométrique de Bruxelles et ses environs, vers 1858.
ROSSCHAERT, J., Projet d’un nouveau quartier à Cureghem avec bassin pour bains publics, 01.05.1877.
VANDERSTRAETEN, Th., Carte topographique et hydrographique du territoire de l'agglomération bruxelloise – Services des Eaux, 1879 (AVB/PP 671).
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881.