Recherches et rédaction
2019
La rue de la Poterie est une artère en L débutant boulevard de l’Abattoir et aboutissant rue de la Rosée après avoir décrit un léger coude. Elle croise la rue Foppens sur son côté impair.
L’artère trouve son origine dans la rue du Beller, qui figure déjà sur le plan routier dressé par G. Jacowick en 1812. Celle-ci décrit un L à partir de la rue de la Briqueterie (futur boulevard de l’Abattoir). À l’extrémité du L se raccorde un tronçon perpendiculaire menant à la Coupure de la Petite Senne. C’est le 25.05.1850 que l’artère fut rebaptisée rue de la Poterie, en référence à une fabrique qui y était établie. En vertu d’un arrêté royal du 01.05.1868, la rue est élargie à dix mètres, par un recul de l’alignement côté impair. Elle n’est prolongée au-delà de la rue Foppens jusqu’à la rue de la Rosée que vers 1885. Le tronçon menant à la Senne portait le nom de Petite rue de la Poterie, une dénomination qui sera supprimée le 13.07.1982.
La rue fut bâtie dans les années 1860-1870 de maisons de style néoclassique, dont presque aucune ne subsiste aujourd’hui. Diverses entreprises se sont en outre établies dans l’artère. Celles situées à hauteur de l’actuel no 20 ont cédé la place à un immeuble de logements pour personnes du troisième âge, conçu en 1980 pour la Commune (A3 Atelier d'Architectes Urbanistes Associés). Aux nos 5 à 15-19, trois bâtiments ont été érigés à la fin des années 1920 pour un même propriétaire, suivant l’alignement de 1868. Le no 9-11 (architecte Fernand Symons, 1927) abritait deux magasins au rez-de-chaussée et des appartements aux étages. Quant au no 15-19 (1928), surhaussé de deux niveaux en 1932, il servait de magasins et bureaux aux Établissements Aras et Demannez, spécialisés en articles de voyage. À noter que le dernier tronçon de la rue est bordé par deux anciens hangars à voitures conçus pour les abattoirs de la Ville de Bruxelles (voir rue de la Rosée nos 12 et 14).
Au début de la rue côté pair se trouvaient les établissements Hubert Dresse, spécialisés dans les produits d’imprimerie et arts graphiques. Les bâtiments furent démolis dans le cadre de la création du parc de la Rosée, inauguré en 2000 entre la rue et la chaussée de Mons en remplacement de bâtiments industriels désaffectés. Ce parc de quartier à vocation sociale est orné d’une sculpture en forme de main d’Hugo Léon Morales, La tête de serpent (1999), complétée par une fresque collective d’une centaine de mètres, Le serpent de Senne, réalisée par six peintres et sept poètes, avec la collaboration des enfants du quartier, sous la direction de l’artiste Manuel Escobar.
Sources
Archives
ACA/Urb. Registre des rues.
ACA/Urb. 8480 (23.04.1901); 5: 20445 (s.d.); 9-11: 20221 (11.06.1927), 20412 (07.10.1927); 15-19: 20847 (25.05.1928), 24716 (17.06.1932); 20: 45359bis (25.06.1980).
Ouvrages
DEROM, P., Les sculptures de Bruxelles. Catalogue raisonné, Galerie Patrick Derom, Bruxelles, 2002, p. 29.
VAN AUDENHOVE, J., Les rues d’Anderlecht, Commémoration du vingtième anniversaire de la fondation d’Anderlechtensia, C.A.F.H.A, 1995, p. 206.
Périodiques
Almanachs du Commerce et de l’Industrie, «Poterie (rue de la)», 1859-1860, 1885, 1887, 1930.
Cartes / plans
JACOWICK, G., Plan routier de la Ville de Bruxelles et ses environs à usage des habitants et des étrangers, 1812.