Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
La r. du Fort relie le parvis Saint-Gilles à l'av. du Parc, en croisant successivement les r. d'Andenne, Dethy, des Fortifications, Théodore Verhaegen et de la Perche.
La rue doit son nom au fort de Monterey, érigé de 1672 à 1675 par le général de Monterey, une construction militaire cantonnée de quatre bastions, destinée à protéger Bruxelles d'une attaque venant du sud. L'ouvrage couvrait six hectares. Ses murs de 6 m d'épaisseur et de 7 m de haut entouraient une caserne, un logis de commandement, une prison et des magasins. Son centre se situait approximativement à l'emplacement de l'act. carrefour formé par les r. du Fort et des Fortifications. Le fort fut vendu en 1782 à deux particuliers, Adrien Sterckx et un dénommé Van Gijsel, avec l'obligation de le démolir. Vers 1860, leurs héritiers, François Adrien Joseph Sterckx et Jean Justin Huys de Thy, furent autorisés à y créer deux nouvelles artères, les rues Sterckx et Dethy. Les derniers vestiges du fort Monterey disparurent en 1862.
La r. du Fort est en partie située sur l'assiette d'un ancien chemin nommé Postweg, partant de l'église Saint-Gilles vers les hauteurs de Forest. Ce chemin fut partiellement supprimé lors de la construction du fort. Sa partie nord devint le chemin dit couvert (bedekte weg) donnant accès au fort, ainsi nommé car bordé de palissades.
L'alignement de la rue fut approuvé par l'AR du 26.06.1869. Elle reliait à l'origine le parvis au cimetière de la paroisse de Notre-Dame de la Chapelle, établi sur le territoire de Saint-Gilles dans les années 1780 suite à la suppression des cimetières intra muros de Bruxelles. Ce cimetière disparut en 1892 et la rue fut prolongée jusqu'à l'av. du Parc, par l'AR du 11.02.1894.
La rue est bâtie à partir des années 1860, de maisons modestes d'esprit néoclassique. Nombre d'entre elles sont dotées d'un r.d.ch. commercial, souvent modifié au cours du temps. Le dernier tronçon de la rue présente un bâti plus tardif, de caractère éclectique. Il compte plusieurs logements sociaux, certains marqués par l'esthétique Art Déco caractérisant également la r. Gisbert Combaz qui lui est parallèle.
De nombreuses maisons de la rue ont subi de lourdes modifications au cours du XXe s., comme des surhausses et des modifications du r.d.ch. ou du parement.
En intérieur d'îlot furent conçus de nombreux hangars, ateliers, de menuiserie principalement, et écuries. Plusieurs d'entre eux sont act. transformés en maisons d'habitation.
Nos ne figurant pas en notice : 3 : maison néoclassique, 1868 (selon De Keyser, G., 1996), modifiée à plusieurs reprises au r.d.ch. ; 5 : maison néoclassique, 1872, à r.d.ch. commercial paré de carreaux de céramique en 1937 ; 7, 9 : ensemble de deux maisons d'inspiration néoclassique, 1873 (selon De Keyser, G., 1996). Au no 7, magasin arrière de 1873, transformé en habitation en 1994. Au no 9, devanture établie en 1924 par l'arch. Pierre De Gieter ; 10, 12 : deux maisons d'esprit néoclassique, 1868. Vitrine établie en 1900 au no 10. Devanture de 1910 au no 12 (arch. Pierre De Gieter), sous linteau métallique et à belle imposte à petits-bois et traverse courbe ; 11 : maison néoclassique, 1872, modifiée au r.d.ch. à plusieurs reprises ; 13 : maison néoclassique, 1874, à r.d.ch. commercial modifié en 1944 pour l'aménagement d'une coutellerie (revêtement de céramique), puis en 1971 (piédroits en grès) ; 14, 16 : deux maisons d'esprit néoclassique, 1886 (selon De Keyser, G., 1996), modifiées au r.d.ch. ; 15 et r. d'Andenne 88 : ensemble de deux maisons néoclassiques à r.d.ch. commercial, 1874 ; 17 et r. d'Andenne 85-85a : immeuble d'angle anc. néoclassique, 1874, act. parementé de briquettes. Entrée carrossable élargie en 1939 ; 18-20 : deux maisons d'esprit néoclassique, de 1864 (No 18) et 1878 (No 20), remembrées en 1971. À l'arrière du no 18, atelier de menuiserie de 1893. no 20 profondément modifié et revêtu de briquettes en 1952 ; 19 : maison anc. néoclassique, 1877, act. rhabillée de briques et percée de baies en bandeau ; 21 : maison anc. néoclassique, 1867, surhaussée d'un niveau en 1957, act. parementée de briquettes. R.d.ch. percé d'une devanture en 1915 (arch. Robert Lemaire), à entrée axiale en retrait et vitrines courbes ; 22 : immeuble de rapport moderniste, 1955, arch. A. Van Steenberge, remplaçant une maison néoclassique de 1865 ; 23 : maison d'esprit néoclassique, 1872, entrepreneur Gilles Meert. R.d.ch. transformé en commerce en 1920. Devanture act. de 1935, à imposte ornée de remarquables vitraux colorés de style Art Déco, à motifs floraux inscrits dans des triangles. Bâtiment arrière de 1877, transformé en habitation en 1997 (arch. Clotilde Muyle), dans le cadre d'un projet global de réhabilitation en logements de plusieurs bâtiments de l'îlot, incluant les nos 69, 77 et 79 r. d'Andenne ainsi que le no 39 r. Dethy ; 24, 26, 28-30 : trois larges maisons analogues, de style néoclassique, le no 24 conçu en 1868 par l'entrepreneur Gilles Meert, toutes trois modifiées au r.d.ch., le no 28 act. recouvert de briquettes ; 29 : voir no 27 ; 32 : maison néoclassique, 1862, modifiée au r.d.ch. ; 34, 36, 38 et r. Dethy 16 : ensemble de quatre maisons néoclassiques, 1876, le no 34, à l'angle, surhaussé d'un niveau, le no 36 modifié en 1942 par l'installation d'une devanture recouverte de carreaux de céramique et la pose de briquettes aux étages, le no 38 modifié au r.d.ch. et déroché aux étages ; 37 : large maison néoclassique, 1866, modifiée à plusieurs reprises au r.d.ch., surhaussée d'un niveau en 1954, act. en cours de rénovation ; 39 : maison néoclassique, 1869, surhaussée en 1922 (arch. Edmond Lodewijck), modifiée au r.d.ch. et parementée de briquettes, act. en cours de rénovation ; 41 : maison néoclassique, 1869, surhaussée de 50 cm en 1873, act. dérochée ; 40, 42 : ensemble de deux maisons jumelles d'esprit néoclassique, 1876, entrepreneur Gilles Meert. R.d.ch. transformés en commerces resp. en 1928 et 1952. ; 43, 45 : ensemble de deux maisons néoclassiques, 1873, le no 43 doté d'une belle devanture en 1925, dont ne subsiste act. que la porte privée, le no 45 présentant une devanture d'esprit néoclassique et parementé de briquettes en 1949 ; 44 : maison anc. néoclassique, 1875 (selon De Keyser, G., 1996), surhaussée d'un niveau en 1932, modifiée au r.d.ch. et recouverte de briquettes ; 47 : maison néoclassique, 1874, légèrement modifiée au r.d.ch. ; 48 : maison néoclassique, 1877, surhaussée d'un niveau ; 49 : maison néoclassique, 1883, act. dérochée aux étages et modifiée au r.d.ch. ; 50 : maison néoclassique, 1878, devanture installée en 1906, modifiée à plusieurs reprises. Bâtiment arrière de 1920, anc. à usage d'atelier ; 51 : maison néoclassique, 1882 ; 51a-53 et r. Théodore Verhaegen 57-59 : immeuble postmoderne, 1987, arch. Pierre Pirenne, remplaçant, r. du Fort, deux maisons de 1888 (No 53) et 1875 (No 55) ; 52 : maison néoclassique, 1879. Devanture installée en 1902, transformée depuis lors. Atelier arrière dès 1876 ; 54 : maison éclectique, 1898, remplaçant un magasin à charbon de 1893. R.d.ch. commercial d'origine, scandé de pilastres à chapiteau denticulé ; 56 : maison néoclassique, 1884, modifiée au r.d.ch. en 1926 par l'établissement d'une devanture ; 57 : maison néoclassique, 1875, modifiée au r.d.ch. ; 58 : maison d'angle néoclassique, 1876, modifiée à plusieurs reprises au r.d.ch., act. dérochée ; 59 : maison néoclassique, 1872, percée d'une seconde porte en 1900 puis surhaussée d'un niveau et percée d'une vitrine en 1905 ; 60 : maison d'angle néoclassique, 1875, à r.d.ch. commercial ; 61 : maison néoclassique, 1873, Maçon Jean-Baptiste Rucquoi (selon De Keyser, G., 1996), modifiée au r.d.ch. en 1948 ; 62 : maison néoclassique, 1871, act. enduite à faux-joints, exhaussée en 1875, percée d'une vitrine dès 1911 ; 63 : maison néoclassique, 1875, arch. G. Dochamps (selon De Keyser, G., 1996). Bâtiment arrière anc. à usage d'écuries, 1903 ; 64 : maison néoclassique, 1875. R.d.ch. percé d'une vitrine dès 1911, remembré au no 55 r. Théodore Verhaegen en 1989. Atelier arrière anc. à usage de menuiserie, 1878 ; 65 : maison néoclassique, 1874, percée d'une vitrine en 1918 et mansardée en 1929. Atelier arrière, 1875, anc. à usage de menuiserie ; 66, 68 : ensemble de deux maisons jumelles d'inspiration néoclassique, 1875, légèrement modifiées au r.d.ch. ; 67 : maison néoclassique, 1878, modifiée au r.d.ch. en 1926. En 1874 est conçu un atelier arrière à usage de menuiserie ; 69 : maison néoclassique, 1878, surhaussée en 1908 et act. parementée de briquettes ; 72 : maison néoclassique, 1875, modifiée au r.d.ch. et parée de briquettes, conçue en ensemble avec le no 70, act. transformée en immeuble Art Déco (voir ce numéro) ; 74 : mur de clôture et atelier, 1899, transformés à plusieurs reprises, notamment en garage en 1948 (arch. Pierre Vanbeginnen, 1948), peinture murale annonçant « Garage de la Barrière » ; 76-76a : maison néoclassique, 1874, à façade ré-enduite ; 77, 79 : ensemble de deux maisons, 1877, le no 77 modifié au r.d.ch. et surhaussé en 1926, le no 79 modifié au r.d.ch. en 1938 et également surhaussé, tous deux act. parementés de briquettes ; 78 : maison néoclassique, 1868 (selon De Keyser, G., 1996), modifiée au r.d.ch. ; 81 : maison anc. éclectique, 1897, parementée de briquettes en 1957. À l'arrière une fabrique de meubles est conçue en 1889 ; 83 : maison néoclassique, 1883, géomètre-expert Guillaume De Greef (selon De Keyser, G., 1996) ; 85-85a-85b : centre funéraire de style postmoderne, conçu après 1994 en remplacement d'un immeuble à appartements de 1970 (arch. J. Jamar), qui lui-même remplaçait un vaste atelier de menuiserie de 1897 ; 87 à 93 : voir no 95 ; 97 et r. de la Perche 13-15 : immeuble de commerce et de rapport d'inspiration néoclassique, 1901 ; 99-101 : maison de rapport d'angle, 1899, d'inspiration néoclassique, arch. Jean Maelschalck ; 103 : maison éclectique à façade polychrome, 1898, percée d'une porte de garage en 1985 ; 105-107 : maison néoclassique, 1898, modifiée au r.d.ch., parementée de briquettes aux étages et surhaussée d'un niveau en 1961 ; 115 : maison éclectique à façade polychrome, 1901, modifiée au r.d.ch. en 1946.
Sources
DEMETER, S., « Le fort de Monterey », in Fortifications, Bruxelles, l'émergence de la ville contemporaine (Catalogue d'exposition), CIVA, Bruxelles, 2002, pp. 36-37
Périodiques
Dons, R., « Obbrussel-st-Gilles et son réseau de communications. Des origines à 1900 environ », Cahiers bruxellois, t. XXVIII, 1987, pp. 5-40.
DONS, R., « A propos du Fort de Monterey à Obbrussel-Saint-Gilles (Bruxelles) 1672-1782 », Le Folklore brabançon, 245, 1985, pp. 30-63.
Archives des numéros ne figurant pas en notice
ACSG/Urb. 5 : 1717 (1872), 256 (1937) ; 7 : 2133 (1873), 1993-133 (1994) ; 9 : 100 (1924) ; 10 : 6761 (1868), 2104 (1900) ; 11 : 1795 (1872) ; 12 : 6807 (1868), 365 (1910) ; 13 : 2275 (1874), 384 (1944), – (1971) ; 15 : 2652 (1874) ; 17 : 1372 (1874), voir r. d'Andenne : 89 (1939) ; 18 : 3498 (1864), 3357 (1893) ; 19 : 4349 (1877) ; 20 : 4839 (1878), 176 (1952) ; 21 : 6131 (1867), 15 (1915), 37 (1957) ; 22 : 183 (1955), 4438 (1865) ; 23 : 1768 (1872), 4646 (1877), 157 (1920), 240 (1935) ; 24 : 6717 (1868) ; 32 : 1767 (1862) ; 34, 36, 38 : 3743 (1876) ; 36 : 106 (1942) ; 37 : 4840 (1866), 45 (1954) ; 39 : 769 (1869), 23 (1922) ; 40, 42 : 3432 (1876) ; 40 : 29 (1928) ; 42 : 49 (1952) ; 41 : 548 (1869), 2002 (1873) ; 43, 45 : 1929 (1873) ; 43 : 1855 (1925) ; 44 : 256 (1932) ; 45 : 128 (1949) ; 47 : 2776 (1874) ; 48 : 4236 (1877) ; 49 : 45 (1883) ; 50 : 4914 (1878), 66 (1906), 92 (1920) ; 51 : 354 (1882) ; 51a-53 : voir r. Théodore Verhaegen 57-59 : 57 (1987) ; 52 : 3480, 4055 (1876), – (1879), 11374 (1902) ; 53 : 1907 (1888) ; 54 : 3451 (1893), 1294 (1898) ; 55 : 2866 (1875) ; 56 : 442 (1884), 296 (1926) ; 57 : 3078 (1875) ; 58 : 3833 (1876) ; 59 : 1676 (1872), 2030 (1900), 394 (1905) ; 60 : 1722 (1875) ; 61 : 2050 (1873), 37 (1948) ; 62 : 1098 (1871), 3244 (1875), 401 (1911) ; 63 : 91 (1903) ; 64 : 1902 (1875), 6001 (1878), 401 (1911), 28 (1989) ; 65 : 2457 (1874), 3133 (1875), 16 (1918), – (1929) ; 66, 68 : 3294 (1875) ; 67 : 2461 (1874), 4853 (1878), 216 (1926) ; 69 : 4805 (1878), 216 (1908) ; 72 : 3061 (1875) ; 74 : 1586 (1899), 61 (1948) ; 76-76a : 2247 (1874) ; 77, 79 : 4644 (1877) ; 77 : 472 (1926) ; 79 : 48 (1938) ; 81 : 2322 (1889), 886 (1897), 7 (1957) ; 83 : 21 (1883) ; 85-85a-85b : 876 (1897), – (1970) ; 97 : voir r. de la Perche 13-15 : 167 (1901) ; 99-101 : 1752 (1899) ; 103 : 1308 (1898), 43 (1985) ; 105-107 : 1354 (1898), 314 (1961) ; 115 : 243 (1901), 148 (1946).