Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette avenue rectiligne débute à hauteur du square du Souvenir et s'achève chaussée de Boondael. Elle forme un carrefour avec la rue Guillaume Stocq et la rue Antoine Labarre qui, toutes deux, aboutissent également chaussée de Boondael.
Son tracé fut ratifié par l'arrêté royal du 22.08.1873 fixant le Plan d'expropriation par zones pour l'aménagement des abords des étangs et pour l'ouverture de plusieurs rues aboutissant à l'avenue Louise, à la chaussée de Boondael, à la place Sainte-Croix et à l'ancienne abbaye de la Cambre (par l'inspecteur voyer des faubourgs de Bruxelles Victor Besme et le directeur des Travaux publics d'Ixelles Louis Coenraets). Les travaux de voirie et d'appropriation des étangs furent exécutés par la Société de l'Avenue Louise –propriétaire des terrains situés en contrebas du rond-point de l'avenue Louise– suite à une convention conclue avec la Ville de Bruxelles et la commune d'Ixelles –à laquelle ressortissait l'essentiel des terrains depuis 1871.
À l'instar de plusieurs autres rues environnantes, son nom honore un mandataire public ixellois: Guillaume Macau (Tournai, 1795–Ixelles, 1863). Conseiller communal de 1830 à 1864, G. Macau fut également président de la Commission administrative des Hospices civils ou Hospice Van Aa, bâtiment qui ferme la perspective de l'avenue (voir chaussée de Boondael n°94). Son père, Louis, fut bourgmestre d'Ixelles de 1871 à 1880.
L'aspect de l'avenue a peu changé depuis le début du XXe siècle, à l'instar de l'ensemble des rues du quartier des Étangs d'Ixelles. Les premières maisons sortent de terre en 1900 et résultent d'une petite entreprise de promotion immobilière initiée par un dénommé Moreau, qui confie les plans à l'architecte Gaston Sion (voir nos15 à 25; voir aussi n°27, de 1900). Il s'agit d'un ensemble éclectique très traditionnel. Les demandes de permis de bâtir sont par la suite introduites au fur et à mesure, jusque qu'au milieu des années 1920 (voir les nos29 et 31).
Le bâti originel de l'avenue, principalement des maisons bourgeoises, est largement dominé par l'éclectisme. Il constitue de part et d'autre de l'avenue des ensembles remarquables par leur cohérence architecturale; cette homogénéité est cependant rompue, côté pair, par un immeuble à appartements de 1969 (arch. A. Balcaen; n°18).
Le côté impair de l'avenue débute avec deux immeubles Art nouveau que signe Edmond Delune en 1907 (voir nos3 et 5). L'architecte s'installe d'ailleurs à cette adresse, soit à quelques pas de la maison familiale avenue des Éperons d'Or, conçue quelques années plus tôt par son frère Léon (voir avenue des Éperons d'Or n°3). Léon Delune fait également construire, au n°34 de l'avenue G. Macau, une maison d'inspiration Art nouveau dans laquelle on retrouve le langage propre à l'architecte, que l'on reconnaît dans le traitement de certains éléments en pierre comme les consoles ou les dés des balcons, à peine sculptés (voir ce numéro). Léon et Edmond sont les auteurs de très nombreuses autres maisons dans le quartier et notamment avenue des Éperons d'Or où ils signent les plans de l'essentiel du bâti entre 1890 et 1905 environ. À cette même époque leur frère, prénommé Ernest, également architecte, entreprend quant à lui la promotion immobilière de la quasi-totalité de la rue de la Vallée, sur l'autre versant des étangs (voir cette rue). Un peu plus tard, en 1910, il construit avenue G. Macau un hôtel particulier de style Beaux-Arts (voir n°33) ainsi qu'une vaste villa de caractère pittoresque pour le journaliste et essayiste Fernand Neuray (voir n°45). Au début des années 1910, une certaine Lucie Hellmich lui commande quant à elle la construction d'une maison avec atelier d'artiste, comprenant un atelier de moulage. Aujourd'hui démolie, cette construction a fait place à un immeuble à appartements (n°37; architecte Camille Vande Velde, 1971).
Seul exemple d'architecture d'inspiration classique, l'immeuble de rapport à rez-de-chaussée commercial sis à l'angle de l'avenue de l'Hippodrome (n°1), résulte de la reconstruction, en 1990 (arch. Yves Dumont), d'un immeuble presque identique qui résultait lui-même de la transformation, début 1900, d'un immeuble plus ancien.
Alignées en recul, les façades sont précédées d'une servitude de non bâtisse de huit mètres permettant l'aménagement d'un jardinet participant à la conception paysagère et pittoresque du quartier des Étangs, conformément à la convention signée en 1873 entre la commune d'Ixelles et la Société de l'Avenue Louise. Ces jardinets privatifs sont clôturés de grilles, pour certaines d'origine.
Située dans la perspective de l'avenue et faisant face aux étangs, un buste en bronze représentant le roi Albert Ier en uniforme militaire occupe un socle en dalles et briques de petit granit. Inauguré en 1925, il est l'œuvre du sculpteur Victor Demanet (Givet, 1895 – Ixelles, 1964). Une statue identique est également dressée square Albert Ier à Vichy, en France.
Sources
Archives
ACI/TP 159.
ACI/Urb. 1: 168-2, 159-1; 18: 159-18; 37: 159-37.
ACI/TP Historique des rues (1925).
Ouvrages
DUQUENNE, X., L'avenue Louise à Bruxelles, Xavier Duquenne éd., Bruxelles, 2007.
DEROM, P., Les sculptures de Bruxelles. Catalogue raisonné, Patrick Derom Gallery, Bruxelles, 2002, p.94.
HAINAUT, M., BOVY, Ph., Ixelles-Village et le quartier des Étangs, Commune d'Ixelles, Bruxelles, 1998 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 3).
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp.81-88.
Le quartier des étangs d'Ixelles, Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale, Bruxelles, 1994 (Bruxelles, Ville d'Art et d'Histoire, 10).
Périodiques
DELABY, E., «Les personnalité inhummées au cimetière d'Ixelles (fin)», Mémoire d'Ixelles, 21, 1986, s.p.