Recherches et rédaction

2013-2014

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireSituée dans le prolongement de la rue Gallait, la rue François-Joseph Navez relie la place du Pavillon au boulevard Lambermont. Côté pair les rues James Watt et Joseph Jacquet y débutent, tandis que la rue Stephenson y aboutit. Côté impair, ce sont les rues d'Anethan et Capronnier qui y aboutissent. La rue Navez traverse deux voies de chemin de fer au moyen de ponts, la ligne Bruxelles-Luxembourg et l'embranchement de Luxembourg à Malines. À partir du no60, le côté pair de la rue se situe sur le territoire de Bruxelles-Ville.

L'artère reprend partiellement l'assise de la rue Verte, qui s'étendait à l'origine de la seconde enceinte de Bruxelles au hameau dit de Helmet. Si la rue Verte a conservé son nom et un tracé irrégulier entre le boulevard Saint-Lazare et la place Liedts, sa seconde moitié a laissé la place aux rues Gallait et Navez dans les années 1860 et 1870.

La rue Navez est tracée dans le cadre de l'aménagement des abords de la gare de Schaerbeek. Afin de relier la station aux quartiers situés au sud, une convention est signée avec l'État les 09.06 et 16.08.1873: elle concerne le prolongement de la rue Gallait, soit la création de la rue Navez, le percement à son extrémité d'une avenue longeant la gare, l'avenue Mon Plaisir et la création d'une place publique devant la station. Le projet est approuvé par l'arrêté royal du 20.10.1874. La Commune s'engage à effectuer les travaux de voirie, tandis que l'État prend notamment en charge le remplacement des trois passages à niveau croisant la rue Verte, future rue Navez, par deux ponts.
Détail du [i]Plan de la commune de Schaerbeek 1876[/i], dressé par l'Institut géographique national, figurant le tracé de la rue de François-Joseph Navez superposé à celui de l'ancienne rue Verte, ACS/TP Infrastructure.

Une autre convention est en outre signée le 27.11.1874 entre la Commune et Philippe Joseph Allard, directeur de l'Hôtel des Monnaies, qui possédait des terrains au début de la rue à tracer, afin que celui-ci en cède la partie nécessaire à son percement. Les travaux de voirie sont achevés en 1877. En vertu d'une convention signée entre la Commune et l'État le 02.05.1903, le boulevard Lambermont est venu séparer la rue Navez de l'avenue Mon Plaisir.

En 1877, l'artère reçoit la dénomination de rue Navez, en hommage au peintre de style néoclassique, François-Joseph Navez (Charleroi, 1787 – Bruxelles, 1869). Ce n'est que par arrêté du Collège de la Ville de Bruxelles du 06.05.1930 que le prénom du peintre est ajouté au nom de la rue.

La rue Navez possède un bâti hétérogène composé de maisons avec ateliers arrière et d'usines implantées sur les parcelles longeant le chemin de fer. Les premières habitations de la rue sont érigées entre la place du Pavillon et le premier pont sur le chemin de fer, principalement dans les années 1890 et 1900. Il s'agit de maisons pour la plupart néoclassiques, parfois éclectiques, souvent altérées. Du premier style, citons les nos41 (1905), 43, un hôtel de maître de 1904, ou encore les ensembles formés par les nos29, 31 et 33-37 (1903), 57 et 59 (1904), ainsi que 42 et 44 (1908), qui forment une enfilade particulièrement cohérente avec le no46. De style éclectique, pointons le no39 (architecte Camille Damman, 1902), reparementé. Quelques immeubles de l'entre-deux-guerres complètent ce bâti, comme le no60-64 (architecte Jean Kiekens, 1927).

Les tronçons de rue situés entre et au-delà des voies de chemin de fer sont essentiellement bâtis des années 1920 aux années 1950. Le côté pair se compose d'usines et de sièges d'entreprises, comme les deux garages modernistes aux nos86-88 et 102 (voir ces numéros). Le côté impair présente, outre des habitations, l'ancien garage pour automobiles Luxor aux nos95-97 (architecte L. Deltombe, 1925) et 99, 101 et 103-105 (architecte L. Swijsen, 1931), un hôtel de voyageur (1946) au no167, ainsi que l'École communale no14, ouverte en 1916 (voir no159). Notons que rue Navez se trouvait anciennement l'orphelinat du Bon Pasteur, aussi appelé orphelinat Saint-Joseph. Situé entre les deux ponts de chemin de fer côté pair, il est bâti après 1866, désaffecté avant 1893 et disparaît avant 1904.

Sources

Archives
ACS/Urb. 29, 31, 33-37: 198-33-37; 39: 198-39; 41: 198-41; 42, 44: 198-42; 43: 198-43; 57, 59: 198-59; 95, 97, 99, 101, 103-105; 198-95-97; 167: 198-167.
AVB/TP 60, 62, 64: 40820.
ACS/TP 216.
ACS/TP Infrastructure 164, 198, 229.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1872-1873, pp. 68-81.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1874-1875, pp. 102-108.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1875-1876, p. 79.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1876-1877, p. 38.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation et l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1893-1894, pp. 621-622.
AVB/TP 1419.
AVB/Noms de rue.
Archives de la Fabrique de l'Église Saint-Servais.

Ouvrages
DEKOSTER, J.-A., Les rues de Schaerbeek, Bruxelles, 1981, p. 85.

Cartes / plans
POPP, P. C., Atlas du Royaume de Belgique, plan parcellaire de la commune de Schaerbeek, vers 1858.
Plan de la commune de Schaerbeek 1876
, Institut géographique national.
Plan de la commune de Schaerbeek 1899
.