Recherches et rédaction
La rue Mode Vliebergh débute
au carrefour formé par les rues Fransman, Steyls, Jan Bollen et Thys-Vanham,
puis forme un coude pour longer la ligne de chemin de fer Bruxelles-Gand, pour terminer
en impasse peu après le carrefour des rues Fransman et Victor Mabille, où elle
est enjambée par la passerelle piétonne vers la rue Alfred Stevens.
La rue trouve son origine dans un ancien chemin, baptisé Groen Straetje ou Petite rue Verte, qui présentait dans les années
1860 un tracé en Y de part et d’autre de la ligne de chemin de fer
Bruxelles-Gand: au sud, il était constitué par le premier tronçon de la
rue Mode Vliebergh et, au nord, par le premier tronçon de
l’actuelle rue de Ter Plast à l’ouest et par la future rue du Siphon à l’est. C’est
en 1915 que la partie sud est rebaptisée, en l’honneur de Modeste Vliebergh,
droguiste laekenois et auteur dramatique décédé cette année-là à l’âge de 34
ans.
Dans le coude formé par la rue, se trouvait jadis une passerelle enjambant le
chemin de fer jusqu’à la rue du Champ de la Couronne, entre les nos42-44
et 46-48. Il s’agissait à l’origine d’une passerelle métallique, conçue en 1906
par l’architecte communal Paul
Gillet. On distingue encore une passerelle à cet endroit sur une photographie
aérienne de 1971.
Le premier tronçon de la rue est
essentiellement bâti de maisons ouvrières aujourd’hui pour la plupart fort
modifiées. Côté pair, elles ont majoritairement été érigées des années 1860 aux
années 1880 en style néoclassique, souvent par groupes de deux à quatre, voire
huit. Pointons, au no10-18,
une double habitation (1885) à passage axial qui forme impasse menant à trois
petites maisons arrière, dont une pourrait être plus ancienne.
Pour le côté impair, dominé par le bâtiment de la Justice de Paix (voir rue
Fransman no89), un concours est lancé en 1891 par l’Administration
du Bureau de Bienfaisance de Laeken pour la conception d’une enfilade de
maisons ouvrières. Parmi les 49 projets, c’est celui de l’architecte Henri
Jacobs qui est choisi. Il s’agit d’habitations de deux niveaux et deux travées
inégales, en miroir deux à deux. Elles présentent des façades en briques, avec
jeux géométrique entre les niveaux. Leur plan est constitué d’une pièce à l’avant,
flanquée de la cage d’escalier, et de la cuisine à l’arrière, ainsi que de deux
chambres à l’étage. Ce sont les nos1 à 35, soit dix-huit maisons, qui seront finalement construits
suivant les plans de Jacobs, en 1893.
Pointons, au no6-8,
un immeuble agrandi en 1921, qui fut ensuite transformé à plusieurs reprises et
doté d’un vaste magasin arrière par les Établissements
Florent Blanckaert, manufacture de couleurs et vernis. En 1941, la firme s’étendit
pour englober la villa portant le no63 rue Jan Bollen.
Quant aux tronçons longeant le
chemin de fer, ils sont essentiellement occupés par les constructions arrière
de bâtiments des rues Fransman et Victor Mabille. Parmi eux, le grand atelier
sous sheds de l’ancienne usine Kouperman (rue Fransman no131),
manufacture de bidons et boites métalliques érigée en 1947 par l’architecte
Paul Le Bon. Le complexe abrite aujourd’hui un centre de réinsertion sociale.
Sources
Archives
AVB/AR rues, boite 79-83, cote 79, no7 (12.07.1915).
AVB/PP 3429 (1888).
AVB/TP Laeken 2714 (1871); 1 à 35: Laeken 4319 (1893); 6-8: 42557 (1921), 38845 (1939), 57780 (1942-946); 10-18: Laeken 3741 (1885).
Ouvrages
ABEELS, G., «Laken: in de schaduw van het vredegerecht», Liber Amicorum Robert Van den Haute, Notre Comté. Annales du cercle d’Histoire, d’Archéologie et de Folklore du Comté de Jette et de la Région asbl, 27, 1998-2000, p. 181-183.
CELLULE PATRIMOINE HISTORIQUE DE LA VILLE DE BRUXELLES, Promenades bruxelloises. 3. Logement ouvrier et social à Laeken, 1998, pp. 9-10.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, p. 1452.
Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Mode Vliebergh (rue)», 1920.
L’Émulation, année XVII, 1892, col. 15, 36-40, pl. 38.
Sites internet
www.bruciel.brussels