Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireL’avenue des Croix du Feu est une longue et large artère incurvée s’étendant parallèlement à l’avenue Van Praet depuis la chaussée de Vilvorde jusqu’à la rue De Wand, où elle est prolongée par l’amorce de l’autoroute A12. Elle dessert de nombreuses artères sur son côté impair, dont la rue de Heembeek, les avenues des Pagodes, du Frêne et de l’Araucaria. À hauteur de cette dernière, l’artère s’éloigne de l’avenue Van Praet pour contourner le site du Pavillon chinois.
L’idée d’une artère dédoublant l’avenue Van Praet fut lancée par le roi Léopold II aux alentours de 1900. L’avenue devait s’étendre depuis la chaussée de Vilvorde jusqu’à hauteur de l’actuelle avenue du Frêne pour circonscrire la promenade verte bordant l’avenue Van Praet à l’est. Baptisée Zilverberg, seule une première portion, jusqu’à la future rue de Heembeek, en fut effectivement percée avant 1920. C’est en vue de l’Exposition universelle de 1935, sur le plateau du Heysel, que le projet fut repris, cette fois jusqu’au rond-point du Gros Tilleul, future entrée sud-est du site. L’artère fut plantée de deux lignes de 300 platanes d’Orient.
Initialement baptisée avenue de l’Exposition, par arrêté du Collège de la Ville de Bruxelles du 26.04.1935, l’artère fut rebaptisée par celui du 17.04.1936, en référence à la médaille «Croix du Feu», attribuée par arrêté royal du 06.02.1934 à des anciens combattants de la Première Guerre mondiale.
Longée à l’ouest par une ligne de tram bordée de topiaires, l’avenue est aujourd’hui constituée de deux voies, à sens unique vers le nord-ouest sur la majorité de leur parcours: voie rapide à gauche, voie de desserte bordant les habitations à droite.
Les premières constructions de l’avenue apparaissent entre 1937 et 1941, principalement dans ses quatre derniers tronçons. Il s’agit pour la plupart de maisons bourgeoises, de rapport ou d’immeubles à appartements de style Art Déco ou d’influence moderniste, comme les nos203 (architecte Jos Van Laethem, 1937), 231 (1937), 235 (architecte Julien De Ridder, 1937), 287 (architecte M. De Vroede, 1938), 289a (architecte M. Merickx (?), 1939), 295 (architectes Paul Hamesse Frères, 1937), ou 299 (architecte F. Roulet, 1937). À noter qu’à l’extrémité de l’artère, l’architecte Louis Tenaerts a conçu une enfilade de quatre bâtiments, pour des propriétaires différents: les nos 301, 303 et 309 en 1937 (voir ces numéros), ainsi que le no305 en 1939.
Après-guerre et jusque dans la seconde moitié des années 1950, le bâti se complète de maisons et immeubles à appartements majoritairement modernistes, souvent encore teintés d’Art Déco ou d’un certain classicisme, comme aux nos223 (architecte A. R. Lacroix, 1949), ainsi que 201 (1952) et 159 (1954), tous deux dus à l’architecte G. Ligo.
Sources
Archives
AVB/AR rues, boite 20-24, cote 24, no24 (17.04.1936).
AVB/PP 3525 (1934).
AVB/TP 159: 70012 (1954); 201: 77516 (1952); 203: 67681 (1937); 223: 60114 (1949); 231: 50583 (1937); 235: 50585 (1937); 287: 58249 (1938-1939); 289a: 58249 (1938-1939); 295: 50447 (1937); 299: 50592 (1937); 305: 58375 (1939-1949).
Ouvrages
Le livre d’or de l’Exposition universelle et internationale Bruxelles 1935, Comité exécutif de l’exposition, Bruxelles, p. 88.
VAN KRIEKINGE, D., Essai de toponymie laekenoise, Laeken, 1995, s.p.
VAN NIEUWENHUYSEN, P., Toponymie van Laken (thèse de doctorat en Philologie germanique), UCL, Louvain-la-Neuve, 1998, pp. 1788-1789, 1878.
Périodiques
Almanach du Commerce et de l’Industrie, «Zilverberg», 1920.