Rue du Frontispice

Parallèle à l’avenue de l’Héliport, la rue du Frontispice relie le boulevard Baudouin à la rue Simons. Les rues de l’Arc, de l’Harmonie, du Faubourg et Nicolay s’y embranchent côté impair.

Située sur le territoire de Molenbeek-Saint-Jean jusqu’en 1921, dans le quartier dit du faubourg de Laeken ou Petit Molenbeek, la rue est ouverte en plusieurs phases. Sa première partie, jusqu’à hauteur de la future rue Nicolay, est percée en 1829. Côté pair, son second tronçon longe la station de l’Allée Verte, mise en service en 1835. Un prolongement de la rue en droite ligne jusqu’à peu avant la bifurcation des voies de chemin de fer de l’Allée Verte (aujourd’hui avenue de l’Héliport) est envisagée dans les plans d’aménagement des faubourgs dressés par l’inspecteur-voyer Charles Vanderstraeten et validés par l’arrêté royal du 02.08.1843. Dans les années 1850, la prolongation de l’artère s’effectue jusqu’un peu au-delà de la rue Simons. Vers 1861, la suite du prolongement est abandonnée et l’assiette réservée le long de l’îlot compris entre la rue Simons et la place du Parvis Saint-Roch (futur boulevard Simon Bolivar) est investie par la Compagnie belge de Matériel de Chemins de fer Ch. Evrard & C^ie, déjà largement implantée dans l’îlot. Enfin, c’est en vertu de l’arrêté royal du 29.04.1932 que la rue du Frontispice adopte sa longueur actuelle, par la suppression du petit tronçon situé au-delà de rue Simons.

Le nom de la rue renvoie vraisemblablement à la façade de la gare de l’Allée Verte, que l’artère bordait autrefois.

La rue se bâtit essentiellement des années 1840 aux années 1870, d’habitations et de bâtiments industriels. Suite au plan Manhattan, la plupart de ces constructions ont aujourd’hui cédé la place à des immeubles à appartements ou de bureaux. Pointons, au n^o15, une maison d’angle d’inspiration néoclassique relativement bien conservée.

Côté pair, au n^o6-10, un vaste immeuble moderniste à usage d’entrepôt pour la firme Sarma (architectes René Ajoux et Émile De Heu, 1938) a été rénové en 2009 pour abriter bureaux et logements (Montois Partners Architects). Le reste de l’artère de ce côté était anciennement occupé par les bâtiments de la gare de l’Allée Verte, dont de longs entrepôts de la Société nationale des Chemins de Fer. Ceux-ci furent reconstruits, à usage de Sarma, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avant de céder la place, à partir de 1974, à la caserne des sapeurs-pompiers du n^o9-11 de l’avenue de l’Héliport, conçue par les architectes J. Van Doosselaere et J. Morant (groupe Structures). L’extrémité de l’îlot (n^o15 avenue de l’Héliport), le long de la rue Simons, ne sera quant à lui bâti, d’une extension de la caserne, qu’au milieu des années 1990.

Côté impair, l’îlot compris entre les rues de l’Harmonie et du Faubourg est entièrement rasé au profit d’une barre de logements sociaux de douze étage – le complexe Harmonie – envisagée par la Ville de Bruxelles à partir de 1961 mais seulement érigée entre 1970 et 1973 (architectes Rémy Van Der Looven et Ray. Huyghebaert). Le dernier tronçon de ce côté est occupé depuis 2015 par la nouvelle École fondamentale de l'Héliport (voir n^o9 rue Nicolay). Notons enfin qu’à l’angle de la rue Nicolay se dressent encore les anciens entrepôts de la brasserie Le Chevalier Marin, aujourd’hui occupés par l’Atelier central de l’Urbanisme de la Ville de Bruxelles (voir n^o53-57).