Recherches et rédaction

2006-2007

 

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L'avenue Victoria est une artère au tracé paysager, établie à la lisière est du bois de La Cambre. Elle se développe parallèlement à l'avenue Franklin Roosevelt, à laquelle ses extrémités se raccordent à hauteur des avenues Jeanne et Air Marshal Coningham. L'artère croise en son milieu l'avenue de l'Orée. Largement pavée de grès, elle n'est bâtie que d'un seul côté, planté de marronniers. Côté bois se dressent des haies vives.

L'artère reçoit son nom en séance du Conseil communal du 26.04.1878.

Le tracé de l'avenue Victoria est défini en 1869, dans le cadre de l'aménagement du bois de La Cambre par le paysagiste Édouard Keilig, soit bien avant l'ouverture de l'avenue Franklin Roosevelt. L'artère se prolongeait à l'origine jusqu'à la chaussée de La Hulpe. Cet ancien tracé est aujourd'hui matérialisé par un sentier privé rectiligne, bordant l'arrière des parcelles nos 79 à 113 de l'avenue Franklin Roosevelt et supprimé de la voirie en séance du Conseil communal de Bruxelles du 22.02.1932, et par l'avenue S' Heeren Huys.

Dès les années 1870, l'avenue Victoria est bâtie de petites villas de campagne de style éclectique d'inspiration pittoresque.

Avenue Victoria 4, le 'chalet' conçu en 1871 par l'architecte Félix KUFFERATH (démoli), élévation, AVB/TP 6492 (1871).BR

Parmi elles, le « chalet », dessiné par l'architecte Félix Kufferath en 1871, ainsi qu'une villa conçue par l'architecte Ernest Delune en 1898. L'artère était également bâtie d'établissements liés à la fonction récréative du bois, comme la Brasserie de la Petite-Suisse, édifiée en 1884 pour Vermeren-Coché près de l'avenue de Cérès. Toutes ces constructions ont aujourd'hui disparu, à l'exception d'une villa de style Art nouveau de 1904-1906 (voir avenue Franklin Roosevelt no 89a). En effet, suite à une décision prise par la Ville et l'État belge en 1907, le Solbosch est désigné pour accueillir l'Exposition de 1910. À cet effet, la Ville acquiert les terrains aux divers propriétaires, y détruit la plupart des constructions et nivelle le sol. Après l'évènement, dans les années 1920, elle revend les terrains sous forme de lots.

Le plan du quartier du Solbosch est ratifié par les arrêtés royaux du 23.03.1907 et du 16.07.1907, qui en définissent la future physionomie et qui ne se dessine que dans les années 1920.

La plupart des parcelles donnant également sur la prestigieuse avenue, où se construisent des hôtels particuliers, elles ne sont bâties, côté avenue Victoria, que de dépendances – remises, garages et habitations pour domestiques – conformément aux prescriptions du règlement du quartier. Aux nos 12 et 13, deux constructions de style Beaux-Arts de 1929, l'une à usage de garage et d'habitation pour le chauffeur, l'autre destinée au maître d'hôtel, dépendaient jusqu'en 1989-1990 du no 33 avenue Franklin Roosevelt (voir ce numéro). Elles ont depuis été transformées en habitations indépendantes.

Certaines parcelles sont par ailleurs bâties de villas, depuis la fin des années 1920 jusqu'aux années 1960. Elles sont tantôt marquées par le modernisme (voir no 19), tantôt par le style Beaux-Arts (voir no 22) ou le traditionalisme. Relevant de cette dernière tendance, le no 21 est conçu par l'architecte Ad. Pirenne en 1929. Au no 23, une villa de l'architecte Jacques Saintenoy (1937) fait preuve d'un « modernisme classique » (Clarté, 4, 1939) et d'une sévérité caractéristique de l'architecte. La même année, l'architecte C. Votron conçoit le no 25, encore marqué par l'éclectisme.

Sources

Archives
AVB/PP 586 (1869).
AVB/TP 6492 (1871), 24151 (1884), 1614 (1898) ; 12, 13 : 36635 (1929), 90677 (1989), 92406 (1990) ; 23 : 48884 (1937) ; 25 : 49183 (1937-1938).
AVB/Bulletin communal de Bruxelles, 1878, 1932.

Périodiques

PRIEUX, J., « Hôtel Avenue Victoria, à Bruxelles, Architecte : J. Saintenoy », Clarté, 4, 1939, pp. XVIII-XX.