Recherches et rédaction

1989-1994

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireJadis, place irrégulière à l’antique carrefour de la rue de l’Hôpital, de la place de la Vieille Halle aux Blés et des rues de la Violette et des Éperonniers. Le côté est était bordé par l’hôpital Saint-Jean, fondé avant la fin du XIIe siècle et dont les bâtiments et les terrains s’étendaient le long de la rue de l’Hôpital jusqu’à la rue de la Madeleine et l’ancienne rue de l’Empereur. L’ensemble était dominé par l’église Saint-Jean, en gothique primaire (XIIIe siècle) et par deux salles des malades du Moyen-Âge qui restèrent en usage jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, sans modifications sensibles. En 1407, une fontaine publique fut installée devant l’hôpital et agrémentée en 1754 d’un obélisque en pierre bleue. La boucherie qui avait été érigée en 1613 fut reconstruite en 1651 et détruite en 1695. Le marché au lin se tint sur la place de 1708 à 1804.

La construction d’un nouvel hôpital Saint-Jean (1837-1843, architecte H.L.F. Partoes) au boulevard du Botanique permit le lotissement des terrains de l’ancien hôpital ainsi libérés. Un premier projet de H.L.F. Partoes en 1843 prévoyait un tracé en étoile de six rues rayonnant autour d’une place centrale, exploitant au maximum le terrain. Ce projet fut repoussé par la Ville et la Commission Royale des Monuments qui plaidaient pour le maintien de l’église Saint-Jean vu son intérêt architectural. Furent ensuite nommés les architectes J.-P. Cluysenaar, F. Coppens et Ch. Vander Straeten fils qui présentèrent divers projets, suivis en cela par des particuliers et des associations. Un deuxième projet plus ambitieux de Partoes envisageait l’implantation d’édifices publics et le maintien de l’église. Cependant la démolition de celle-ci et des bâtiments de l’hôpital commença en 1844. Le projet définitif du tracé actuel, conçu par Partoes en 1845, fut exécuté en 1846. À partir d’une place semi-circulaire et agrandie furent percées deux rues rectilignes, les rues Duquesnoy et Saint-Jean, qui aboutissaient respectivment au milieu et au bout de la rue de la Madeleine. Partoes en 1846 avait projeté pour les côtés nord et est de la nouvelle place un bâti symétrique d’esprit néoclassique avec trois pavillons entre les rues des Éperonniers, Duquesnoy, Saint-Jean et de l’Hôpital. Une première version proposait des élévations en trois registres se continuant dans les façades des rues adjacentes, avec une fontaine pour marquer l’immeuble du milieu. La version définitive, modifiée, prévit des chaînes d’angle au lieu de pilastres et un entresol supplémentaire. D’après les demandes de permis de bâtir, ces pavillons furent érigés entre 1847 et 1849. Durant la construction, on dut adapter les soubassements à la dénivellation du terrain, que Partoes avait sous-estimée, afin que les registres des façades correspondent. À la même époque, l’îlot intérieur du nouveau lotissement fut fermé par la construction du marché de la Madeleine et des galeries Bortier (1847-1848, architecte J.-P. Cluysenaar). Le front sud de la place Saint-Jean, initialement continu, fut rompu par le percement de la rue du Lombard (1908) dominée par l’ancien magasin «Les Galeries Nationales» (voir rue du Lombard, n° 76). L’immeuble entre les rues Saint-Jean et de l’Hôpital fut remplacé ensuite par un immeuble de bureaux, la «Maison des Mutualités» (1974-1975, architecte L.J. Engels).

Au centre de la place, fut érigée en 1923 la statue en bronze de Gabrielle Petit (1893-1916), résistante exécutée durant la première guerre mondiale, œuvre du sculpteur Egide Rombaux.

Sources

Archives
AVB/TP 26175-26177 (1843-1846), 10354 et 21563-21567 (1847-1849); PP 1961, 1963, 1965, 1974, 2668, 2698.

Ouvrages
COEKELBERGHS D., LOZE P, Un ensemble néo-classique a Bruxelles : le Grand Hospice et le quartier du Béguinage, s.l., 1983.

Sites internet
BALat KIK-IRPA