Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireGalerie commerçante allant de la rue de la Madeleine à la rue Saint-Jean et faisant partie, à l’origine, d’un plus vaste ensemble incluant le marché de la Madeleine.
En 1846, P.L.A. Bortier acquiert les terrains compris entre les nouvelles rues Duquesnoy et Saint-Jean; pour les rentabiliser, il suggère à la Ville d’y créer un centre commercial qui aurait l’avantage de mettre les deux rues en communication avec la rue de la Madeleine, très commerçante, et de concentrer, en un endroit couvert, les petits commerces d’étalage et de colportage. Le projet de l’architecte J.-P. Cluysenaar, auteur des galeries Saint-Hubert, est mis en chantier en 1847 et le marché de la Madeleine inauguré en 1848.
Cluysenaar a tiré le meilleur parti de l’irrégularité et de la dénivellation du terrain. Le marché couvert, construit sur deux niveaux, en verre sur structure métallique, dessine un rectangle fermé par un hémicycle. L’entrée principale est au point le plus bas, au nord, rue Duquesnoy (voir n° 14), la sortie au point le plus élevé, au sud, rue Saint-Jean, de plain-pied avec la galerie d’étage de l’hémicycle. La halle communique aussi avec la rue de la Madeleine, à l’est, par un passage également couvert et bordé de boutiques, qui y prend son départ derrière la façade des anciennes Messageries J.B. Van Gend (voir rue de la Madeleine, n° 55), monte pour rejoindre le niveau de l’étage de l’hémicycle, dont il épouse la courbe avant de déboucher dans la rue Saint-Jean, par la sortie commune. Le passage est bordé de quinze boutiques, chacune dotée d’un logement privé. Il portera bien vite le nom de son promoteur et connaîtra finalement une destinée distincte de celle du Marché, quand celui-ci périclite, après la guerre 1914-1918, et devient la salle des fêtes de la Ville, rénovée en 1957. À cette date, la galerie Bortier est fermée jusqu’à sa restauration, en 1974-1977, par les architectes M. et P. Mignot. Le bras Est est rétabli dans son état d’origine, le bras Sud est démoli et reconstruit plus à l’est, derrière une nouvelle façade néo-baroque; la façade de l’ancienne issue abrite désormais la sortie de secours de la Salle de la Madeleine (voir rue Saint-Jean, nos 17-19 et 21-25).
Entrée, rue de la Madeleine, par un porche d’une travée sous plafond plat, orné de rosaces en stuc, donnant accès à la galerie, rectiligne sur cinq travées; dans les deux dernières, escalier droit de huit marches menant au tronçon courbe et, après un élargissement polygonal, à la sortie vers la rue Saint-Jean par deux travées droites, surélevées de trois marches.
Premier tronçon d’un niveau, au décor d’inspiration néo-Renaissance française dans les trois travées scandées par de fines colonnettes de fonte, au fût en partie torsadé et à chapiteau composite, engagées dans les trumeaux de marbre rouge et couronnées par des cariatides sous la corniche moulurée. Chaque travée refendue en deux par un montant de marbre et coiffée par un haut entablement garni de plaques de fonte très ouvragées de rinceaux, incrustées dans le marbre pour dessiner un arc surbaissé au tympan rehaussé d’un médaillon ovale, sous une frise continue. Dans chaque travée, une boutique. Couverture par plaques de verre feuilleté bombé enchâssées dans des arceaux d’acier, remplaçant la verrière d’origine, en appentis sur charpente métallique.
Dans le tronçon courbe, d’allure néoclassique, même articulation en travées, cette fois par des piliers de pierre bleue sous entablement continu soulignant un entresol ; demi-étage ajouré, du côté extérieur, de fenêtres rectangulaires à linteau et appui de pierre alternant avec un panneau ovale, aveugle du côté intérieur. Même ordonnance et même alternance de matériaux dans le dernier tronçon créé de toutes pièces.
Sources
Archives
AVB/TP 6132-6137 (1847-1848) et 86017 (1974-1977); A.A. vol. 44, 1847 et vol. 45, 1848 ; P.P. 938 1 - 5/5.
Ouvrages
WILLAUMEZ, M., Les passages-galeries du XIXe siècle à Bruxelles, Bruxelles, 1983, pp. 49-56.
Sites internet
BALat KIK-IRPA