Typologie(s)

écluse

Intervenant(s)

Léon-Pierre SUYSarchitecte1868-1871

Statut juridique

Classé depuis le 22 février 1984

Styles

Néoclassicisme

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Inventaire de l'architecture industrielle (AAM - 1980-1982)
  • Inventaire du patrimoine industriel (La Fonderie - 1993-1994)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Inventaire d'urgence du patrimoine architectural de l'agglomération bruxelloise (Sint-Lukasarchief 1979)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Anderlecht-Cureghem (Archistory - 2017-2019)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Scientifique
  • Social
  • Technique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016, 2019

id

Urban : 36474
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Description

Ancienne écluse de la Senne à son entrée dans Bruxelles, bâtiment néoclassique d’inspiration RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., conçu par l’architecte Léon Pierre Suys en 1868 et terminé en 1871. Il abritait aussi, à l’étage, le logis de l’éclusier.

Historique

Une première Grande Écluse était établie sur le bras principal de la Senne, intégrée depuis le XIVe siècle à l’enceinte de Bruxelles. Elle avait pour fonction d’éviter les inondations dans la ville, en détournant les eaux vers les fossés. Le bâtiment, qui abritait deux conduits voûtés, était renforcé en amont par deux avant-corps en éperon et se coiffait d’une bâtièreToit à deux versants.. Il fut démoli en 1808 jusqu’au niveau des voûtes, par l’architecte Auguste Payen père, dans le cadre du démantèlement de l’enceinte urbaine. L’écluse conserva ses vannes et resta en fonction sous un toit provisoire. Elle fut remplacée en 1840, au même endroit, par un édifice en briques et pierre bleue, de style néoclassique d’inspiration RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine., dessiné par l’architecte de la ville, Auguste Payen fils. À cette époque, l’écluse chevauchait le fossé d’une nouvelle barrière d’octroi, en bordure d’un grand boulevard intérieur. Après la suppression de ladite barrière suivant la loi du 18.07.1860 et la création subséquente des grands boulevards périphériques actuels, l’architecte Léon Pierre Suys fut chargé de reconstruite et d’agrandir l’écluse en bordure du nouvel alignement, côté anderlechtois. Il opta pour le même style et récupéra l’essentiel des pierres de taille de l’ancien bâtiment. Le nouveau complexe, lié au voûtement intramuros de la Senne, intégra sous deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. latérales supplémentaires un collecteur d’égout. En 1903, les trois fenêtres côté boulevard du logis de l’éclusier furent agrandies. Abandonnée le 21.05.1955, date de la mise en service du second voûtement, hors ville, de la Senne, la Grande Écluse servit quelques temps de dépôt au service de la Voirie, avant une longue période d’abandon. Classé le 22.02.1984, le bâtiment très délabré fut restauré en 1994-1995 par les architectes Jos Vandenbreeden et Vincent Nève de Mévergnies, qui le réaffectèrent partiellement en restaurant.

Description

Bâti en briques enduites et pierre bleue, sur un plan rectangulaire peu profond, l’édifice élève hors sol deux niveaux de hauteur dégressive et se coiffe d’une bâtièreToit à deux versants. de zinc peu élevée. La façade avant, toute en symétrie, aligne cinq travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement., les deux extrêmes traitées en léger avant-corps et percées d’une entrée cochère. Au rez-de-chaussée, toutes les baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. ont un arc en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. à clefClaveau central d’un arc ou d’une plate-bande. Il s’agit d’un élément architectonique. Le terme s'utilise également pour des éléments purement décoratifs qui évoquent une clef à rôle structurel. saillante, les portes cochères s’inscrivant dans un pan de pierre à bossages. Les fenêtres centrales s’ouvrent dans une arcadeBaie aveugle ou non, coiffée d'un arc, souvent en répétition et allant jusqu’au sol. à encadrement de même décor, à intradosFace inférieure curviligne de l’arc. légèrement surhaussé. Toutes les baies sont reliées par un cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. de pierre au niveau des impostesUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. et leur ébrasement est creusé en gorge. Le demi-niveau est souligné par un cordonCorps de moulure horizontal, à rôle purement décoratif, situé sur une partie quelconque d’une composition. de pierre en manière de corniche. Ses fenêtres étaient à l’origine toutes rectangulaires et barlongues, à encadrement mouluré à quatre crossettesRessauts décoratifs situés aux angles d’un élément tel qu’un encadrement.; les centrales ont été transformées en 1903 en baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. verticales à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle., à mince retrait d’encadrement et garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion.. Enfin, la corniche de pierre sommitale est surmontée d’un muret d’attique couronné du même matériau. Deux pierres commémoratives sont appliquées au centre de l’élévation: on lit à gauche «LES TRAVAUX / D’ASSAINISSEMENT / ONT ÉTÉ / COMMENCÉS / DANS BRUXELLES / LE 17 SEPTBRE 1868» et à droite «LA SENNE / A COULÉ / POUR LA 1RE FOIS / SOUS / CES VOUTES / LE 30 NOVEMBRE 1871».
Dominant un petit plan d’eau aménagé en 1994-1995, entre deux corps d’escalier tardifs, la façade arrière présente dans un appareilOuvrage constitué de pierres plus ou moins taillées ou de briques. de pierre les arcades surbaissées sous corniche du double tunnel d’entrée des eaux, reposant sur un éperon commun arrondi. Au-dessus, deux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à encadrement de pierre scandent les niveaux: fenêtres à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. et encadrement en gorge au rez-de-chaussée, fenêtres rectangulaires du type des correspondantes originelles de la façade avant, au demi-niveau. Par ailleurs, l’élévation reprend les dispositions horizontales de l’antérieure.
Toutes les menuiseriesÉléments de bois relevant de l’art du menuisier. Pour une façade, le mot peut désigner les portes, les châssis, les éventuelles logettes et la corniche. Par extension, le terme désigne également l'huisserie métallique et en PVC. ont été refaites à l’identique.

La porte cochère gauche mène à une pièce donnant accès, notamment, au seul collecteur d’égout conservé, voûté en berceau outrepassé. À droite s’ouvre l’ancienne salle technique de l’écluse, dont on a reconstitué les deux pistons de vannes. L’espace y a été divisé par une mezzanine métallique pavée de verre, à usage du restaurant, aujourd’hui désaffecté. La porte cochère droite donne accès à une salle qui conserve les montants de pierre, en gorge, d’une porte arrière équivalente. Des caves ont été aménagées à l’emplacement du collecteur de ce côté.

Sources

Archives
ACA/Urb. 9450 (05.06.1903).
AVB/Actes administratifs, 1807, pp. 177-187.
AVB/DD 591.
AVB/FI C-13857 à 13867.
AVB/PP 3168 (1873).
AVB/TP 105054 (03.07.1992).

Ouvrages
DEMEY, T., Bruxelles, des remparts aux boulevards, Badeaux, Bruxelles, 2013, p. 457.
Ecluse du Midi, Journées du Patrimoine 14-15 septembre 1996.
SCHOONBROODT, B., Anderlecht, coll. Guide des communes de Bruxelles, CFC-Éditions, 1998, pp. 90-91.
SCHOONBROODT, B., Anderlecht. Les Chemins du Patrimoine, Centre Culturel d’Anderlecht, s.d., pp. 71-74.

Périodiques
VAN SANTVOORT, L.,
« De Zuidersluis, hartklep van Brussel », M&L, extra nummer, 1991, pp. 48-49.