Typologie(s)

atelier (artisanat)

Intervenant(s)

K. A. D'HAVÉarchitecte1959-1960

Arthur D'HAVÉarchitecte1937-1960

Styles

Modernisme

Inventaire(s)

  • Actualisation permanente de l'inventaire régional du patrimoine architectural (DPC-DCE)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Anderlecht-Cureghem (Archistory - 2017-2019)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Social
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2016, 2019

id

Urban : 34954
voir plus

Description

Complexe moderniste conçu par l’architecte Arthur D’Havé entre 1937 et 1960. Signatures sur le soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. de part et d’autre des entrées: «E. THOMAS / ENTR. 1937» et «A. D’HAVÉ ARCH. 1937» sur l’angle, «E. THOMAS / ENTR 1941» et «A. D’HAVE ARCH 1941» côté rue du Chimiste.

Historique

À l’angle de la rue du Chimiste et de la future rue des Mégissiers, alors rue de la Princesse, le mégissier, tanneur et maroquinier Sablon-Waltens fait ériger en 1869 un atelier de manipulation de peaux, implanté le long du cours de la Petite Senne. Trois ans plus tard, il se fait bâtir son habitation sur l’angle opposé (actuel no 37 rue du Chimiste), aujourd’hui remplacée par une salle de sport (Espace Lemmens). Repris dans les années 1920 par la Maison Clérens, spécialisée en bonneterie, le complexe compte, outre le vaste atelier, plusieurs hangars et une conciergerie, au centre de la parcelle. L’ensemble sera reconstruit en plusieurs phases à partir de 1937 par l’architecte Arthur D’Havé, secondé en 1959-1960 par K. A. D'Havé.

En 1937 est conçu le corps de quatre niveaux occupant l’angle, doté d’un pan coupé suivi de sept travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. côté rue des Mégissiers. Conçu en 1939 et construit en 1941, le deuxième corps aligne neuf travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. à front de la rue du Chimiste. En 1944, les bombardements des ponts sur le canal de Charleroi ayant ébranlé l’atelier de 1869, on en envisage la reconstruction, sans pour autant l’exécuter à l’époque. En 1947 est prévue l’implantation – non réalisée – d’une salle de réfectoire voûtée sur le toit du corps côté Chimiste. En 1952 est dressé un projet de transformation de l’ancienne conciergerie; celle-ci sera finalement démolie après 1971. En 1957, le complexe s’étend vers le nord par la construction d’un hangar d’un niveau sur le lit désormais désaffecté de la Petite Senne. La même année, la partie avant de l’atelier de 1869 est remplacée par un nouveau corps prolongeant celui de 1937. En 1959, c’est la partie arrière de l’atelier qui cède la place à un nouveau corps, accompagné d’un second, de moindre profondeur, qui clôt le complexe en carré. Ce dernier corps est doté d’un étage supplémentaire l’année suivante. En 1991-1992, le bureau d’architecture et d’urbanisme Hervé Gilson InternationalLe style international prône la suprématie de la fonction sur la forme. Il se caractérise par l’emploi de volumes géométriques élémentaires, de la toiture plate, du mur-rideau et des matériaux modernes comme le béton armé. Le terme style international est plutôt utilisé pour caractériser le modernisme d'après-guerre. présente un projet de transformation complète du complexe industriel en bureaux, qui ne sera pas réalisé comme tel. En 1994, les bâtiments, rénovés dans le respect de l’architecture d’origine, accueillent finalement le centre d’entreprises Euclides.

Description

Complexe composé de quatre corps implantés en carré autour d’une cour intérieure. Sous toit plat, corps de quatre niveaux, excepté l’intérieur, qui en compte cinq, les deux premiers de moindre hauteur. Bâtiments à ossature de béton armé formant portiques. Façades en briques – rouges côté rues, peintes en blanc pour les autres –, rehaussées de pierre bleue pour le soubassementPartie massive d’un bâtiment construite au sol et constituant l’assise du bâtiment. À Bruxelles, le soubassement est d’ordinaire en pierre bleue. et les appuis de fenêtre. LinteauxÉlément rectiligne d’un seul tenant, en pierre, bois, béton ou métal, couvrant une baie. et pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. colossaux délimitant les travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. en béton, à finition en «simili carrare» à l’origine côté rues. Châssis conservés, à multiples divisions, certains métalliques, d’autres en Cimarmé.

Façades vers chaque rue de respectivement neuf et dix travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., les extrêmes plus étroites. Vers la rue du Chimiste, troisième travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. percée d’une haute entrée carrossable à encadrement de pierre et chasse-roues. Angle à trois pans de briques, les latéraux percés d’une entrée secondaire sous haute verrière éclairant la cage d’escalier. Dans l’axe, entrée principale en T, à encadrement ébrasé en pierre, sous auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine. plat. Aux étages, tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau. en retrait, qui devait à l’origine porter l’enseigne «BONNETERIE CLERENS». À l’extrémité rue des Mégissiers, pan de mur aveugleUn élément est dit aveugle lorsqu’il est dénué d’ouverture. Une baie aveugle est un élément construit sans ouverture, imitant une porte ou une fenêtre. à même tablePetite surface plane décorative, carrée ou rectangulaire. En menuiserie, on utilisera plus volontiers le terme panneau., masquant une cage d’ascenseur, accessible par une porte-haute. Porte principale remplacée, avec récupération des grilles.
Côté cour, corps longeant l’ancien lit de la Senne de sept travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., la première en décalage, percée à l’origine de «portes glissantes» à chaque niveau. Corps arrière de quatre travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., la dernière d’un niveau supplémentaire, éclairant une cage d’escalier. Côté Senne, corps à rue doté d’une façade de briques rouges percée de trois travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., la centrale à balcons.

À l’intérieur, cage d’escalier principale en béton sur plan polygonal, à jour triangulaire. Côté Chimiste, deux premières travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. éclairant à l’origine sanitaires et bureaux. À l’arrière, cage d’escalier de plan carré autour d’un monte-chargeAscenseur destiné principalement au transport d’objets., coiffée d’un corps technique en toiture.

Sources

Archives
ACA/Urb. 111 (21.05.1869), 398 (14.05.1872), 29050 (04.05.1937), 29500 (19.10.1937), 30853 (04.08.1939), 31717 (15.02.1944), 32459 (14.01.1947), 35231 (15.01.1952), 38136 (05.02.1957), 38346 (13.06.1957), 39305 (07.04.1959), 39916 (05.04.1960), 47325bis (07.11.1991), 47381bis (28.04.1992).

Périodiques
Almanachs du Commerce et de l’Industrie, «Chimiste (rue du)», 1880, 1928.