Typologie(s)

magasin
ascenseur historique

Intervenant(s)

Paul SAINTENOYarchitecte1898

E. WYHOWSKI1898

J. DE BECKERarchitecte1898

Statut juridique

Classé depuis le 30 mars 1989

Styles

Art nouveau

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2016

id

Urban : 30622
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Description

Immeuble remarquable en style Art NouveauStyle Art nouveau (de 1893 à 1914 environ). Mouvement international, avec de fortes variantes locales, né en réaction aux styles « néo ». En Belgique, ce courant connaît deux tendances : d’un côté, sous l’égide de Victor Horta, l'Art nouveau « floral », aux lignes organiques ; de l’autre, l'Art nouveau géométrique, influencé par l'art de Paul Hankar ou la Sécession viennoise., construit selon la demande de permis de bâtir de 1898, sur les plans de l’architecte P. Saintenoy, en collaboration avec l’architecte J. De Becker et l’ingénieur E. Wyhowski; travail de ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. attribué à P. Desmedt. Importante construction qui renouvela la conception architecturale bruxelloise du grand magasin, par l’utilisation exclusive du fer et du verre pour la structure et les façades; l’architecte V. Horta reprit cette technique en 1901 et l’appliqua ensuite pour la construction de l’ancien grand magasin « À l’Innovation ». En façade, décor plus recherché à l’origine, simplifié ensuite : en 1938, suppression de la ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux. ornementale « superflue », dont les garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... de la terrasse et des balcons, très ouvragés et marqués aux initiales « O. E. », comme en témoignent les reproductions anciennes ; enlèvement de la marquiseAuvent métallique vitré. et remplacement de l’ancienne polychromie par une nouvelle peinture adaptée à la tonalité de la place Royale ; en 1956, démolition du bow-windowDe l’anglais bow (arc dans le sens d’arqué, courbé) et window (fenêtre). Le bow-window apparaît avec l’Art nouveau. Il s’agit d’un élément en surplomb qui s’intègre par son plan cintré à la façade. Il se différencie de la logette, d’ordinaire de plan rectangulaire et qui paraît appliquée sur la façade. Le bow-window peut occuper plusieurs niveaux. disposé sur l’angle.
En 1974, l’immeuble est occupé par le magasin de tapis « Rêve d’Orient » ; en 1979, il est racheté par l’État, conjointement aux nos 13-14 de la place Royale, pour y installer le Musée Instrumental. Rénovation récemment entreprise suivant les plans de l’association momentanée des bureaux d’architectes G+D, D. Bontinck, GUS (D. Graux, Fr. Terlinden, G. Van Hamme) et I.D.P.O. Ph. Neerman.

Immeuble de cinq niveaux plus un étage-attique, formant l’angle arrondi de la rue Villa Hermosa. Composition symétriqueDans l'inventaire, une façade est dite de composition symétrique lorsqu’elle compte trois travées égales. À Bruxelles, ce type de façade s’élève souvent sur trois niveaux de hauteur dégressive. La travée axiale est d’ordinaire mise en évidence par un ressaut, par un ou plusieurs balcons et par un décor plus élaboré. et largement ajourée : six travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. rythmées par la superposition continueUn élément est dit continu s’il règne sur toute la largeur de l’élévation ou sur plusieurs travées. de minces colonnettesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. à haute base et chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. à motif végétal; vers la rue Montagne de la Cour, partie centrale plus large, traitée, à partir du quatrième niveau, en orielLa logette est un petit ouvrage en surplomb qui s’étend sur un seul étage, contrairement à l’oriel qui en compte plusieurs ou s’allonge sur plusieurs travées. Contrairement au bow-window, logette et oriel sont d’ordinaire de plan rectangulaire ou trapézoïdal et semblent appliqués sur la façade. rectangulaire sur colonnettesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. formant béquilles couronné, au niveau de la toiture, par un imposant belvédère livrant jadis accès à une très belle terrasse, élégamment clôturée et offrant un panorama remarquable sur la ville, alors lieu de rendez-vous mondain favori du Tout-Bruxelles. Façade aérée par de larges baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. vitrées, géminéesDes éléments sont dits jumeaux, jumelés ou géminés lorsqu’ils sont répétés de manière identique. Ces éléments peuvent être plus nombreux que deux. et trigéminées, rectangulaires aux deux étages inférieurs, cintrées ou en anse de panierUn élément est dit en anse de panier lorsqu’il est cintré en demi-ovale. aux deux étages supérieurs et à l’oriel. Aux étages de la travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. d’angle arrondie, tripletsGroupement de trois baies. Les deux latérales, identiques, sont différentes de la baie centrale, d’ordinaire plus vaste. plus étroits datant de 1956 (architecte J. Hendrickx-van den Bosch) en remplacement de la tourellePetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. semi-octogonale couronnée d’une flèche ouvragée en ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux.. Niveaux soulignés par des balcons en fer, aujourd’hui simplifiés, incluant des panneauxLe terme panneau désigne un élément de menuiserie rectangulaire ou carré, enserré dans la structure d’une porte ou d’un lambris. jadis destinés aux enseignes publicitaires, par des frisesBande horizontale, décorée ou non, située au milieu de l’entablement. Par extension, suite d’ornements en bande horizontale. élégamment éclectiquesStyle éclectique (de 1850 à 1914 environ). Courant architectural original puisant librement son inspiration dans plusieurs styles., avec leurs motifs de rosacesRosace. Ornement symétrique circulaire évoquant une fleur stylisée ou d’autres végétaux. Se dit également d’une baie circulaire à remplage et/ou vitrail, analogue à cet ornement. La rosette est une rosace de petite taille., de coquillesOrnement symétrique figurant une coquille Saint-Jacques ou un coquillage s’en rapprochant., de couronnes, de serpents, de fleurs et de végétaux, et couronnés de blasons anglais sous la cornicheCorniche. Élément de couronnement d’un entablement, d’une élévation ou d’un élément d’élévation comme une baie ou une lucarne. La corniche se compose de moulures en surplomb les unes par rapport aux autres. La cimaise est la moulure supérieure de la corniche, située au-dessus du larmier. supérieure en forte saillie posant sur consolesPièce de pierre, de bois ou de métal partiellement engagée dans un mur et portant un élément en surplomb. La console se distingue du corbeau par ses dimensions plus grandes et par le fait qu’elle s’inscrit grosso modo dans un triangle rectangle. La console désigne également des éléments non porteurs, mais apparentés d’un point de vue formel à une console. ouvragées. Haut rez-de-chaussée suivant la forte pente de la rue Montagne de la Cour et de la rue Villa Hermosa, avec entrée en retrait entre vitrines convexes, jadis sous auventPetit toit couvrant un espace devant une porte ou une vitrine..
Façade latérale vers la rue Villa Hermosa, prolongée par une travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. traditionnelleEn briques et en grèsLa maçonnerie en briques est combinée à des éléments en pierre blanche (par exemple pour la plinthe, l’encadrement des baies, la corniche, ...), alors que l’intérieur se compose d’éléments en bois. Ces immeubles sont couverts par une toiture en bâtière et affichent souvent un pignon à gradins (XVIe-XVIIIe siècles).En colombageUne construction en colombage se compose de terre glaise appliquée sur un squelette en bois, renforcé par un tressage (jusqu’au XIXe siècle).  en pierre bleue ajourée de fenêtres surbaisséesUn élément est dit surbaissé lorsqu’il est cintré en arc de cercle inférieur au demi-cercle. et séparée des travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. précédentes par un trumeauPan de mur compris entre deux travées ou entre deux baies d'un même niveau. à bossagesBossage. Saillie de la face d’un bloc de pierre par rapport au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit un sur deux lorsqu’un parement présente une alternance d’assises de blocs en bossages et de blocs dont le parement reste au nu de la maçonnerie. Un bossage est dit rustique lorsque son parement est d’une taille grossière. Il est dit continu lorsqu'il se prolonge sur une assise entière. rustiques; extension de la terrasse datant de 1914 (architecte G. Hubrecht).

À l’intérieur, répartition fonctionnelle des volumes par la superposition de plateaux de vente à ossature métallique apparente. Cloisonnement réalisé par l’assemblage de poutrelles métalliques en I boulonnées, horizontales et verticales et, dans une moindre mesure, de colonnesUne colonne est un support vertical formé d’un fût de plan circulaire ou polygonal et souvent d’un chapiteau et d’une base. Une colonnette désigne une petite colonne. à chapiteauCouronnement orné ou mouluré, d’une colonne, d’un pilier ou d’un pilastre. caractéristique. Cage d’escalier avec perronEmmarchement extérieur devançant la porte d’entrée d’un bâtiment., rampe métallique ornementale, belles cage et grilles d’ascenseur. Tea-room aménagé en style éclectiqueStyle éclectique (de 1850 à 1914 environ). Courant architectural original puisant librement son inspiration dans plusieurs styles., avec décor de stucs, lambrisLe lambris est un revêtement de menuiserie, de marbre ou de stuc couvrant la partie inférieure ou l'entièreté des murs d’une pièce. et encadrements de fenêtres en bois.

Le projet d’aménagement du Musée Instrumental, affecte le bâtiment à l’usage d’entrée principale et d’espace de circulation entre les salles de concert et d’exposition situées rue Royale, nos 13-14; il implique l’adaptation de la cage d’escalier et d’ascenseurs et prévoit l’aménagement de foyers et, au niveau du belvédère, d’une cafétaria offrant un panorama sur la ville. La restauration extérieure comprend le rétablissement de la marquiseAuvent métallique vitré. et de la tourellePetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles. d’angle, ainsi qu’une extension de style contemporain vers la rue Villa Hermosa.


Sources

Archives
AVB/TP 17055 (1898-1899), 31310 (1914), 48296 (1938), 65057 (1956). 
Archives de la CRMS, dossier 2071. 

Ouvrages
BORSI, Fr., Bruxelles 1900, Bruxelles, 1974, pp. 52-53, fig. 181-185. 
GRAUX, D., TERLINDEN, F., VAN HAMME, G., Le Musée Instrumental à l’OId England, une priorité culturelle, dans C.F.C., Livre Blanc n° 3, Bruxelles 1985-1986, pp. 47-77. 
Musée Instrumental, Projet d’aménagement des anciens bâtiments Old England, Ministère des Travaux Publics, Régie des Bâtiments, Liège, 1987.