Typologie(s)

maison et atelier d’artiste
maison bourgeoise

Intervenant(s)

Émile LAMBOTarchitecte1905

Paul MATHIEUpeintre, décorateur

Statut juridique

Classé depuis le 06 novembre 1997

Styles

Éclectisme
Néo-Louis XV, néo-rococo

Inventaire(s)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2005-2007

id

Urban : 16363
voir plus

Description

Maison éclectique inspirée du style Louis XV, signée « E. Lambot Architecte », 1905.

Elle fut à l'origine conçue pour le peintre luministe et décorateur Paul Mathieu (Saint-Josse-ten-Noode, 1872 – Ostende, 1932) qui y avait également son atelier. Cet artiste fut membre-fondateur du groupe Le Sillon.

Rue Américaine 172, élévation, ACI/Urb. 16-172 (1905).

Élévation en briques rouges, pierres blanche et bleue, coiffée par un pignon en clochePignon dont la forme évoque le profil d'une cloche.. Premier étage marqué par un bow-windowDe l’anglais bow (arc dans le sens d’arqué, courbé) et window (fenêtre). Le bow-window apparaît avec l’Art nouveau. Il s’agit d’un élément en surplomb qui s’intègre par son plan cintré à la façade. Il se différencie de la logette, d’ordinaire de plan rectangulaire et qui paraît appliquée sur la façade. Le bow-window peut occuper plusieurs niveaux. de plan discrètement chantournéUn élément est dit chantourné lorsque sa forme alterne courbe et contre-courbe., sommé d'une terrasse ceinte d'un garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en ferronnerieÉléments en fer d’une construction, qu’ils soient en fer forgé, en fonte ou dans un autre matériau ferreux.. Il est flanqué de part et d'autre d'étroites fenêtres divisées par une traverseÉlément horizontal divisant une baie ou pièce horizontale d'une menuiserie. en pierre et sommées d'un arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. rampantAdjectif indiquant qu’un élément d’élévation n’est ni horizontal ni vertical. Par extension, nom donné aux éléments situés de biais d’un pignon ou d’un fronton.. Deuxième étage éclairé au centre par une baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. entourée d'oculiJour de forme circulaire, ovale ou polygonale. ovales. Corniche s'incurvant pour suivre l'arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. de la baieOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. centrale du dernier étage. ComblesEspace intérieur de la toiture. éclairés par un oculusJour de forme circulaire, ovale ou polygonale. couronné d'un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches.. Soin particulier accordé aux châssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. à petits-bois courbes ou rayonnants aux étages, certains chantournés. Riche ornementation sculptée.

Rue Américaine 172, détail de la cheminée du salon style néo-Louis XV (photo 1997).

Intérieur soigné, dans un goût éclectique, qui a gardé sa décoration d'origine. Au rez-de-chaussée, l'ancienne salle à manger de style néo-RenaissanceLe style néo-Renaissance (de 1860 à 1914 environ) puise son inspiration dans l'architecture de la Renaissance, un courant artistique né en Italie au XVe siècle qui cherchait à ressusciter l’architecture de l'Antiquité gréco-romaine. française a conservé sa cheminée en pierre blanche. Au premier étage, le salon est situé à l'avant de la maison et l'atelier du peintre à l'arrière. La décoration très riche du salon est inspirée du style Louis XV : cheminée en marbres rouge et gris, moulures dorées avec ornementation relevant de la mythologie. Murs revêtus de papier peint « imitation de cuir doré », production de la firme Eugène Van Herck. Plafond recouvert d'une peinture représentant un ciel nuageux probablement de Paul Mathieu lui-même. Dans l'atelier, cheminée monumentale en plâtre représentant la Dernière Cène, reproduction d'une cheminée du XVIe siècle de l'hôtel de ville d'Anvers, attribuée à l'artiste Pierre Coecke d'Alost. Les étages s'articulent autour d'une imposante cage d'escalierEspace à l'intérieur duquel se développe un escalier. qui a conservé ses boiseries sculptées (départ d'escalier, balustres) ; elle est éclairée par une grande verrière zénithale.

Classement 06.11.1997

Sources

Archives
ACI/Urb. 16-172.

Ouvrages
BORSI, F., WIESER, H., Bruxelles capitale de l'Art Nouveau, trad. fr. J.-M. Van der Meerschen, 2e éd., Mark Vokaer éd., Bruxelles, 1992 (Collection Europe 1900), pp. 261-263, 373.
DELVOYE, C., L'architecture éclectique dans l'habitation bourgeoise à Bruxelles (Haut de la ville) de 1864 à 1914 (mémoire de fin d'étude), ULB, Bruxelles, 1974-1975, p. 182.
JACQUE, B., WISSE, G., Le murmure des murs. Quatre siècles d'histoire du papier peint, Caisse Générale d'Épargne et de Retraite (CGER-ASLK), Bruxelles, 1997, pp. 67-69.
Monument et sites protégés, Mardaga, Région de Bruxelles-Capitale, 1999, p. 91.
VAN SANTVOORT, L., Het 19de-eeuwse kunstenaarsatelier in Brussel (thèse de doctorat en histoire de l'art et archéologie), VUB, Brussel, 1995-1996, 1905/1.

Périodiques
« Exposition, Manifestation en l'honneur de l'art architectural national », L'Émulation, 1907, col. 35, pl. 6.
 « Maison située rue Américaine, architecte : M. Lambot », Vers l'Art, 10, 1907, pl. 127-128.