Rue du Pavillon

Longue et coudée, la rue du Pavillon relie la rue des Palais à la place du Pavillon. Le premier tronçon longe les voies de chemin de fer à l’ouest. L’artère rencontre ensuite les rues Stephenson, Van Schoor et Vanderlinden. Les n^os2 et 4 se situent sur le territoire de Bruxelles-Ville.

La rue du Pavillon est partiellement établie sur l’assiette d’un ancien chemin déjà visible sur le plan de Jacques de Deventer de 1555-1565. Cette étroite voie reliait la Senne à la rue Verte, qui deviendra à cet endroit les rues Gallait et François-Joseph Navez. Dans les années 1830, le chemin débute en droite ligne de la rue des Palais. Il est longé par le ruisseau de décharge du Maelbeek, qui emprunte en amont le tracé de l’actuelle rue Fraikin. Entre 1836 et 1840, un embranchement de chemin de fer, la future ligne Bruxelles-Malines, vient traverser le début de l’artère, isolant une petite partie de voirie entre la rue des Palais et la voie ferrée. Une décision du Conseil communal du 29.04.1857, approuvée par l’arrêté royal du 23.10 de la même année, autorise l’État belge à supprimer ce tronçon de rue, ainsi que le passage à niveau y attenant. En compensation des terrains cédés à l’État, ce dernier s’engage à prendre les travaux à sa charge. Le ruisseau de décharge reste propriété communale, mais il coule désormais dans un aqueduc. C’est à cette époque que l’artère est dotée de son premier tronçon actuel, qui longe la voie ferrée.

Bien qu’identifiée comme Wei Straet sur le plan de Popp dressé vers 1858, l’artère est déjà dénommée rue du Pavillon lors des Conseils communaux de 1857, un nom qui trouve son origine dans la présence d’un «embarcadère royal» entre la rue des Palais et le chemin de fer. Cet édicule à usage de gare apparaît entre 1840 et 1858. Il est désigné comme «pavillon royal» sur les plans de 1876 et 1881, puis seulement comme «halte» sur celui de 1893. La construction disparaît vers 1903, à l’occasion d’un élargissement des voies de chemin de fer.


En 1861, le Conseil communal souhaite élargir la rue du Pavillon à dix mètres, ce qui est effectif en 1868, année où elle est pavée. Dès 1867, sa largeur est portée à quinze mètres. Son tracé sera rectifié par décision des Conseils communaux des 25.09.1879 et 16.03.1880, confirmée par l’arrêté royal du 27.05.1880. Dans le cadre de l’élargissement du chemin de fer, le bâti du premier tronçon de l’artère est progressivement démoli au cours des premières décennies du XX^e siècle; le tronçon sera par la suite déplacé vers l’est.

Hormis ce premier tronçon, seulement reconstruit dans les années 1960 d’immeubles de bureaux et d’une synagogue (voir n^o47), la rue du Pavillon présente un bâti majoritairement résidentiel qui s’élève entre 1880 et 1900. Il est souvent fort modifié aujourd’hui. C’est le côté impair qui se bâtit en premier. Les maisons de style néoclassique prédominent, accompagnées de quelques éclectiques. Du premier style, citons les n^os77 et 79 (1887), 81 (1886), 99 (1893), ainsi que le n^o101-103, conçu entre 1881 et 1887 en ensemble avec le n^o158 rue Vanderlinden. De composition analogue, les n^os16 à 24 (1898) se distinguent par un décor varié. De style éclectique, pointons les n^os75 (entre 1881 et 1893), 123 et 125, ces derniers par et pour le maçon-entrepreneur Chrétien Schampaert (1906). Enfin, le premier tronçon de l’artère côté pair se distingue par la présence des anciens bâtiments de la firme Blaton-Aubert, implantés là avant 1876 (voir n^os2, 4).