Recherches et rédaction

2013-2014

 

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Rectiligne, la rue Metsys relie la chaussée de Haecht à la place Eugène Verboekhoven. Elle est traversée par la rue Général Eenens et l'avenue Voltaire.

La rue est ouverte dans le cadre du voûtement du Maelbeek, un ruisseau longeant la rue des Meuniers, un chemin irrégulier aujourd'hui supprimé qui courait suivant un tracé courbe à l'est des actuelles rues Metsys et Portaels, avant de se jeter dans la Senne à la frontière avec Bruxelles. Dans un but d'assainissement et pour empêcher les inondations des propriétés riveraines, le voûtement du Maelbeek est ratifié par les arrêtés royaux des 28.10.1874 et 03.08.1876. Le ruisseau courra désormais en droite ligne dans un collecteur sous une rue du Maelbeek Voûté, les actuelles rues Metsys et Portaels. Pour permettre ces travaux, est conclue le 27.11.1874 une convention entre la Commune et Philippe Joseph Allard, directeur de l'Hôtel des Monnaies et propriétaire de nombreux terrains dans cette zone.

Dans un premier temps, seule la partie nord de l'artère est ouverte, entre la rue des Meuniers – qui passait environ à hauteur de l'actuelle rue Général Eenens – et la place Verboekhoven. Par manque de fonds, sa partie sud n'est aménagée que plus tard, dans le cadre de la création d'un quartier nouveau autour du futur hôtel communal. Ce projet, approuvé par l'arrêté royal du 20.04.1882, prévoit également la suppression de la rue des Meuniers à cet endroit.

En 1876-1877, l'artère est baptisée en hommage au peintre flamand Quentin Metsys (Louvain, vers 1466 – Anvers, 1530).

Essentiellement résidentielle, la rue est principalement bâtie des années 1880 aux années 1900. C'est le dernier tronçon côté pair qui se construit d'abord, entre 1881 et 1893, de maisons de style néoclassique. Les autres tronçons voient s'ériger, jusqu'aux environs de 1905, des habitations parfois encore néoclassiques, le plus souvent éclectiques. De ce second style, citons le no28, conçu en 1902 par l'architecte Gustave Strauven, ainsi que les nos71 (architecte D. Fastré, 1902), 79 à 83, conçus en 1903 pour et peut-être par les ingénieurs-civils De Haeseleer et Guizot, et 85 (architecte Fr. Poels, 1903). L'entrepreneur Camille Simoens édifie pour son propre compte plusieurs maisons de la rue: les nos57 à 61 en 1903, les nos60 à 64 la même année (voir ces numéros), en ensemble avec huit autres maisons du même îlot avenue Voltaire et rue Camille Simoens, ainsi que les nos73-75 et 77 en 1905 (voir ces numéros). Elles sont peut-être l'œuvre de l'architecte Henri Jacobs, qui signe par ailleurs les plans du no63 et dessine vraisemblablement ceux des nos67 et 69 (voir ces numéros). Côté pair se dégage une enfilade particulièrement cohérente formée par les nos44 à 64: 44 à 54 (vers 1903), 56 (1903), 58 (1903), 60 à 64 (voir ces numéros). Dans le premier tronçon, subsiste un complexe de bâtiments industriels (voir nos8, 10), une ancienne meunerie du milieu du XIXe siècle, transformée au fil du temps en fabrique de lampes électriques, chocolaterie puis ganterie, avant d'être réaffectée en logements et bureaux. En face s'était implanté, entre 1881 et 1893, un dépôt mortuaire aujourd'hui disparu.

Sources

Archives
ACS/Urb. 28: 192-28; 56: 192-56; 57, 59, 61:192-57-59; 58: 192-58; 71: 192-71; 79, 81, 83: 192-79-B; 85: 192-85.
ACS/TP 192, 216.
ACS/TP Infrastructure 91, 100, 198.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, Rapport sur la situation & l'administration des affaires de la commune pendant l'exercice 1876-1877, 1877, p. 39.
ACS/Bulletin communal de Schaerbeek, 1881, pp. 109, 195-196; 1882, pp. 248-250, 255-256, 358-359.

Ouvrages
DEKOSTER, J.-A., Les rues de Schaerbeek, Bruxelles, 1981, p. 83.

Périodiques
SIMONETTI, P., «Le dépôt mortuaire, rue Metsys», Scarenbeka, 21, mars 1999, pp. 14-19.

Cartes / plans
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1881.
Bruxelles et ses environs, Institut cartographique militaire, 1893.