Typologie(s)

sculpture et monument commémoratif

Statut juridique

Classé depuis le 12 janvier 1983

Inventaire(s)

  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Schaerbeek (Apeb - 2010-2015)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

Recherches et rédaction

2010-2012

id

Urban : 20714
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Description

Implanté sur ce qui était à l'origine le site du Tir national, devenu le complexe RTBF-VRT, et accessible par une route à hauteur du no102 de la rue Colonel Bourg, petit cimetière et mémorial en l'honneur de victimes des deux guerres mondiales.

Démoli le 29.04.1963, le Tir national servait aux entraînements des unités militaires en garnison à Bruxelles et des particuliers. Situé sur un terrain de 18 hectares appartenant à la Défense nationale, il avait remplacé en 1888-1889 celui, primitif, de la place Dailly, démoli pour des raisons de sécurité et remplacé par la caserne Prince Baudouin (voir n°4-4a-5-5a-6).

Le complexe était constitué par un édifice oblong séparé du boulevard par une vaste plaine de 5 hectares, baptisée place du Comité national; à l'arrière s'étendaient les terrains de tir. Conçu en style néo-médiéval, en briques et pierre blanche, le bâtiment était doté d'un imposant pavillonLe toit en pavillon est un toit à quatre versants droits couvrant un corps de bâtiment de plan sensiblement carré. La lucarne en pavillon est une lucarne dont le toit est en pavillon. central à tourellesPetite tour engagée dans un bâtiment, généralement sur un de ses angles.. Son plan était partiellement dû à l'architecte Symons, capitaine du premier régiment. Les locaux de tir, répartis sur deux niveaux, permettaient des lignes de feu superposées. Des stands spécifiques accueillaient les entraînements au fusil, au revolver et à la carabine (1905), mais aussi des feux de salve. Au nord-est du site, un terrain arboré et vallonné permettait de s'exercer à la chasse sur des oiseaux artificiels. Une partie de ces aménagements (buttes de tir, arbres, chemins, vallonnements) est toujours perceptible à l'arrière du complexe RTBF-VRT (voir no52 boulevard Auguste Reyers).

Boulevard Auguste Reyers 52, enclos des Fusillés (photo 2011).

Durant la Première Guerre mondiale, le Tir national fut réquisitionné par les forces allemandes, qui y fusillèrent 35 personnes, dont Philippe Baucq, Édith Cavell et Gabrielle Petit. Le 10.04.1919, une dalle en rappelant les noms fut placée au nord-ouest du site. À celle-ci vint s'adjoindre un petit monument en hommage à Édith Cavell. Après l'Armistice, les corps des victimes avaient été transférés à la pelouse d'honneur du cimetière de Schaerbeek ou rendus à leur famille. La dalle et le monument furent détruits par l'occupant en 1940. Durant la Seconde Guerre mondiale, 261 personnes furent fusillées au Tir par les nazis. À la fin de la guerre, la prairie où ils avaient été ensevelis fut transformée en lieu de mémoire, l'Enclos des Fusillés.

Par sa distribution et sa sobriété, l'Enclos, alignant des croix, des étoiles de David et des stèles de béton, s'inscrit dans la lignée des cimetières commémoratifs de la Première Guerre mondiale. Sur un terrain rectangulaire en forte déclivité et entouré d'arbres, l'ensemble est partiellement bordé d'une haie et longé au sud par une butte de l'ancien Tir national. Contre celle-ci a été placée une nouvelle dalle en mémoire des fusillés de la Première Guerre mondiale. Par ailleurs, un mémorial de 1970 honore la mémoire du prisonnier politique belge inconnu de la Seconde Guerre mondiale. Il se compose d'une haute stèle et d'une urne contenant des reliques des victimes des camps de concentration.

Classement 12.01.1983

Sources

Archives
Maison des Arts de Schaerbeek/fonds local.

Ouvrages
Bruxelles. Monuments et Sites classés, Région de Bruxelles-Capitale, Service des Monuments et Sites, Bruxelles, 1994, p. 334.

En Mémoire de ceux qui tombèrent pour la patrie au Tir national. 1940-1944. Liste des victimes fusillées par les allemands. Ter Herinnering aan hen die vielen voor het vaderland. Lijst der Slachtoffers gefusilieerd door de Duitschers, s.l., s.d.

Périodiques
DURIAU, F., «Le Tir national. Un lieu chargé d'histoire en ce mois anniversaire du V-Day», Scarenbeka, 6, 1995, pp. 2-3.