Recherches et rédaction

1993-1995

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
Reliant le bd E. Jacqmain (devenu aujourd'hui bd Albert II) à la r. du Progrès, cette artère communiquait jadis avec le faubourg de Laeken grâce à un pont enjambant la Senne, érigé en 1855 par des particuliers.

La rue fut ouverte à l'occasion de la construction de la gare du Nord (AR 02.09.1840), elle s'appelait alors r. Zérézo, du nom d'un ancien conseiller communal. En 1958, elle prit son nom actuel, en hommage à Georges Mathéus, résistant actif durant la Deuxième Guerre mondiale et afin de tenter d'effacer la mauvaise réputation de cette rue où sévissait la prostitution.

La majorité du bâti, à l'image des rues avoisinantes, était constitué de maisons modestes ou bourgeoises du mil. du XIXe s. (Nos 13-15), plusieurs d'entre elles à vocation hôtelière. On y dénombrait aussi quelques fabriques qui profitaient de la proximité de la Senne et du chemin de fer. En 1960, le dern. tronçon de la r. du Marché, entre les r. G. Mathéus et des Charbonniers, fut supprimé pour permettre l'aménagement d'un parking qui persista jusqu'en 1971.

Incluse dans le plan d'aménagement de « L'Espace Nord », la r. G. Mathéus a été profondément bouleversée. Elle ne conserve act. de son bâti d'origine que les immeubles situés au croisement de la r. du Progrès (Nos 25 et 27-29 r. du Progrès). Aux nos 17-19, act. démolis, s'élevait un immeuble fonctionnaliste, anc. « Dépôt central de tabac manufacturé ». Également disparu, un anc. hôtel (Nos 37-39) abritait la « S.A. Sirtaine », magasin en gros de matériel électrique et télémécanique.

C'est à l'initiative de l'administrateur de la société Sirtaine que se développa, dans l'ensemble du quartier Nord, le mouvement des « Muralistes ». La destruction partielle de l'îlot en 1974 pour permettre l'aménagement du bd E. Jacqmain (devenu aujourd'hui bd Albert II) avait entraîné le dégagement de plusieurs murs-pignons qui furent décorés de peintures monumentales. Ces peintures disparurent en 1990 en même temps que les murs qui leur servaient de support.

Sources

Archives

PPA 19.04.1990.
ACSJ/Urb./TP 64, 68, 144 (1854), 12913 (1937);
CC 03.02.1960;

Ouvrages

I.V.A.I.B, Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, Saint-Josse-ten-Noode, AAM, Bruxelles, 1980-1982, fiche 18.
HUISMAN, M., Bruxelles à mur ouvert, Keesing, Anvers, 1980, pp. 17, 94, 95, 102 et 103.