Inventaire(s)
- Inventaire des traces coloniales (DPC-DCE 2024-2025)
Recherches et rédaction
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
Délimitée par la rue de l'Hôtel des Monnaies et
la chaussée de Waterloo, ce tronçon occidental de l'avenue de la Toison d'Or
fut débaptisé en 1947 pour rendre hommage à l'ancien ministre Henri Jaspar
(Schaerbeek, 1870 – Saint-Gilles, 1939), qui y habita. Avocat, Henri Jaspar se
consacre à la défense des enfants en justice. C’est dans ce cadre que débute sa
carrière politique auprès du ministre Jules Lejeune qui s’intéressait à la
protection de l’enfance. Il entre au gouvernement après la Première Guerre mondiale
où il est ministre des Affaires économiques puis de l’Intérieur, des Affaires
étrangères. Il est ensuite Premier ministre, de nouveau ministre de
l’Intérieur, puis de la Santé, et enfin, ministre des Colonies. En tant que
ministre des Colonies (1927-1929; 1929-1931), il fonde, en 1928, le
Comité national du Kivu, compagnie privée chargée de l'exploitation de
cette province congolaise, et il installe, en 1930, l’Institut royal colonial
belge, institution qui a pour but de favoriser et faciliter la diffusion de
travaux scientifiques dans un contexte de renforcement de la propagande
coloniale (notamment en vue de susciter une vocation coloniale chez les jeunes
universitaires pour recruter les personnes nécessaires à l’administration de la
colonie).
Partie intégrante de la petite ceinture, cette avenue est percée sur l'ancien
tracé des remparts suivant l'AR du 17.08.1844. Les rues Berckmans, de la
Linière et de la Victoire y aboutissent.
L'avenue est bâtie entre 1865 et 1893. Elle constitue l'une des dernières portions de la petite ceinture à encore aligner autant de maisons de maître ayant conservé leur caractère. L'avenue est par ailleurs dotée de quelques maisons de rapport à r.d.ch. commercial. Si la typologie dominante est de style néoclassique, plusieurs immeubles témoignent du succès des styles historicistes dans les années 1880.
Entre la r. Berckmans et la ch. de Waterloo, le tracé est modifié en 1875 après la destruction de la manufacture La Linière. La 1re partie de l'avenue forme avec les r. de l'Hôtel des Monnaies et Berckmans un îlot de forme triangulaire où la plupart des parcelles sont traversantes. Sur la partie comprise entre la r. de la Victoire et la ch. de Waterloo se trouvait une maison de 1834, détruite en 1924 (voir no 135-138). Dès les années 1930, la cohérence originelle du bâti est mise à mal par la construction de deux immeubles à appartements (voir nos 91 et 120).
Après la Seconde Guerre mondiale, cette évolution se confirme. Au no 113-114-115, un bâtiment de style International remplace l'Hôtel Speekaert, habité par le peintre paysagiste Léopold Speekaert et transformé en musée par la Commune après le décès de l'artiste en 1915.
Nos ne figurant pas en notice : 88 : maison d'angle anc. néoclassique, 1881, dotée d'une remarquable devanture commerciale de style Art Déco en 1928 (arch. Albert Van Huffel), l'ensemble malheureusement transformé en 1954 ; 94 : maison de maître anc. éclectique, 1874, proche à l'origine du no 92 (même commanditaire), transformée ultérieurement ; 103 : maison néoclassique, géomètre H. Leeman, 1865, sur parcelle traversante avec le no 149 r. Berckmans (remise et mur). Elle est mansardée en 1952 (arch. René Brayard) et dérochée ; 108 : Église de Jésus-Christ des Saints des derniers Jours. Maison anc. néoclassique, 1873, fortement modernisée par Harry Courtens en 1954 ; 117-118 : immeuble à appartements Les Argonautes, construit par la SA Etrimo-Classes moyennes, arch. Jean Florian Collin, 1957, en remplacement d'une maison de 1876 avec bâtiment arrière de 1881 ; 119 : maison de 1877, profondément transformée (devanture commerciale) en 1941, arch. F. Neerdaels ; 122 : maison d'angle avec mur de clôture, 1891, porte métallique et logette établies en 1927, arch. Jo De Bouver, parement de briquettes et de simili-pierre en 1962, garage en 1980 ; 131 : immeuble à appartements, arch. Bouillart, 1958, en remplacement d'une maison de rapport de 1876 ; 132 : maison néoclassique, 1876, construite en ensemble avec le no 6 r. de la Victoire, sur parcelle traversante. R.d.ch. commercial établi en 1936, arch. Albert Huvenne ; 133 : maison de rapport, 1876, aménagement d'une salle de café, arch. Raoul Fastré, 1928, imposte de la vitrine à vitraux.
Sources
Musée Speekaert, Avenue de la Toison d'Or, 114, Commune de Saint-Gilles-lez-Bruxelles, Bruxelles, s.d., p. 5.
Archives de numéros ne figurant pas en notice
ACSG/Urb. 88 : 168 (1881), 142 (1928), 85 (1954) ; 94 : 2316 (1874) ; 103 : 4014 (1865), 103 (1952) ; 108 : 2090 (1873), 93 (1954) ; 117-118 : 3725 (1876), 234 (1881), 61 (1957) ; 119 : 4398 (1877), 61 (1941) ; 122 : 2774 (1891), 317 (1927), 43 (1962), 28 (1980) ; 131 : 3703 (1876), 27 (1958) ; 132 : 3702 (1876), 191 (1936) ; 133 : 3217 (1876), 153 (1928).