Recherches et rédaction

2020-2022

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireLa rue de l’Église Sainte-Anne est une longue voie sinueuse qui relie le boulevard Léopold II au carrefour des rues Schmitz, Léon Autrique et Jean Jacquet. Son parcours rencontre les rues Herkoliers, Émile Sergijsels, François Delcoigne, de Ganshoren et des Tisserands, ainsi que la place Henri Vanhuffel.

La rue de l’Église Sainte-Anne reprend le tracé de l’ancien chemin vicinal n°3, mentionné comme Holle Straet en 1830. Ensuite, son premier tronçon, compris actuellement entre le boulevard Léopold II et la rue Herkoliers, prend le nom de Blokstraat (rue du Sabot) tandis que la partie située aux abords de la chapelle Sainte-Anne prend le nom de rue de la Chapelle, jusqu’au niveau de la rue Schmitz. La rue est pavée vers 1833-1835. Vers 1870, le tronçon entre la rue Herkoliers et l’église est renommé rue de l’Église. L’arrêté royal du 03.07.1871 décrète l’élargissement et le redressement de la rue du Sabot; tandis que celui du 20.08.1875 décrète l’alignement de la rue de l’Église. En 1879, l’alignement est modifié aux abords de l’église dans le cadre de la création de quartier de la maison communale. Vers 1890 il ne reste que les appellations rue de l’Église (tracé de l’actuelle rue de l’Église Sainte-Anne) et rue de la Chapelle (le prolongement de la rue vers la chaussée de Gand, actuelle rue Jean Jacquet). Le plan définitif d’alignement de la rue de l’Église est adopté en 1903 (redressement, élargissement et nivellement).

La rue obtient son appellation définitive en 1911. Alors que l’appellation rue de la Chapelle renvoyait à la chapelle Sainte-Anne remontant au XVIIesiècle et située à hauteur du n°93 jusqu’au début du XXesiècle, celles de rue de l’Église puis rue de l’Église Sainte-Anne renvoient à l’église construite dans la même rue dès 1839 (voir n°66).

Rue de l’Église Sainte-Anne, s.d, Collection Belfius Banque-Académie royale de Belgique © ARB – urban.brussels.

La rue de l’Église Sainte-Anne est essentiellement bâtie durant le dernier quart du XIXesiècle et le début du XXesiècle. Il s’agit pour la plupart de maisons relativement modestes (par exemple le n°59 en 1889), de maisons de rapport avec atelier ou à rez-de-chaussée commercial (notamment l’ensemble des nos25, 27 et 29 en 1886). Beaucoup de maisons ont subi des transformations profondes, certaines ont été démolies au profit de récents immeubles à appartements. Plusieurs impasses débutaient autrefois rue de l’Église Sainte-Anne: les nos4A, 4B, 4C et 4D (voir ces numéros) sont les derniers témoins de l’ancienne impasse Verspecht. La rue est marquée par la présence de l’église Sainte-Anne (voir n°66) faisant face à la maison communale. Datant de 1989, elle est la troisième église dédiée à sainte Anne construite à cet emplacement.
Autrefois se dressait à hauteur du n°93 l’ancienne chapelle castrale des seigneurs de Koekelberg dont le château se situait à deux pas, sur une île au milieu d’un étang (emplacement de l’actuelle rue des Tisserands). Cette chapelle est mentionnée dès le XIVesiècle. Remaniée voire reconstruite à plusieurs reprises, cette chapelle sert de lieu de culte pour les habitants de Koekelberg jusqu’à la construction en 1839 de la première église Sainte-Anne, à l’emplacement de l’actuelle. En 1841, lors de l’indépendance communale de Koekelberg, l’ancienne chapelle sert d’école puis de maison communale. Après la construction de la maison communale, elle est transformée en atelier puis en estaminet. La chapelle est détruite en 1960 au profit de l’immeuble actuel.

Rue de l’Église Sainte-Anne, vue d’ensemble (photo 2023).

Les deux premières églises Sainte-Anne (de 1839 et 1909) étaient entourées du cimetière de Koekelberg, transféré à Dilbeek à partir de 1916 et entièrement désaffecté en 1931. Le terrain libéré permettra la création d’un nouveau quartier comprenant les rues du Relais Sacré, de la Sécurité et Émile Sergijsels (voir ces rues).


Sources

Archives
ACK/Urb. 25, 27 et 29: 6 (1886); 59: 21 (1889), 1124-8 (1920), 7302-71 (2003).

Ouvrages
CABUY, Y., DEMETER, S., Atlas du sous-sol archéologique de la Région de Bruxelles:11, Koekelberg, MRBC-MRAH, Bruxelles, 1995.
STEPMAN, C., VERNIERS, L., Koekelberg dans le cadre de la région nord-ouest de Bruxelles, De Boeck, Bruxelles, 1966.
SUTTER, D., Koekelberg. Au fil du temps… Au cœur des rues…, Drukker, Paris, 2012.
TONDEUR, F., Koekelberg, CFC-Éditions, Bruxelles, 2000.