Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireL’impasse des Combattants est une courte voie piétonne située entre les nos8 et 10 de la rue Deschampheleer.
La commune de Koekelberg comptait de nombreuses impasses dont la plupart ont disparu. Vers 1840, alors que s’installent de nombreuses manufactures dans les environs, des propriétaires fonciers vont spéculer en construisant des logements ouvriers pour rentabiliser leurs terrains. À l’époque les logements sociaux font défaut: les ouvriers n’ont pas d’autres choix pour se loger. Nombre de ces impasses étaient insalubres, le soleil ne pénétrant qu’à peine dans les maisons, plusieurs familles s’y entassant avec un seul wc et sans accès à l’eau potable. Les épidémies s’y développent dès lors rapidement. Au milieu du XIXesiècle, l’administration communale fait procéder au nettoyage et badigeonnage des maisons. Elle invite ensuite les propriétaires à effectuer d’urgence les réparations nécessaires aux immeubles: pavés, puits, égouts et voies d’aération. Certaines habitations sont déclarées inhabitables et évacuées. On tente également de stopper la construction de bataillons carrés en refusant l’autorisation de bâtir à plusieurs propriétaires, ou en imposant des conditions. Le 10.05.1870 le Conseil impose un espace pavé de huit mètres de largeur entre les rangées d’immeubles, un trottoir de 1,25 mètre au pied des maisons qui doivent être éclairées côté jardin. Un lieu d’aisance doit être établi par maison, un égout construit au milieu de l’impasse et au moins deux puits d’eau potable doivent alimenter l’ensemble des maisons. En 1890, l’échevin De Becker fait adopter par le conseil communal une modification du règlement sur les bâtisses interdisant de construire plusieurs habitations distinctes n’ayant qu’une sortie commune sur la voie publique et désignées sous le nom d’impasses ou de bataillons carrés.
Le propriétaire Vanderborght semble être à l’origine de la construction de l’impasse des Combattants. Un premier tronçon étroit voit le jour dans les années 1840. Plusieurs maisons sont ensuite construites en 1867 puis en 1870, au moment où l’administration communale impose certaines conditions: pavage, trottoirs, wc et distance de huit mètres entre les rangées de maisons. En 1877, avant d’effectuer des travaux d’égouttage, la Commune fait établir un état des lieux de l’impasse concluant à la vétusté et l’insécurité des logements. Des transformations et reconstructions ont lieu dans les années 1900 et 1920. Durant les années 1960 et 1970, alors que les dernières impasses existant encore sont destinées à être démolies, la commune rachète progressivement les maisons de l’impasse des Combattants pour faire de même. Mais durant les années 1980, un des propriétaires privés (par héritage) sensible à l’intérêt patrimonial des lieux décide de racheter l’ensemble à la Commune et entreprend sa restauration.
À l’origine l’impasse porte le nom d’impasse de l’Empereur, du nom de la rue sur laquelle elle s’ouvre. Si cette dernière devient rue Deschampheleer à la fin des années 1870, l’impasse garde, elle, son appellation d’origine jusqu’à l’armistice du 11.11.1918 à la suite de laquelle elle sera dédiée aux combattants.
Sources
Ouvrages
CULOT, M. (dir.), Koekelberg. Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles, AAM, Bruxelles, 1980.
STEPMAN, C., VERNIERS, L., Koekelberg dans le cadre de la région nord-ouest de Bruxelles, De Boeck, Bruxelles, 1966.
SUTTER, D., Koekelberg. Au fil du temps… Au cœur des rues…, Drukker, Paris, 2012.
TONDEUR, F., Koekelberg, CFC-Éditions, Bruxelles, 2000.