Recherches et rédaction
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La rue compte parmi les artères créées lors de l'urbanisation progressive de l'ancien Faubourg de Namur, suite au démantèlement des fortifications de Bruxelles à la fin du XVIIIe siècle. Les ouvrages défensifs sont alors nivelés, les terrains sur lesquels ils avaient été érigés vendus et, pour la plupart, rendus à l'exploitation agricole. Les terrains situés à gauche de la chaussée de Wavre sont longtemps épargnés par l'urbanisation; à l'exception d'une villa et de deux métairies, on ne trouvait jusqu'à la guinguette La Rose Blanche que des jardins et des sablonnières.
La rue est ouverte vers 1820 dans la prolongation de la rue Francart, entre l'ancienne chaussée de Wavre et la zone de l'Esplanade, qui correspond approximativement à celle du glacis de l'ancienne enceinte. Cette zone consistait en un terrain vague situé à proximité de la porte de Namur et utilisé comme plaine des manœuvres jusqu'à ce qu'il s'urbanise, lui aussi, peu après 1850 –le terrain est alors cédé à la Ville de Bruxelles selon l'arrêté royal du 23.08.1851.
D'abord dénommée rue d'Orange puis rue Léopold, la rue s'est longtemps appelée rue du Glacis –en référence au glacis de l'ancienne fortification– avant de recevoir son appellation actuelle après la Première Guerre mondiale.
La rue se construit progressivement, à partir des environs de 1840, de sobres maisons d'habitation de style néoclassique, principalement de composition symétrique; seule exception, l'immeuble n°26-28 édifié dans le style éclectique polychrome en 1884 (voir ce numéro). Par leur similitude les façades, enduites et sobres, conféraient à l'ensemble de la rue une grande unité architecturale que de nouvelles constructions (nos 18, 24 et 26 : importants immeubles de bureau érigés entre 1960 et 1977, remplaçant des maisons néoclassiques) et diverses transformations ont affectée depuis mais que trahissent encore quelques ensembles (par exemple les nos 19 à 23; voir également les nos 30 à 34).
Certaines façades font également l'objet d'un rhabillage néoclassique tardif (ajouts d'encadrements moulurés, clefs décoratives, bossage au rez-de-chaussée, balcon à garde-corps en ferronnerie comme par exemple au n°29, conçu en ensemble avec le n°31) ou, plus tard, de style Beaux-Art/Art Déco (n°10: façade à l'origine de style néoclassique, rhabillée en 1927).
Le côté impair de la rue, qui a davantage conservé sa division parcellaire, s'achève avec un vaste immeuble construit pour la Société financière de Transport et d'Entreprises industrielles, et occupant une partie de l'îlot délimité par les rues d'Edimbourg, du Champs de Mars et de Naples (n°23-25 rue du Champ de Mars–38-40 rue de Naples). Seules les façades éclectiques d'inspiration Renaissance sont aujourd'hui conservées (architecte Georges Dhaeyer, 1907), l'intérieur ayant été entièrement reconstruit en 2000 (bureau d'architecture ASSAR).
La rue d'Edimbourg accueillit également le premier bourgmestre d'Ixelles, Hippolyte Legrand, qui y achète, en 1827, deux terrains sur lesquels il fait bâtir deux immeubles: l'un situé à l'ancien n°22, actuellement démoli, l'autre au n°27 qu'il occupa jusqu'à sa mort en 1858 (voir ce numéro).
Sources
Archives
ACI/TP Historique des rues (1925).
ACI/Urb. 10: 105-10; 17: 105-17; 18: 105-18; 20-22: 105-20-22; 24-26: 105-24-26; 36-44: 105-36-44.
ACI/Urb. 23-25 rue du Champs de Mars: 62-25; 236-38.
Ouvrages
DELABY, E., «La rue du Bourgmestre et les avatars d'un vieux chemin de campagne», Mémoire d'Ixelles, 16, 1984, s.p.
GONTHIER, A., Histoire d'Ixelles, Le Folklore Brabançon éd., Impr. De Smedt, Bruxelles, 1960, pp.116-124, 138-147.
LE ROY, P., Monographie de la commune d'Ixelles, Imprimerie Générale, Bruxelles, 1885, pp.201-203.
«Répertoire des voies publiques d'Ixelles en 1991», Mémoire d'Ixelles, 46-47, 1992, p.20.
WAUTERS, A., Histoire des environs de Bruxelles, ou description historique des localités qui formaient autrefois l'ammanie de cette ville [1855], éd. Culture et Civilisation, Bruxelles, 1973.
Cartes / plans
Atlas des communications vicinales de la commune d'Ixelles, 1841.