Typologie(s)

hôtel particulier
maison bourgeoise
atelier (artisanat)
salle d'exposition
usine

Intervenant(s)

Styles

Néoclassicisme

Inventaire(s)

  • Actualisation de l'inventaire d'urgence (Sint-Lukasarchief - 1993-1994)
  • Actualisation du projet d'inventaire régional du patrimoine architectural (DMS-DML - 1995-1998)
  • Le patrimoine monumental de la Belgique. Ixelles (DMS-DML - 2005-2015)

Ce bien présente l’(es) intérêt(s) suivant(s)

  • Artistique
  • Esthétique
  • Historique
  • Urbanistique

Recherches et rédaction

2007-2009

id

Urban : 19250
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Description

Maison et complexe industriel de l'ancienne Manufacture Royale de pianos François Berden et Cie, devenue plus tard la Confiserie-Chocolaterie Thierry Antoine.

Historique
Manufacture Royale de pianos François Berden et Cie
Le banquier François Berden aurait acheté en 1836 la manufacture de pianos du célèbre Herman Lichtenthal (fondée en 1823). Initialement, celle-ci se trouvait à Saint-Josse-ten-Noode, rue du Méridien n°77-79 (démolie). Au milieu du XIXe siècle, elle devient, en partie grâce à la production de pianos droits, la principale fabrique de pianos en Belgique.
En 1865, une nouvelle fabrique est édifiée rue Keyenveld. Elle se développe d'abord parallèle à la rue, avec un bâtiment implanté à l'arrière (A). En 1866, elle est agrandie de deux ailes indépendantes (B). La cour est fermée en 1870 par une aile latérale (C) en même temps que des maisons sont construites côté rue, à usage de bureaux, de salles de ventes et de logements. La porte cochère centrale au n°42 menait via un passage couvert à la fabrique en intérieur d'îlot.

Rue Keyenveld 40-42 et 44, et rue du Prince Royal 37-39-41 et 43, photo aérienne du complexe (Bruxelles UrbIS ® © - Distribution : C.I.R.B. avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles).

Vers 1874, la fabrique est reprise par Campo. La marque Berden, souvent complétée par Manufacture royale de pianos, est maintenue, même après le rachat dans les années 1920 par Léon Boen (Berden & Cie, Léon Boen successeur). Les bâtiments de la fabrique avaient déjà été intégrés en 1903 dans ceux de la Confiserie-Chocolaterie Thierry Antoine.

La Confiserie-Chocolaterie Thierry Antoine
En-tête de lettre de la [i]Confiserie – Chocolaterie Thierry Antoine[/i], ACI/Urb. 257-39-41 (1904).

Fondée en 1850 au n°48 de la rue Keyenveld (voir ce numéro).
Une porte cochère dans la façade originelle menait à l'atelier en arrière-cour. En intérieur d'îlot, celui-ci s'est agrandi tant et plus qu'il occupait en 1866 la totalité des parcelles du n°37 au n°43 rue du Prince Royal et, qu'à cette date, une deuxième entrée se faisait par le n°41 de cette rue.

Maison du directeur de la [i]Confiserie – Chocolaterie Thierry Antoine[/i], par P.F. Vandenbroeck (détruite), ACI/Urb.257-40 (1893).

Toujours rue du Prince Royal, mais de l'autre côté, une nouvelle maison du directeur, démolie depuis, voit le jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. en 1893 sur les plans de l'architecte P.F. Vandenbroeck. Quelques années plus tard, en 1903, la fabrique de pianos est intégrée dans la société. En 1904, la totalité du complexe est rénové, notamment par la démolition et le remplacement des ailes anciennes de la fabrique de pianos et par l'accès direct à l'ancienne fabrique de pianos via un passage au n°37 de la rue du Prince Royal. Jusqu'à la cessation de la chocolaterie vers 1950, de nombreuses rénovations furent entreprises.


Description

Rue Keyenveld 40-42-44 (2009 © bepictures / BRUNETTA V. – ERBERLIN M.)

Rue Keyenveld nos40-42 et 44.
Façade à rue symétrique et de style néoclassique, 1870.
Elle compte trois niveaux de taille dégressive et sept travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade.. BaiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. à encadrement mouluré. Bossages continus au rez-de-chaussée. Belles portes à double battant aux travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. des extrémités, et porte cochère centrale à arcStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. et à jour1. Ouverture vitrée dans une menuiserie ou baie de petite dimension; 2. Vide autour duquel se développent certains escaliers tournants. d'imposteUn élément dit en imposte se situe à hauteur du sommet des piédroits. Imposte de menuiserie ou jour d’imposte. Ouverture dans la partie supérieure du dormant d’une menuiserie. à petits-bois en éventail, reprise dans un encadrement à bossages rayonnants. En travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. latérales, balcons continus à garde-corpsOuvrage de clôture qui ferme un balcon, une terrasse, une porte-fenêtre, une gaine d'ascenseur... en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion.. Travée1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. axiale en ressautSaillie d'une partie de mur par rapport à l’alignement général., flanquée de pilastresÉlément vertical plat en ressaut qui évoque un support (un pilier engagé). Il peut être muni d’une base et d’un chapiteau. monumentaux aux étages et coiffée d'un frontonCouronnement de forme triangulaire ou courbe, à tympan et cadre mouluré formé de corniches.; au premier étage, porte-fenêtre devancée d'un balcon à balustresPetits supports en répétition, généralement profilés et de section circulaire, constituant une balustrade. entre d'imposants désÉléments de pierre de section sensiblement carrée ou rectangulaire, disposés généralement aux angles d’un balcon.. Cache-boulins à tête de lion. Corniche denticulée. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. remplacés au rez-de-chaussée en respectant le dessin d'origine.

Une partie de l'intérieur était dédiée à l'exposition de pianos.
Le passage couvert entre la porte cochère et les bâtiments industriels de l'arrière ont disparu probablement peu de temps après 1904.

Rue Keyenveld 40-42-44 et rue du Prince Royal 37-39-41, élévation de l’ancienne fabrique de piano, aile A, GAE/DS 257-186-40 (1904).

De l'ancienne fabrique de piano, seules les ailes A et C, enduites et peintes en blanc, ont été conservées.
Aile A (1865). De cinq niveaux sous toit plat et quinze travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade., dont seulement dix sont visibles. Les travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. aux quatre premiers niveaux sont scandées de niches en plein cintreUn élément est dit en plein cintre lorsqu’il est cintré en demi-cercle. et de baiesOuverture, d'ordinaire une porte ou une fenêtre, ménagée dans un pan de mur, ainsi que son encadrement. cintrées. Cinquième niveau ajouté en 1905. ChâssisPartie en menuiserie d'une fenêtre. métalliques à petits-fers. Intérieur composé de grandes salles à arcsStructure appareillée de couvrement, cintrée selon un profil donné. soutenus par des piliersSupport vertical de plan carré. en fonteFer riche en carbone, moulé pour réaliser des éléments architecturaux comme des garde-corps, des colonnettes, des cache-boulins. Contrairement au fer forgé, la fonte est cassante et résiste mal à la flexion. centraux.

Aile C (1870). Deux niveaux sous toiture en bâtièreToit à deux versants. et onze travées1. Division verticale d’une élévation, composée d’une superposition d’ouvertures, réelles ou feintes. 2. En plan, la travée est l'espace compris entre deux rangées de supports disposées perpendiculairement à la façade. dont seules quatre sont visibles. LucarnesOuvrage construit sur un toit et permettant d’éclairer le comble par une ou plusieurs fenêtres. originelles disparues.

Les ailes latérales B, de 1866, furent démolies et remplacées en 1904 par des bâtiments de trois niveaux enduits en blanc et percés de fenêtres cintrées à huisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. métallique. Une partie de la cheminée en briques, aussi de 1904, est conservée.

Rue du Prince Royal 41-39-37 (2009 © bepictures / BRUNETTA V. – ERBERLIN M.)

Rue du Prince Royal nos37, 39-41. Ensemble de trois maisons bourgeoises néoclassiques, de composition symétriqueDans l'inventaire, une façade est dite de composition symétrique lorsqu’elle compte trois travées égales. À Bruxelles, ce type de façade s’élève souvent sur trois niveaux de hauteur dégressive. La travée axiale est d’ordinaire mise en évidence par un ressaut, par un ou plusieurs balcons et par un décor plus élaboré., seconde moitié du XIXe siècle.
Elles ont été recimentées en simili-pierreEnduit dont la couleur et la texture imitent la pierre de manière très convaincante, avec généralement des joints factices remplis de mortier gris. et dégarnies de leurs balcons.

Au n°37, rez-de-chaussée transformé en 1904 pour le passage vers le complexe industriel. En 1994, le passage fut agrandi sur toute la largeur de la façade.
Le n°39-41 est construit pour Thierry Antoine en 1866. Bossages continus d'origine au rez-de-chaussée. Balcons axiaux de taille dégressive disparus. HuisserieMenuiseries qui s’ouvrent et se ferment, c’est-à-dire les portes et les fenêtres. Par extension, le terme désigne également les fenêtres à châssis dormants. partiellement conservée.

Sources

Archives
ACI/Urb.186-42; 257-37; 257-39-41.
Archives du Cadastre de Bruxelles, Ixelles, 1re division, Section A, KL 207: 1865-32, 1870-32, 1872-34, 1905-24, 1912-28, 1930-15.
 
Ouvrages
Inventaire visuel de l'architecture industrielle à Bruxelles. Ixelles, AAM, Bruxelles, 1980-82, fiches 72 et 98.