Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireL'avenue du Haut-Pont, qui relie l'avenue Brugmann à la rue Franz Merjay, est partagée entre les communes de Saint-Gilles et d'Ixelles. Seuls les nos 13 à 25 et les nos 16 à 30 sont situés sur le territoire d'Ixelles.
Le percement de l'avenue du Haut-Pont est autorisé par l'arrêté royal du 08.07.1875. Avec les rues Fernand Neuray et Franz Merjay, elle fait partie des trois artères ouvertes dans le prolongement du quartier Tenbosch, alors en cours de construction, à l'initiative de Georges Brugmann qui vient de réaliser l'avenue qui porte aujourd'hui son nom. L'aménagement de l'ensemble du quartier Berkendael sera fixé quelques années plus tard par l'arrêté royal du 12.07.1902 (Plan général d'alignement et d'expropriation par zones, géomètre César Boon).
L'avenue se trouve à proximité de l'ancien chemin appelé Hoog Brugge (mentionné dès 1845 dans l'Atlas des communications vicinales), du nom d'un petit pont construit au début du XVIIIe siècle, d'abord en bois puis en pierre. La chaussée de Waterloo empruntait ce pont en direction du hameau Tenbosch. Le Hoog Brugge franchissait la dépression traversée par l'ancien chemin de Saint-Job ou le Hoog Bruggeweg. Cette importante artère disparut en 1875 lors de l'aménagement du carrefour Ma Campagne sur l'avenue Brugmann et le percement de la rue Franz Merjay.
L'avenue du Haut-Pont est caractérisée par l'alignement des maisons en retrait, devancées d'une zone de recul initialement aménagée en jardinet. Ceux-ci ont pour la plupart été transformés en zone carrossable permettant l'accès aux garages aménagés dans les sous-sols des maisons à partir des années 1940.
Les maisons, principalement de style éclectique, sont édifiées entre 1897 et 1904. Du côté impair on remarque notamment le no 19, d'inspiration néoclassique (1902), qui conserve sa façade et son jardinet d'origine (voir ce numéro). Côté pair, les constructions aux gabarits similaires (composition asymétrique de deux niveaux sous toiture mansardée) forment une enfilade homogène. Les nos 16 à 20 (1897) et les nos 22 à 28, formant un ensemble avec les nos 12 et 14 situés sur le territoire de Saint-Gilles, sont attribués par analogie à l'architecte Jean Bardeau qui signe ces deux derniers immeubles (voir inventaire de Saint-Gilles). Plusieurs modifications importantes apportées aux nos 22 à 28 ont endommagé l'harmonie générale des façades de ce côté de la rue.
Sources
Archives
ACI/TP Historique des rues (1925) ; ACI/TP Convention Berkendael (plan dressé par le géomètre expert C. Boon, Ixelles, 20 septembre 1898).
ACI/Urb. 18 : 162-18 ; 20 : 162-20 ; 22 : 162-22 ; 24 : 162-24 ; 25 : 162-25 ; 26 : 162-26 ; 28 : 162-28.
ACSG/Urb. 16 : 1099 (1897).
Ouvrages
BERNIER, F., Monographie de Saint-Gilles-les-Bruxelles, Histoire et description illustrée, Bruxelles, 1904, pp. 269.
Cent ans de vie dans le quartier Ma Campagne-Janson, Syndicat d'initiative de Saint-Gilles, Saint-Gilles Ma Découverte [1999].
Ixelles, Ensembles urbanistiques et architecturaux remarquables, ERU, Bruxelles, 1990, pp. 159-172.
Périodiques
DONS, R., « Commentaire de la carte toponymique de Saint-Gilles-Bruxelles (1262-circa 1860) », Le Folklore brabançon, 252, 1986, p. 342.
DONS, R., « Les voies de communication à Obbrussel-Saint-Gilles jusqu'au début de 1840 », Le Folklore brabançon, 269, 1991, p. 78.
DONS, R., « Les voies de communication à Obbrussel-Saint-Gilles jusqu'au début de 1840 (2e partie) », Le Folklore brabançon, 272, 1991, pp. 328-356.