Recherches et rédaction
2007-2009
Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaire
Reliant la chaussée d'Ixelles à la Porte de Hal, ce large boulevard à plusieurs voies de circulation est arboré sur la berme centrale. Jusqu'à la Porte Louise/rue des Quatre-Bras, l'avenue relève du territoire d'Ixelles, tandis qu'elle se poursuit ensuite sur celui de Saint-Gilles. L'autre côté de l'avenue est dénommé boulevard de Waterloo (territoire de Bruxelles).
L'avenue fait partie intégrante de la petite ceinture tracée par l'ingénieur Jean-Baptiste Vifquain à partir de 1819 en remplacement de la seconde enceinte de Bruxelles, démolie à partir de 1785. L'ouvrage entre les portes de Namur et de Hal débuta en 1823. Les alignements furent décidés dans le cadre du tracé du quartier Louise suivant les plans de l'inspecteur-voyer et architecte Charles Vanderstraeten le 30.08.1840.
Elle est anciennement dénommée Esplanade, Glacis de Waterloo, puis Boulevard extérieur de Waterloo et Boulevard extérieur du Régent. En 1851, elle reçoit son appellation actuelle, en référence à l'Ordre de la Toison d'Or institué à Bruges en 1430 par le duc de Bourgogne Philippe le Bon.
Le terrain sur lequel s'implanta l'avenue était à l'origine très irrégulier, à la fois par sa nature même, mais également en raison de la présence des vestiges des ouvrages défensifs avec bastions des XVIe et XVIIe siècles. Deux bastions jalonnaient la distance entre les portes de Namur et Louise: le bastion du Roy (à hauteur des rues de Stassart et des Chevaliers) et le bastion de Sainte-Gudule (entre la rue Capitaine Crespel et l'avenue Louise). Les vestiges du premier bastion constituaient «un affreux monticule, la butte de la porte de Namur», et furent démembrés en 1863 (LE ROY, P., p. 246). À la fin des années 1850, la promenade fut plantée d'arbres.
La physionomie ancienne de l'avenue, avec ses maisons bourgeoises et ses hôtels de maître, a largement disparu et a fait place à des galeries commerciales avec bureaux et appartements aux étages, à des hôtels et à un grand terrain vague (voir plus loin). Même les rangées d'arbres de l'ancienne promenade ont disparu pour faire place, dans les années 1950, à des bandes de circulation.
Les plus anciennes constructions se trouvaient du côté de l'avenue Louise, sur l'ancien bastion de Sainte-Gudule, et consistaient en des maisons de campagne appartenant aux familles Fortamps (voir nos30 à 38) et Graux (démolie, voir nos40, 49a-50), toutes deux remontant au début du XIXe siècle.
La véritable urbanisation de l'avenue ne débuta qu'après la suppression de l'octroi en 1860, avec une période de construction particulièrement intensive vers 1860-1870. Le bâti de cette époque consiste en des maisons bourgeoises néoclassiques et des hôtels de maître éclectiques. Le plus ancien bâtiment de l'avenue est l'église des Carmes déchaussés (voir n°46-46a-47), datée de 1861.
L'avenue fait partie intégrante de la petite ceinture tracée par l'ingénieur Jean-Baptiste Vifquain à partir de 1819 en remplacement de la seconde enceinte de Bruxelles, démolie à partir de 1785. L'ouvrage entre les portes de Namur et de Hal débuta en 1823. Les alignements furent décidés dans le cadre du tracé du quartier Louise suivant les plans de l'inspecteur-voyer et architecte Charles Vanderstraeten le 30.08.1840.
Elle est anciennement dénommée Esplanade, Glacis de Waterloo, puis Boulevard extérieur de Waterloo et Boulevard extérieur du Régent. En 1851, elle reçoit son appellation actuelle, en référence à l'Ordre de la Toison d'Or institué à Bruges en 1430 par le duc de Bourgogne Philippe le Bon.
Le terrain sur lequel s'implanta l'avenue était à l'origine très irrégulier, à la fois par sa nature même, mais également en raison de la présence des vestiges des ouvrages défensifs avec bastions des XVIe et XVIIe siècles. Deux bastions jalonnaient la distance entre les portes de Namur et Louise: le bastion du Roy (à hauteur des rues de Stassart et des Chevaliers) et le bastion de Sainte-Gudule (entre la rue Capitaine Crespel et l'avenue Louise). Les vestiges du premier bastion constituaient «un affreux monticule, la butte de la porte de Namur», et furent démembrés en 1863 (LE ROY, P., p. 246). À la fin des années 1850, la promenade fut plantée d'arbres.
La physionomie ancienne de l'avenue, avec ses maisons bourgeoises et ses hôtels de maître, a largement disparu et a fait place à des galeries commerciales avec bureaux et appartements aux étages, à des hôtels et à un grand terrain vague (voir plus loin). Même les rangées d'arbres de l'ancienne promenade ont disparu pour faire place, dans les années 1950, à des bandes de circulation.
Les plus anciennes constructions se trouvaient du côté de l'avenue Louise, sur l'ancien bastion de Sainte-Gudule, et consistaient en des maisons de campagne appartenant aux familles Fortamps (voir nos30 à 38) et Graux (démolie, voir nos40, 49a-50), toutes deux remontant au début du XIXe siècle.
La véritable urbanisation de l'avenue ne débuta qu'après la suppression de l'octroi en 1860, avec une période de construction particulièrement intensive vers 1860-1870. Le bâti de cette époque consiste en des maisons bourgeoises néoclassiques et des hôtels de maître éclectiques. Le plus ancien bâtiment de l'avenue est l'église des Carmes déchaussés (voir n°46-46a-47), datée de 1861.
Ce sont surtout la haute bourgeoisie et les tenants de professions libérales qui s'établirent d'abord sur l'avenue en raison de la proximité du Palais de Justice (l'ancien et le nouveau) et de l'avenue Louise. Pour la construction de leur habitation, ils s'adressèrent à des architectes comme Désiré Dekeyser (n°21, pour la famille vanden Corput, 1864), (Félix?) Janlet (nos23 et 24, pour Brumant, 1861), Wynand Janssens (voir plus bas) et Henri Macquet. Seul l'hôtel de maître conçu par ce dernier a plus ou moins bien traversé l'évolution de l'avenue (voir n°22-22a).
Au tournant des XIXe et XXe siècles, le caractère résidentiel de l'avenue fut progressivement battu en brèche par l'installation de commerces et de lieux de loisirs consacré au théâtre et au cinéma.
Au n°4-5 avenue de la Toison d'Or et rue de Stassart n°9-11 se trouvait le Cinéma L'Avenue, installé dans deux maisons bourgeoises sur parcelle traversante avec la rue de Stassart, de la seconde moitié du XIXe siècle. Celles-ci furent réunies et transformées en cinéma (n°4) et pâtisserie (n°5) sur les plans de l'architecte Paul Hamesse, de 1911. Anciennement appelé Cinéma Select Pathé, il fut ensuite transformé et rebaptisé Select/Agora (architecte Michel Polak, 1930) puis Cinéma Actual (architecte Paul Stevens, 1935). En 1953, il devient Cinéma L'Avenue, avec adjonction d'une deuxième salle au n°5 (Le Studio), qui s'impose comme le premier cinéma en duplex du monde. Une troisième salle, Le Club, est ajoutée en 1956. Le Cinema L'Avenue est resté en fonction jusqu'au milieu des années 1990. Suite à la montée d'un intérêt croissant pour le monde d'internet, il est transformé en Cyber-Théâtre avec salle de réunion, salle de spectacle, horeca, etc. (architectes Olivier Bastin, Olivier Messiaen et Vincent Szpirer). Ce complexe multifonctionnel ferma ses portes quelques années plus tard.
Au n°8 de l'avenue et rue de Stassart n°13-15, se trouvait le Cinéma Capitole. Conçu en 1918 par l'architecte Gaston Ide, rénové à plusieurs reprises et agrandi, il porte aujourd'hui l'enseigne d'UGC Toison d'Or.
Aux nos17 et 18, derrière une belle façade en style Louis XVI conçue par l'architecte Wynand Janssens en 1864, se trouvait le Palais de Trocadéro, une salle de concert et de cinéma en demi-cercle imaginée par l'architecte Léon Janlet en 1914. Plusieurs fois rénovée et rebaptisée (elle devient en 1925 Le Casino et en 1930 L'Acropole), elle est complètement détruite en 1969 pour faire place à la Galerie de la Toison d'Or (pour l'entrepreneur Fernand Gillion, par l'architecte Pierre Pirenne) qui comprend des magasins, des bureaux et le complexe cinématographique UGC Acropole.
À la fin des années 1930 apparaissent les premiers immeubles à appartements. Un bel ensemble conçu à l'angle de la rue des Chevaliers par l'architecte Félix Janlet en 1861 disparaît (voir nos23 et 24). À la même époque, le patrimoine existant se dégrade: une place accrue est conférée aux espaces de vente, plus nombreux, et qui ne se cantonnent plus au rez-de-chaussée.
À la fin des années 1960, suite au succès de la Galerie Louise, bon nombre de maisons sont détruites et remplacées par une galerie commerciale moderniste avec appartements et/ou espaces de bureaux aux étages.
Récemment (2002), le pâté de maisons néoclassiques entre la rue des Chevaliers (nos1 à 19), l'avenue de la Toison d'Or (nos24A à 29) et la rue des Drapiers (nos2 à 14) est démoli pour faire place au complexe Heron Plaza. Depuis, il est toujours à l'état de terrain vague.
Sources
Archives
ACI/Urb. 5: 286-5; 8: 286-7-8, 286-8, 95-13-15; 17, 18: 286-17, 286-19. 23 & 24: 286-23.
Ouvrages
DEBLIECK, D., VAUTHIER, E., et al., Inventaire des salles de cinéma de la Région de Bruxelles, La rétine de plateau asbl, Bruxelles, 1994, fiche 125-126 et 128-129.
HAINAUT, M., BOVY, Ph., Porte de Namur, Commune d'Ixelles, Bruxelles, 2000 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 7), pp. 9-11.
ACI/Urb. 5: 286-5; 8: 286-7-8, 286-8, 95-13-15; 17, 18: 286-17, 286-19. 23 & 24: 286-23.
Ouvrages
DEBLIECK, D., VAUTHIER, E., et al., Inventaire des salles de cinéma de la Région de Bruxelles, La rétine de plateau asbl, Bruxelles, 1994, fiche 125-126 et 128-129.
HAINAUT, M., BOVY, Ph., Porte de Namur, Commune d'Ixelles, Bruxelles, 2000 (À la découverte de l'histoire d'Ixelles, 7), pp. 9-11.
Périodiques
N°17-18: «Œuvres publiées, Hôtel av. de la Toison d'Or, à Bruxelles, Arch. W.Janssens», L'Émulation, 11, 1878, col. 72; JANSSENS, W., «Hôtels, 17 et 18, av. de la Toison d'Or, Bruxelles», L'Émulation, 11, 1878, pl. 9-12.