Recherches et rédaction

2014-2016

 

Voir les biens de ce lieu repris à l'inventaireCette large artère relie une entrée du parc Duden sur l’avenue Victor Rousseau à l’avenue Oscar van Goidtsnoven (sur le territoire d’Uccle), croisant à mi-parcours l’avenue des Armures. Aux deux extrémités, elle décrit une large courbe.
Les nos132 et 141 à 153 se dressent sur le territoire d’Uccle.

La première partie de l’avenue, qui va du parc à l’avenue des Armures, est aménagée suite à l’arrêté royal du 08.02.1912 et fait partie d’un ensemble urbanistique qui relie le nouveau quartier Altitude Cent au quartier des parcs (dessiné par Victor Besme en 1875) . En 1929, elle est rétrécie et prolongée jusqu’à l’avenue Oscar van Goidtsnoven dans le cadre de la création du quartier s’articulant autour des avenues du Domaine, Neptune et Minerve. Les terrains sur l’avenue sont en grande partie lotis et mis en vente par la Société Anonyme des Villas de Forest.

Peu après 1930, son nom initial d’avenue Woeste est modifié pour éviter toute confusion avec l’avenue homonyme à Jette. Elle est alors dénommée en mémoire du maréchal français Joseph Jacques Césaire Joffre (Rivesaltes, 1852 - Paris, 1931) qui, pendant la Première Guerre mondiale, fut l’artisan de la victoire alliée lors de la bataille de la Marne.

Les bâtiments les plus anciens de l’avenue Maréchal Joffre datent de l’entre-deux-guerres et sont situés pour la plupart du côté de l’avenue Oscar van Goidtsnoven. On y trouve aussi quelques maisons bourgeoises, dont une enfilade homogène de maisons de style Art Déco allant du no108 au no120 construites entre 1932 et 1937. La maison au no120, qui termine cette enfilade, est de l’architecte J. Moutschen (1932) et a encore son dispositif d’entrée d’origine. Au début de l’avenue, une maison de rapport (no40) est signée Léon Janlet (1936), un architecte très présent dans le quartier Altitude Cent.

On y dénombre même quelques maisons qui ont été construites pendant la Seconde Guerre mondiale. C’est notamment le cas du n°49, maison bourgeoise conçue en 1941 par l’architecte R. Hubert. Mais les ouvrages les plus remarquables datant de cette époque sont les deux maisons bourgeoises de style moderniste réalisées par des architectes bruxellois de renom. Il s’agit du no34 de l’architecte Maurice Van Nieuwenhuyse (1949) et du no51 de l’architecte Charles Colassin (1941), dont la toiture et les lucarnes ont été modifiées en 1976 et 1993.

Le reste de l’avenue est bordé d’immeubles à appartements de quatre à six niveaux, datant de l’après-guerre. Gui Rousseau a dessiné les plans des nos77, 105-107, 117 et 28 et est l’architecte qui a réalisé le plus grand nombre d’immeubles sur cette voirie. Le no43 (1953) est de l’architecte René Delbecq, qui a conçu de nombreuses maisons de rapport dans le quartier Altitude Cent.

Sources

Archives
ACF/TP 123 (fonds non classé).
ACF/Urb. 34: 15288 (1949); 40: 13185 (1936), 21675 (1949); 43: 16084 (1953), 19323 (1968); 49: 14141 (1941), 19011 (1967); 51: 14200 (1941), 20065 (1976), 21483 (1993); 106: 13229 (1936), 24641 (2011); 120: 11741 (1932), 14528 (1945).

Ouvrages
CABUY, Y., DEMETER, S., LEUXE, F., Atlas du sous-sol archéologique de la région de Bruxelles, 4, Forest, MRBC – MRAH, Bruxelles, 1993. 
FRANCIS, J., La chanson des rues de Forest, Louis Musin éditeur, Bruxelles, 1976, p.75.
PIRLOT, A.-M., Le quartier de l’Altitude Cent, SPRB, Bruxelles, 2014 (Bruxelles, Ville d’Art et d’Histoire, 53), pp.8-17, 47.
VOKAER, J.-P., Par les rues de Forest. Études sur la toponymie locale, Imp. Cantrin, Bruxelles, 1954, p.75.